Le bonheur suicidé.

Ivresse amoureuse.

-Oh ma belle, ma douce. Vous semblez bien faible dites-moi. Vous qui êtes à la fleur de l'âge. Qu'a put-il-vous arrivez ? Vos traits sont fatigués, votre teint pâle, vos yeux cernés reflétant le désespoir, votre visage est livide et votre corps semble avoir perdue toute son énergie.
-Oh monsieur, Cupidon m'a lancé une de ces flèches empoisonnées en plein cœur et depuis il ne cesse de saigner. Et je n'arrive pas à refermer la plaie, j'ai si mal, si vous pouviez savoir.
-Ah l'Amour avec un grand A... l'amour mortel et passionnel à la fois, il est si destructeur. Au début, il nous offre de grandes ailes blanches puis en plein vol, elles se brisent et nous finissons au sol, lamentablement écrasé.
-Et puis se relever est si compliqué. Comment oublier quelqu'un qu'on aime ? Comment oublier quelque qui fait partie intégrante de notre vie ? Comment oublier quelqu'un à qui nous avons tout offert ? C'est impossible.
-Mais ma chère dites-moi qui fut l'élu de votre cœur, ce jeune homme que vous aimiez passionnément.
-Cet homme, oh mon dieu. Dès le premier regard, je suis tombée à la renverse. Il est tout de ce qu'il y a de parfait chez un mâle. Les cheveux bruns ténébreux, les yeux bleus reflétant la pureté de l'âme, les traits fins, le torse bombé, le corps en bonne santé. Tout comme ce qu'il faut je vais vous avouer. Il a su me charmer, me faire tomber dans son piège. Il fait croire qu'il écoute l'autre et qu'il s'y intéresse, il vous fait sentir à l'aise et aimer. Possède une grande intellectualité. Il a déjà prévu sa vie pour plus tard, un homme organisé, soigneux. Que demander de mieux ? Un beau nuage sur lequel j'ai plané durant plus d'un mois. Oh oui, c'était si bien. Je me sentais heureuse. Il n'y avait rien de mieux. La réalité m'échappait.
-Et lorsque vous êtes revenus à la vie, il n'était plus là. Il était déjà parti bien loin avec une autre conquête.
-Et oui, malheureusement. Dire qu'il était bon de parole... un sacré menteur. Ces mots étaient fabuleux, chacune de ces phrases envoutantes. J'étais tombée amoureuse de ces mensonges... Que je suis naïve... Avoir laissé mon cœur ouvert à un inconnu sans l'avoir protégé à l'avance des sentiments mortels.
-Mademoiselle, venez-vous serrer dans mes bras quelques instants pour apaiser votre âme. Tout ira mieux ne vous inquiétez pas mais il vous faudra du temps, beaucoup.