Recueil des Chroniques des Elfes [INACHEVE]

LE PREMIER SEIGNEUR, partie 8

N.B. : Toutes les formules magiques présentes sur cette page sont écrites dans la mystérieuse langue elfique mystique, malheureusement intraduisible. 

Le Grand Jour arrivait à grand pas. Le Jour de la Bataille. Le Jour de la Libération. Tous les elfes concernés, représentant une grande partie de la population du clan de Novaspes, se réunirent avant l'aurore sur la place centrale. C'est là que le comité leur rappela, pour la énième et ultime fois, les objectifs et l'organisation des prochains jours. Suite à ce discours, tous les soldats et tous les dresseurs -devenus chevaucheurs- se réunirent dans la plaine située au nord du village. C'est là qu'étaient déjà rassemblés les vultures. Chacun d'entre eux décolla bientôt,  monté par six elfes : cinq guerriers et un chevaucheur. Alrik était seul sur son oiseau, mais cela faisait parti du plan. De plus, c'était lui qui volait en tête, pour indiquer aux autres le chemin à prendre, bien que celui-ci ne soit guère compliqué. Il suffisait en effet de voler en ligne droite sur quatre cent mètres afin de survoler le brouillard et d'arriver au-dessus de la forêt d'Orginem. La forêt d'Orginem ... Cela faisait si longtemps ... En la voyant, Dryadal et Alrik éprouvèrent un sentiment de nostalgie, se remémorant les souvenirs heureux et malheureux qui y étaient liés. Mais l'heure n'était pas aux regrets. Tous les vultures se posèrent discrètement dans la forêt , sans que personne ne les remarque, car il faisait nuit noire,  Magna ne s'étant toujours pas levé, ce qui faisait que tous les habitants de la tribu d'Orginem dormaient encore. 

Une fois les vultures atterris, tous les elfes descendirent. Les aigles furent nourris par les chevaucheurs pendant que les soldats construisaient un campement improvisé. Il se devaient de faire le moins de bruit possible afin de ne pas se faire repérer, même si Dryadal les assura que personne ne les trouverait, car personne ne s'approche aussi près du brouillard, pas même les Aînés. De toute manière, ils ne comptaient pas rester là longtemps. Ils avaient apporté des réserves de nourriture et d'eau pour quelques jours, tout au plus, et ils avaient prévu de dormir à même le sol. 

Après avoir mangé et bu, Dryadal quitta le campement et se rendit près de l'orme tricentenaire, là où se regroupaient, si tel était encore le cas, les chasseurs de la tribu d'Orginem. Il monta dans un arbre et resta posté là, caché par l'abondance des feuilles estivales, en attendant l'arrivée des chasseurs. Il patienta un peu plus d'une heure avant que ces derniers ne viennent. Imdath, le responsable de la chasse, que Dryadal ne voyait plus du même œil, arriva, suivi d'une vingtaine d'elfes, parmi lesquels Dryadal reconnu Lorvaar, son ancien collègue. L'Aîné souffla bientôt dans le cor, instaurant l'ouverture de la chasse. Une fois que tout le monde fut parti, Dryadal put suivre discrètement Lorvaar, et lorsqu'il fut certain que personne d'autre ne pouvait le voir, il l'aborda. 

- Lorvaar ... 

Celui-ci se retourna, et quelle ne fut pas sa surprise quand il vit Dryadal ! 

- Dry-dry ... Dryadal ? Mais ... Mais tu es censé être mort ? ... 

- Calme-toi. Je vais tout t'expliquer. 

Il fallut plusieurs minutes à Dryadal pour exposer la situation à Lorvaar. Après ça, il lui fit promettre de ne rien dire à propos de la présence des soldats au fond de la forêt et de leur plan d'attaque. Puis il lui demanda la date de la prochaine cérémonie publique, la seule chose qui manquait au plan pour fonctionner. Lorvaar lui dit qu'une cérémonie de passage à l'âge adulte se déroulera dans trois jours. Fort de cette information, Dryadal partit et revint au camp, où il la partagea avec les autres. Sirmar lui posa une question. 

- As-tu une totale confiance en cet elfe ? 

- Bien sûr. Il était mon ami. 

- On aurait mieux fait de le garder avec nous jusqu'à l'attaque, tu ne crois pas ?