Les maraudeurs, une amitié à toute épreuve

Chapitre 20

Les valises pleines à leurs pieds, le regard tourné vers le château, les souvenirs défilant dans leurs têtes, les Maraudeurs attendaient la diligence qui les mènerait à la gare de Pré-au-Lard pour leur ultime traversée du pays dans le Poudlard Express. Le bruit des roues anciennes sur les pierres du chemin les détourna du majestueux château qui avait été témoin des sept dernières années de leurs vies. Un à un, ils montèrent dans le véhicule, reposant silencieusement le regard sur Poudlard aussitôt posé sur la banquette. Ils virent la bâtisse s'éloigner petit à petit, signifiant clairement que la fin était toute proche, leur pinçant le cœur à tous les quatre.

Ils posèrent pied sur le quai de la gare, le visage plus attristé que jamais. Ils pouvaient encore apercevoir le château au loin, sur l'autre rive du Lac Noir. S'ils regardaient bien, ils pouvaient même distinguer l'emplacement de la cabane d'Hagrid, le garde-chasse de l'école. Les adolescents, anciennement Gryffondors, montèrent chacun leur tour dans le train.

Remus se retourna une toute dernière fois pour admirer ce qui avait été sa maison durant sa scolarité. Il savait que ses amis étaient tristes de partir, mais lui retenait difficilement ses larmes. Se sentant près à craquer, il soupira et monta à son tour dans le train rouge et noir qui les avait amené le premier septembre du quai 9 ¾ de la gare de King's Cross et s'apprêtait à faire le chemin inverse. Les Maraudeurs se dirigèrent par automatisme vers un compartiment vide, ignorant les jeunes élèves qui étaient heureux de rentrer chez eux pour les vacances et leur rappelaient qu'eux ne reviendraient pas.

Lorsqu'ils furent installés, aucun n'osa, ou n'eut envie, de prononcer un mot, ils restèrent donc dans le silence, observant la silhouette du château à travers les vitres du wagon. Le sifflet du vieux train qui résonna dans la gare serra leur cœur à nouveau. Le train commença à s'animer et, lentement, s'éloigna de l'école, effaçant au fur-et-à-mesure de son avancée le paysage familier aux yeux des anciens Gryffondors. Ils observèrent l'extérieur en silence jusqu'à ce que la silhouette du château disparaisse définitivement de leur champ de vision. A cet instant, tous aussi bouleversés, ils s'installèrent correctement sur les banquettes du compartiment.

- C'est... bizarre, osa enfin dire le brun à lunettes après quelques minutes. J'ai tellement l'impression qu'on reviendra l'an prochain...

- Ouais... souffla Sirius. Mais il faut voir les bons côtés, finies les heures de retenue à récurer la Salle des Trophées sous la surveillance de Rusard !

Malgré la pointe d'humour qu'il avait tenté, lui-même n'y croyait pas. Les quatre amis se sourirent, d'un sourire empli de mélancolie. Ils savaient tous, en début d'année, que quitter définitivement Poudlard allait s'avérer difficile, mais ils ne s'étaient pas imaginé que ce le serait au point qu'aucun ne puisse sortir un mot sans risquer de se mettre à pleurer.

Peter fut le seul à laisser parler son courage de Gryffondor, le petit blond autorisa une larme à franchir la barrière de ses yeux. La petite perle coula lentement le long de sa joue. Il sentit aussitôt le bras de Remus, à côté de lui, se poser autour de ses épaules. Le châtain attrapa la main que lui tendait son petit-ami depuis la place d'en face, tandis que James, une main derrière le dos de Sirius qui en faisait de même, posait sa main sur le genou du blondinet, fermant le cercle. Quiconque serait passé dans le couloir à ce moment-là aurait assisté à un moment des plus intimes du groupe. L'un des rares moments qu'ils partageaient dans le calme, sans un mot, qui leur permettaient de se prouver qu'ils étaient là les uns pour les autres. Dans ce contact, ils faisaient tous passer leur crainte commune, celle de se perdre en descendant de ce train.

- On reste en contact, hein les mecs ? s'exclama James, incertain.

- Bien sûr ! Il n'est pas question du contraire, sourit le second brun avec un sourire léger.