Destination inconnue.

35 4 0
                                    

Paris le 17 février 2017
Oh mon amour, si tu lis cette lettre, mon âme a déjà dû s'envoler vers les cieux. Ne pleures pas, je t'en supplie, il ne le faut pas. Je ne vaux pas la peine que tu deviennes triste pour une pauvre fille comme moi. Et ne regarde pas mon corps, et surtout pas mes yeux, tu verrais la détresse à l'intérieur et tu en récupérerais le désespoir. Puis mes poumons doivent être dans un sal état après toutes ces cigarettes que j'ai fumées, j'étais devenu totalement accro mais je te le cachais, je ne voulais pas te causer de problème. Les veines de mes poignets doivent colorer l'eau de la baignoire à présent froide d'un rouge aussi obscure que mon âme. Tu sais, la vie n'était pas faite pour moi. Je côtoyais la mort depuis un long moment et j'ai décidé de tout abandonner et de la rejoindre. Chaque soir, je jouais, j'alternais entre le jeu de la lame, des médicaments, de l'alcool, de l'étouffement dans ma baignoire et de la cigarette. Oh cette maudite lame dansait bien sûr mon corps, elle l'appréciait, elle en a même laissé de splendide cicatrice virant parfois au bleu puis violet. Les médicaments me faisaient tourner la tête et je finissais inconsciente contre le mur blanc de la salle de bain. L'alcool de même, je finissais par m'endormir accroché à la cuvette des toilettes, mon estomac ne supportait plus rien. L'étouffement me réanimait, un flashback, un retour à la réalité. La cigarette m'avait volé ma respiration. Ma santé avait bien diminué, mes maux de tête s'amplifiait, les insomnies de même et ma vision se troublait souvent. Je m'écroulais ou m'évanouissais par terre. Souvent le soir, je passai du rire au pleur, je faisais peur à voir, une folle à mettre dans un hôpital psychiatrique. Des amis m'avaient conseillé, je leur ai ri au nez. Le psy que je voyais me fut inutile, juste des menteurs à la con pour se faire 100€ la demi-heure. L'écriture m'aidait au départ mais ma douleur ne cessait d'augmenter. Et à ce jour, elle était devenue insoutenable.
La dépression m'a bouffé mon amour, elle m'a détruite telle une tumeur ou un cancer des poumons. Je m'étais fait avoir, j'ai échoué mon amour, j'étais minable, une pauvre conne. Merde. Mes démons m'ont détruite, ils m'ont volé mon énergie, mon espoir. Je ne suis plus qu'un corps sans âme
C'était mon funeste destin, mais ne t'en veux pas, tu n'aurais pas pu me sauver de toute manière, j'étais un ange déçu.
C'était trop tard, terminer, ma vie était finie, elle touchait à sa fin.
Alors pars loin et après avoir lu ma lettre, brule là pour que je ne devienne plus que cendre. Oublie-moi, laisse mon image s'effaçait dans le fond des abîmes, que je ne devienne qu'une illusion, une poussière, rien. Comme si je n'avais existé, jamais tu m'entends. Continue ta vie, fonde une famille, réalise tes rêves et soit-heureux. Ce sera tout ce que je te demande. De là-haut je serais ton ange protecteur, ton ange invisible mais présent.
Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai toujours. Merci d'avoir été là pour moi, tu en avais fait trop pour moi. Tu es une personne en or, ne l'oublie jamais, jamais.
Adieu, sourie à la vie. Nous nous retrouverons dans quelques années dans l'autre monde, je t'attendrai.

Le bonheur suicidé.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant