Bonjour mon Ange, je sais que tu ne pourras jamais lire cette lettre, mais j'ai envie de t'écrire juste pour le plaisir de laisser sortir les mots, je ressens ce besoin pesant de te parler. Tu sais, tu me manques terriblement. En nous quittant, tu as emporté mon cœur qui désormais n'est plus que poussière. Tout espoir s'est envolé lorsque tu as rompu avec la vie pour partir avec la mort vivre la parfaite histoire d'amour. En nous quittant, tu as laissé un profond gouffre en moi qui ne cesse de s'agrandir de jour en jour nommait "le manque". Oui car depuis que tu n'es plus à mes côtés, je n'ai plus d'autre personne à qui parler, tu fus le seul. Je passe mes journées à parler à moi-même ou avec ma plume et ma lame. Je ne sors plus, je ne ris plus, rien. C'est le désert. Les démons aussi dangereux que le poison mortel des serpents. L'âme aussi dure qu'un rocher. Les paroles aussi poignantes qu'un poignard. La joie aussi rare qu'un point d'eau dans un désert.
Tu ne quittes pas mes pensées de mes journées, et tu hantes mes sombres nuits. Je n'en peux plus, mon corps n'en peut plus, mon moral n'en peut plus. Plus rien ne tourne rond, ma vue devient trouble. J'ai besoin d'eau, j'ai chaud, j'ai mal. Je suis si instable, je pourrai tomber à n'importe quelle nouvelle.
Pourquoi ? Pourquoi rien ne va ? Pourquoi n'irais-je jamais bien ? Mais merde et voilà je pleure. Mes joues deviennent humides et mon oreiller est trempé. Je n'arrive pas à m'arrêter. Tout revient à la surface, effet d'un tsunami. Toi, moi, ensemble, réunie, heureuse, souriante. Un coup de couteau dans le cœur. Je t'aime, tu me manques. Je t'aime, j'ai besoin de toi. Les autres t'ont oublié bien vite, le temps d'une semaine, tu es devenue éphémère, ils évitent de prononcer ton prénom ou quoi que ce soit comme si c'était maudît.
Mais moi, je ne t'oublie pas, c'est impossible. Tu faisais partie intégrante de ma vie. Tu étais ce rayon de soleil dans la pénombre,
Une goutte d'eau durant la canicule, une lueur d'espoir dans un gouffre profond. Tu étais tout et sans toi, je ne suis rien. Tu m'as emporté avec toi le jour de ta mort. Comment veux-tu que je fasse ? Bordel. Tu n'avais pas le droit, bordel. Je n'en peux plus. Plus rien ne me fait sourire. Je broie du noir. Je ne peux pas te rejoindre. Tu m'as demandé de vivre pour toi dans ta lettre de suicide alors je le ferais. Mais j'ai tellement du mal. Je trébuche sur un rien et me relève très difficilement. Je me force à sourire de jour en jour, un masque, un putain de masque, que personne n'est capable de voir. Personne ne sait rien, personne ne m'aide. Je suis seule face à ce gouffre. Les pieds sur deux plaques qui s'écartent. Le corps qui se vide de son sang jour après jour. Mes poumons qui s'essoufflent clope après clope. Mon cœur qui se fragilise à chaque nouveau mal. Mais merde, tu te rends compte de ce que je suis devenue.
Dépressive, suicidaire, insomniaque, mutilée et fumeuse. Je n'ai que quinze ans.
Ces foutues médicaments, cette foutue lame, tout ça à cause de ces personnes. Tu ne méritais pas ça. Tu devais vivre, tu étais brillante.
S'il te plait, j'aimerais tant te rejoindre. J'ai essayé tant bien que de mal mais je finissais juste à l'hôpital. Pourquoi ? Laisse-moi être à tes côtés. Je ne suis plus vivante. Mon corps est détruit et mon âme vide. Merde putain, le destin tu n'es qu'un connard. Tu m'as volé mon meilleur ami. Il y a désormais, un an exactement.
Ce jour-là, nous sortions du bus pour rentrer chez nous. Les écouteurs au niveau maximum dans les oreilles, l'esprit dans les nuages. Tu traversas la rue pour rentrer chez toi, tu me dis au revoir d'un sourire déplorable et tu me serras dans tes bras puis tu disparus. Quelques heures plus tard, je me suis rendu compte que tu avais gardé mon livre de français, je suis allée sonner chez toi mais personne ne répondait. Ce n'était pas normal alors j'ai escaladé le portail et la fenêtre du salon était entre-ouverte. Un lourd silence régnait dans ta maison. Puis je m'étais décidé à aller voir dans ta chambre, tu n'y étais pas, je commençais à paniquer. Puis je vis la lumière de la salle de bain allumée, j'ouvris délicatement la porte quand je vis ton corps inerte au sol. Les larmes formaient une cascade sur mon visage, ce n'était pas possible, non, un cauchemar. Je me suis agenouillée à tes pieds et j'ai crié ton prénom à m'en arracher les cordes vocales. Les pompiers arrivèrent dans les minutes qui suivirent et t'embarquèrent.
Malheureusement, à l'arrivée, tu n'avais pas survécu à ton overdose, tu avais avalé bien trop de médicament et tu avais perdu beaucoup de sang. Les aides-soignantes m'avaient laissé entrer. Tu reposais sur ce lit dans cette salle glaciale dont ton corps vidé de ton âme branché encore à des dizaines de machines. Tu avais rejoint les cieux, le plus bel ange du paradis, la plus belle étoile du ciel. Je me suis approchée de ton lit, j'ai serré ta main contre mon cœur et j'ai pleuré, pleuré. Je n'arrive toujours pas à y croire. Putain. Je n'oublie rien de tous nos moments, non rien. Mais je t'aime encore et encore. Je veux que nous soyons réunis pour l'éternité.
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Le bonheur suicidé.
PoetryLes écrits D'un ange déchu, Eprise d'amour Pour sa douce plume. Permettant la survie De son cœur brisé, A la reconquête du bonheur. Depressoul.