Rêve sombre

27

Je manque de rater la dernière marche de l'escalier. Il me sourit. Je lache son regard un instant afin de reprendre en contenance. Quelle idée saugrenue de dîner en serviette? J'avoue je ne suis pas bien plus vêtue finalement mais je peux essayer de faire bonne figure en resserrant la ceinture de mon kimono.

- Assieds-toi.

Le ton de sa voix est indéchiffrable. Me donne-t-il un ordre? Encore une fois... Souhaite-t-il mettre fin à mon embarras? Douteux, venant de lui...

Je prends place à côté de lui. Juste à côté de lui. Je peux sentir son odeur comme si elle imprégnait ma propre peau. Une odeur envoûtante. Le bois mêlé au cuir, une touche d'agrumes et de coton frais.

Il me toise. Son regard est partout. Il détaille mes cheveux, attachés à la va vite avec un rubans de satin turquoise, chiné sur une autre tenue mise à ma disposition. Il descend sur ma nuque, nue. Ses yeux prennent possession de mon buste tout entier en s'attardant sur les découpes ajourées de mon body, que mon kimono transparent laisse entrevoir. Il détaille chacun de mes seins. J'aime le voir découvrir mon corps avec autant d'attention. Il poursuit sa quête, son regard balaie mon ventre mes hanches. Il ne s'attarde que peu sur mon entrejambe, gardée mystérieuse par mes jambes croisées. Il finit son analyse minutieuse par mes pieds nus.

Il serait mentir si je disais ne pas avoir fait de même. Ayant déjà une longueur d'avance avec la séance de massage à l'institut, j'éprouve du plaisir à redécouvrir son corps d'apollon. Il a huilé sa peau, aucun doute. Mes mains frémissent d'envie de rentrer à nouveau en contact avec ce torse musclé.

- Champagne?

Il me tire de ma rêverie.

- Avec plaisir.

- Je suis ravi que tu es trouvé cette tenue, elle est parfaite.

Ou comment ne pas dire tu es parfaite dedans. Gros nigaud.

- Je vois que tu n'avais rien à te mettre, par contre.

Il relève la tête, occupé a versé du champagne dans ma coupe. Il s'arrête et sourit. Je sais qu'il cherche sa réponse. Je suis fière de l'avoir poussé dans ses retranchements. Il pose alors la bouteille. Se tourne davantage vers moi, nous sommes face à face. Il avance alors ce magnifique buste vers moi et me susurre à l'oreille:

- Je voulais te faciliter les choses, lorsque tu me suppliera de me sentir en toi...

Bon ça, voilà, c'est dit. J'hésite à renverser sur mon corps le seau à champagne, emplit de glace, pour retrouver une température corporelle normale. Ce mec a vraiment cette sale manie de me rendre dingue. Je ne me reconnais pas. Une vraie pré-ado au concert de son boys band préféré. Ressaisis toi ma grande. Il est toujours très près de moi, faisant peser l'attente de ma réponse.

- Et si on partait sur la même ligne de départ?

Sur ses mots, je détache et laisse tomber mon kimono au sol, profitant bien de ce mouvement pour me coller à lui. Je reprend finalement ma place et lui la sienne. Le jeu de regards peut ainsi continuer.

Il m'offre la coupe qu'il a enfin versé et nous trinquons, lui en serviette, moi en body, à une table dressée, digne d'un restaurant étoilé.

Un homme surgit de la cuisine. Il nous apporte différents petits plats, avec des mises en bouche plus raffinées les unes que les autres. Oui. Bien sûr j'avais omis ce détail. Je pensais que nous serions deux. Juste deux ce soir. Je n'avais pas imaginé que Monsieur allait m'en mettre plein les yeux avec un chef à domicile.

- Parfait, nous vous remercions, vous pouvez  disposer.

J'ai rougi. Forcément. J'ai même baissé les yeux. Noyé mon regard dans les bulles de champagne, pour ne pas avoir à soutenir le jugement de cet homme face à la situation. Mon hôte l'a quant à lui, légèrement expédié. Il n'avait peut-être pas prévu que je me retrouve si vite peu habillé.  Cela l'apprendra.

- Tu aimes?

Je finis la bouchée que je viens d'entreprendre à la hâte.

- Mmmoui, délicieux.
- Je n'ai pas prévu de dessert...j'ai pensé que cela pourrait être...toi...

Une seconde plus tôt, je m'étranglais. Je sais que maintenant qu'il parle à haute voix nous sommes vraiment seuls.

- Ou toi... rappelles-toi, il y a une mise en jeu.
- Crois tu que je sois un homme qui aime perdre?
- Tout dépend la mise.
- Ou le gain...
- Je sais que tu meurs d'envie...de te laisser aller dans mes bras...depuis la première fois où je t'ai croisé....

Sa voix est tellement suave. Son regard insistant, plongé dans le mien. Il faut que je réussisse à temporiser. Je ne peux laisser mon désir me submerger.

Il n'en pas décidé ainsi. Il attrape mes mains et m'installe sur lui à califourchon. Sa bouche, très vite prend possession de la mienne. Je sens ses mains descendre de mon cou, à mes reins, remonter à mes cheveux. Il est partout. Ma respiration s'accélère, je l'embrasse fougueusement. Nos corps sont scellés, brûlants lun pour l'autre. Nos baisers sont de plus en plus forts. Son intimité se fait insistante envers la mienne. Les pressions de mon body sont prêtent à lâcher prise.

- Tu vois que je peux gagner...

Il m'a coupé l'herbe sous le pied. Il a lâché prise d'un coup. Largué les amarres Capitaine. Je suis livide. J'ai l'air d'une dératée. On dirait que je viens de subir un lavage à 90° express. Quel pourri! Il joue avec moi...tellement...et j'adore ça.

Voilà pour ce soir, vous m'avez réclamé cette suite, promis elle arrive. N'hésitez pas à me laisser vos avis.
Restez chez vous, à me lire, on va sauver des vies ensemble ❤.
PEACE S.D.