Chapitre 22

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Le lendemain matin, Remus prit son temps pour se lever. La veille au soir, après son service, il avait demandé à Tom de le faire bosser l'après-midi plutôt que le matin et le soir, afin d'avoir du temps pour discuter avec Sirius. Il savait que le brun ne pourrait pas attendre toute la matinée. Le patron avait été génial et accepté sans poser de question, se doutant que ses deux amis avaient besoin de s'expliquer. Aussi, lorsqu'il ouvrit les yeux, il était neuf heures passé et cela lui fit plaisir. Il sentait toujours le bras de son petit-ami, autour de sa taille, et la tête du brun s'était calée dans le creux de son épaule, ses cheveux le chatouillant légèrement.

Il se tourna vers la fenêtre pour observer le ciel bleu tout en laissant sa main caresser le cuir chevelu de Sirius. Son mouvement réveilla doucement le brun, qui enfouit un peu plus sa tête en prenant une grande inspiration.

- J'aimerai me réveiller comme ça tous les matins, marmonna-t-il.

- Moi aussi, sourit Remus en posant son regard sur lui.

Le plus grand déposa un léger baiser dans le cou du loup, et celui-ci frémit. Il sentit des frissons le parcourir entièrement. C'était réellement agréable de se réveiller dans les bras de Sirius. Ils restèrent ainsi pendant quelques minutes supplémentaires, profitant simplement du calme matinal et de la présence de l'autre. Puis le châtain se redressa et proposa à son copain de descendre prendre leur petit-déjeuner. La routine de Poudlard sembla les rattraper alors qu'ils passaient chacun leur tour à la salle de bain pour se préparer et se rejoignaient pour se rendre au rez-de-chaussée.

Tom leur apporta leurs commandes, deux verres de jus de citrouille accompagné d'œufs et de bacon, puis les laissa tranquille. Ils s'étaient installés dans un petit coin un peu isolé. Le début du repas se fit dans le silence, Remus savait que son petit-ami avait des questions et attendait simplement qu'il les pose. Sirius tentait de mettre de l'ordre dans ses pensées pour trouver quelle interrogation était la plus judicieuse pour commencer. Finalement, il n'arriva pas à se décider et il demanda :

- Pourquoi tu vis ici ? Pourquoi ta mère était en pleurs quand je suis allé chez toi ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Pourquoi tu...

- Stop ! Une question à la fois Pat'.

- D'accord, concéda-t-il. Alors... pourquoi tu habites dans un pub ?

Le châtain soupira. Il ne savait pas s'il avait envie de tout raconter. Après quelques secondes de réflexion, il se dit que tout déballer à Sirius était probablement une bonne idée, cela allait sans doute le soulager d'un poids.

- Je vis ici parce que je suis parti de chez moi et que je n'ai pas encore la possibilité de trouver un emploi. J'avais prévu de t'en parler, mais je devais commencer vendredi, pas lundi. Seulement... quand j'ai annoncé à mes parents que j'allais m'en aller, mon père m'a avoué quelque chose...

Le brun posa sa main sur celle en face de lui, sentant que son copain avait besoin de soutien. Remus le remercia silencieusement et inspira pour se donner du courage.

- Il m'a raconté comment tout est arrivé, quand j'avais quatre ans. Il m'a dit qu'il était en partie responsable. J'ai mal réagi. Je me suis senti trahi, en colère, j'avais envie de hurler et de pleurer en même temps. Pendant toutes ces années, je m'étais senti coupable d'infliger ma condition à mes parents, et là, j'en ai découvert la raison. Mais je crois que le plus dur c'est que ça m'a blessé. Ne pas savoir, ou savoir qu'un monstre enragé s'en était pris à moi par hasard, ça aurait été bien mieux. Mais apprendre qu'il m'a fait ça pour se venger de mon père... je lui en ai voulu, énormément. J'ai décidé de partir de la maison sur un coup de tête, j'ai à peine dit au revoir à ma mère.

Les maraudeurs, une amitié à toute épreuveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant