Chapitre 9: Contrat magique pour jeune fille en détresse

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Ginny arqua un sourcil sans comprendre pourquoi Hermione s'était soudain immobilisée, dos à elle, son oreiller dans la main et son pyjama -qu'elle avait voulu placé dessous- dans l'autre. La petite rouquine fit un pas en avant puis se retint en décidant que si son amie avait eut un problème quelconque -une attaque par exemple- elle se serait tournée vers elle pour l'appeler à l'aide. Elle s'assit sur son propre lit et se contenta donc de patienter.

Hermione termina la lecture du long parchemin posé à plat sur son matelas, à la fois écœurée et bouleversée. Fred ne l'avait pas fait exprès bien sûr pourtant il venait de lui dévoiler la partie la plus sombre de son être. On pouvait ne pas croire en l'amour, n'y voir qu'un prétexte pour procréer ou encore s'en foutre totalement. Mais ne pas y croire, parce qu'on avait aimé et qu'on s'était pris le maléfice du siècle dans la figure, non. Non. Encore non. Fred n'avait pas le droit de dire que c'était utopique juste parce qu'Alicia l'avait rejeté. Hermione ne croyait pas au cliché du prince charmant mais elle aimait comme on aime vraiment et elle savait qu'elle n'était pas la seule au monde. On pouvait aimer, il ne s'agissait pas d'une illusion ni d'une utopie. Il s'agissait simplement de le vouloir. C'était un risque c'était certain : ouvrir son cœur ainsi, se mettre à découvert au risque de se blesser ou de se briser mais ça existait. Fred lui apparaissait, au travers de ses propres mots, comme un écorché vif qui préférait fermer les yeux plutôt que de s'avouer qu'il avait aimé et qu'il s'était blessé.

C'était pathétique. Et en même temps Hermione ressentait le besoin immédiat de le prendre contre elle et s'il le fallait de pleurer à sa place.

La jeune fille s'obligea à se secouer la tête pour s'en retirer ces pensées stupides. Elle plia soigneusement son vieux sweat et son short sur le parchemin qu'elle refusait de sortir devant Ginny et déposa l'oreiller récupéré dans l'ancienne chambre de Percy par-dessus. Hermione finit par se tourner vers son amie rousse, et lui offrit un large sourire qui n'avait rien de vrai mais pas grand-chose de faux non plus. Ginny évita de paraître trop suspicieuse et y répondit par une légère élévation du coin droit de sa bouche.

« Fred t'a dit quelque chose quand vous avez transplané ? », interrogea-t-elle tout de même et Hermione devina qu'elle bouillonnait d'impatience de savoir ce qu'il s'était passé entre le moment où Fred et la brune avaient disparut du quai 9 ¾ et celui où sa mère avait enfin garé la voiture après un long trajet sans nouvelles et à ruminer.

Son amie hésita un court instant à dire la vérité. Ginny avait marché dans leur combine à Seamus et elle depuis le début mais voudrait-elle apprendre que Hermione n'avait aucun respect pour elle-même dès que Fred était dans le secteur et qu'elle se laissait embrasser sans même protester ? Pas sûr... Ginny était adorable, mais un peu trop féministe sur les bords. C'était ses tendances à vouloir tout gérer et à s'énerver contre ce que les autres filles appelaient la galanterie masculine qui lui avait valu quelques disputes avec Dean ou encore Michael Corner.

« A propos de votre jeu ?, insista pourtant Ginny en grimaçant au dernier mot. Il n'a rien dit ?

-Notre jeu ? Non, rien », répondit prudemment Hermione.

C'était la vérité, Fred n'avait fait que l'embrasser puis une fois interrompus par George, elle s'était retrouvée accaparée par Mr Weasley qui voulait des renseignements sur la façon dont les moldus se soignaient. Il avait fallut qu'elle lui explique ce qu'était qu'un plâtre pendant que les jumeaux discutaient à côté. Cependant, le simple fait qu'il l'ait embrassée voulait malheureusement tout dire : le jeu avait repris -s'il avait cessé un jour au fond... .

Ginny pinça les lèvres, pas dupe pour deux sous. Seulement si Hermione ne voulait rien dire ce n'était certainement pas Fred qui lâcherait le morceau. Qu'à cela ne tienne, elle avait une semaine devant elle pour épier le moindre de leurs gestes à tous les deux. Et en attendant...

Ce qu'on apprend pas dans l'histoire de Poudlard (Fremione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant