Chapitre 14: Confidences pour confidences

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« 'Mione ? »

L'appel était doux, lancinant, il l'agressait en plein cœur et la brune ne savait plus quoi faire, figée devant ce placard où reposait une Pansy endormie. Hermione avait toujours suivit les lignes de ses manuels scolaires. Les ordres qu'elle recevait de la part de ses professeurs ou d'un livre, elle les suivait docilement et à la lettre sans faire d'histoire. Elle obéissait aveuglément à ses parents quand ils lui donnaient des conseils. Mais là. Là elle n'avait plus aucune marche à suivre. L'ordre émanant de Fred n'avait aucun sens parce que ce n'était pas un ordre, c'était juste une demande, et sans ses livres, sans l'avis de ses amis, de ses parents, Hermione ne savait pas.

La main était là, bien tendue. Fred ne semblait pas impatient outre mesure, juste inquiet qu'elle soit soudain malade ou que quelque chose n'aille pas. Son bras ne tremblait pas sous l'effort de devoir rester immobile et Hermione avait toujours les yeux rivés sur ces longs doigts et cette paume calleuse.

Pour la première fois également ce n'était pas un combat intérieur qui opposait son cœur et sa raison. La raison, elle n'en avait plus depuis un bon moment déjà. C'était son cœur le problème, son cœur à moitié brisé, rafistolé à coup d'espoirs naïfs, tiraillé en deux par des pulsions contraires. Prendre cette main qui ne lui voulait aucun mal et qui la conduirait où elle voulait : Fred. Ou bien fuir loin d'un corps qui pourrait lui faire du mal autant physiquement que mentalement, même inconsciemment. Ce qu'avaient dit Parvati et Lavande résonnait encore à ses oreilles, toute sorte d'excuses pour faire comprendre à Fred qu'elle ne pouvait pas faire ce qu'il lui demandait dans un sourire. Pourtant une petite voix perfide lui soufflait quelque chose ressemblant à un « Et s'il refusait que tu puisses lui dire non une deuxième fois ? ».

Elle n'était pas prête.

Son pied droit eut un bref mouvement sur le côté, en direction de Fred, son pied gauche le contra et partit vers le couloir. Hermione leva la tête, réprima un sanglot et sa nausée, et lança un véritable appel au secours au jeune homme qui fronça un sourcil puis l'autre sans un mot. Il ne pourrait rien faire pour elle. Tout ça c'était sa faute à elle, stupide adolescente au corps de femme mais à l'âme d'enfant qui était tombée amoureuse du seul homme au monde qui ne voudrait jamais d'elle comme véritable partenaire.

Pour cette raison elle obéit à son pied gauche en secouant la tête.

« Je ne suis pas prête ! »

Fred encaissa le balbutiement de la brune qui commençait déjà à courir sans comprendre et resta planté au sol, incrédule. De quoi parlait-elle au juste ?

Les bruits de course plus loin le rappelèrent à l'ordre et mué par son instinct -ou son impulsivité- il se précipita à la suite de la jeune fille sans plus attendre. Il réfléchirait plus tard, quand il l'aurait rattrapée. Et c'était la deuxième fois qu'elle le fuyait comme ça... Un rire jaune menaça de rompre la barrière de ses lèvres et il soupira en la retrouvant facilement juste avant que Hermione ne parvienne près du portrait de la Grosse Dame -assoupie- qui la conduirait directement à la salle commune de Gryffondor. Elle ne courrait pas franchement vite non plus.

La brune émit un gémissement farouche lorsqu'elle se sentit happée en arrière par le bras et faillit totalement hurler de désespoir lorsque Fred la retourna brutalement face à lui, haletant et plutôt énervé.

« Ça va pas la tête ? », s'écria-t-il sans la lâcher.

Hermione agita le bras en vain, il était beaucoup trop fort par rapport à elle et cette constatation lui embua les yeux qu'elle baissa obstinément alors qu'il commençait à la secouer d'avant en arrière sans se rendre véritablement compte de sa force, son autre main désormais apposée sur l'épaule fine de l'adolescente.

Ce qu'on apprend pas dans l'histoire de Poudlard (Fremione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant