Chapitre 15

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Point de vue de Jungkook

Les larmes ne veulent plus s'arrêter de couler. Même si les bras de Jimin me soutiennent fortement, j'ai l'impression de sombrer à l'infini. Ce sentiment est en moi depuis qu'il est partit. Je sais que beaucoup diront : " Un garçon ne peut pas aimer un autre garçon, c'est contre les doctrines adoptées depuis si longtemps. C'est un échec cet enfant, il est contre-nature. "

Pourtant moi, je suis un homme amoureux d'un autre homme. Mais je ne suis pas un échec, j'assume, je vis avec. Je ne peux pas dire depuis combien de temps je vois Jimin autrement que comme un ami. Peut-être depuis toujours, peut-être depuis seulement quelques-mois. Mais c'est à son départ que j'ai compris. Jimin n'est pas mon ami. Il est la personne que j'aime le plus au monde. Alors sans lui, j'étouffe.

Tout était facile au début : je sortais souvent avec Baekhyung et Chen qui m'aidaient à l'oublier. J'avais cette horde de fille autour de moi. Mais le jour de la rentrée, lorsque je suis arrivé devant son ancienne classe, c'est comme si tout s'écroulait. J'ai seulement compris à cet instant qu'il ne reviendrait pas, et qu'il m'avait laissé seul. Je me suis sentis peu à peu panteler. J'avançais dans ce lycée tel un fantôme, affrontant chaque journée comme une véritable torture. Je sentais un vide en moi, cette absence que seulement une personne pourrait combler ; celle qui est partit, celle qui me comblait. Mes seuls moments de lumière étaient ses messages et ses coups de fil. Mes moments d'obscurité étaient chaque moment où il n'était pas là. Je n'étais pas seul, mais j'en avais la triste impression. Je me suis alors remis en question. J'ai parfois pleuré, allongé sur mon lit, les joues trempées de mes propres larmes.

Qu'ai-je raté ?

Qu'est-ce qui m'arrive ?

Lors d'une interminable mais révélatrice nuit blanche, j'ai eu un flash : Des longs coups de fil, des inlassables messages, des gestes beaucoup trop tendres, des regards insistants, une recherche d'attention mais surtout cette jalousie qui ne me quittait jamais. Aucun doute, la réponse était là, toute prête. Je la regardais s'éloigner sans comprendre. Maintenant je le sais. Tout avait commencé avant mon coup de déprime. Je pourrais même dire que j'étais déjà bien étrange lorsqu'on allait en cours ensemble. Mon corps réagissait étrangement ; Ce cœur qui était mien battait à une vitesse que je ne savais gérer à chaque fois qu'il me lançait un petit sourire. Quand il était dans les parages, j'étais soit nerveux soit merveilleusement bien à l'aise. Je n'avais jamais été attiré par les filles, par personne tout simplement. Parce que celui qui me faisait chavirer était devant moi depuis le début. Lui et son rire d'ange, ses cheveux soignés et si brillant. Il était parfait. Ce soir-là, des millions d'injures sont sorties de mes innocentes lèvres pendant que je réalisais ce qui m'arrivait :

J'étais fou amoureux de Park Jimin, mon ami d'enfance.

Cette sensation que certain appelle l'amour me consumait à petit feu. J'ai longtemps douté de mes sentiments. La honte a commencé à m'étouffer, je ne pouvais plus parler. Je me regardais déjà lentement disparaître derrière un visage effroyablement neutre. Je n'étais plus moi parce que les autres n'étaient plus lui.

Mais un jour je ne pus tenir plus longtemps. Je ne voulais plus vivre avec ce sentiment destructeur. Je l'ai appelé complètement en pleurs, je voulais qu'il me rassure, qu'il me dise que tout ira bien, qu'il ne m'oubliait pas et qu'il reviendrait. Mais il n'a pas répondu. Il m'a laissé, une seconde fois. Je sais bien qu'il a essayé de m'appeler, mais je n'arrivais plus à lui écrire, je voulais le voir en chair et en os. 

On était donc vendredi matin lorsque j'ai quitté la route du lycée pour prendre le premier train pour Séoul. 

Je voulais juste te voir Jimin. Voir ce visage qui me manquait tellement. Ne plus jamais me sentir seul, sans toi. 

Toi, moi, la lune - Jikook-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant