Chapitre 4

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Marco se retourna légèrement et aperçut une pile de souliers. Il marcha jusqu'au tas de chaussures cirées et en parfaite condition pour en prendre une dans sa main. Celle d'Amélia. C'était un soulier à talon haut, noir comme la nuit, avec un diamant en cercle parfait au bout. Celle-ci ressemblait à un rubis, étant rouge sang, mais ce n'était pas cela. La pierre précieuse servait à protéger quiconque qui l'avait contre sa peau d'être protégée du Soleil. Les chaussures étaient conçues de manière à ce que la personne les portant aie le matériau froid et lisse directement contre son pied. Assez ingénieux. Marco repensa à la journée qu'il avait réussi à les voler, ainsi que les autres. C'était la raison pour laquelle Amélia était venue conclure une entente avec lui.

Il y a quatre ans

La compagnie de sa pire ennemie célébrait leur cinquième anniversaire, alors ils avaient organisé une grosse fête de bureau et tout le monde dans la centrale fut invité, même les gardes. Par contre, deux personnes qui détestaient l'ambiance festive étaient dans la cabane, en train de s'assurer qu'il n'y aille pas d'imposteurs, car dans ce temps-là, on pouvait entrer dans l'ascenseur en appuyant sur un bouton. Les deux personnes qui étaient en poste étaient Éléonore, une grande et mince blonde, ainsi que Raoul, un homme grand et costaud. Évidemment, Marco savait que la sécurité serait faible ce soir-là, alors il avait planifié une attaque. Avec ses 75 meilleurs guerriers, incluant Armando, qui était venu à contrecœur, il s'était mis en route pour la centrale. Ils étaient armés jusqu'au dents, avec des protèges-dents fluorescents. Marco était excité de pouvoir essayer son tout nouveau pieu fait sur mesure, cette nuit-là. Quand ils furent arrivés, Raoul les avaient aperçus et, contre les protestations d'Éléonore, il sortit dehors, à découvert, pour leur donner une raclée. C'était une erreur fatale.

Il avait tué une quinzaine d'hommes avant d'être immobilisé. Quelques-uns lui tiraient dessus avec des balles en argent (pratique utilisés pour les loups-garous), ce qui l'avait quand même un peu affaibli, puisque la guérison immédiate ne put pas tout soigner d'un coup. Beaucoup de femmes le tenaient bien à terre pendant qu'Armando priait pour sauver son âme, même s'il n'en avait pas. Melinax le força à avaler un mélange infâme d'eau bénite et d'ail, avant de lui accorder le coup de grâce en lui mettant le pieu directement dans le cœur.

Éléonore, qui regardait à partir d'une craque entre la porte et le mur, vit ce qu'il allait lui arriver. Alors, quand les prêtres entrèrent, elle esquiva de très près une balle et s'affala à terre, les yeux à moitiés clos. Puisqu'il y avait 60 personnes dans la salle, elle se faisait très souvent piler dessus et échapper des fusils dessus. Sans se faire apercevoir, elle réussit à mettre deux armes avec 10 balles chacune sous le ventre. Elle attendait le bon moment. Une vingtaine de personnes descendirent en bas. Un autre groupe. Quand il en restait assez pour tous les tuer avec une balle chaque, elle se leva et leur tira tous dessus. À son dernier souffle, une femme leva son fusil et lui envoya une balle en pleine tête. Éléonore tomba à la renverse et avec les gros « BOUM » que son corps a produit quand elle a tombé deux fois à terre ont aidé à préparer les vampires à se défendre.

En bas, Melinax faisait partie du premier groupe, alors ses ennemis étaient moins prêts, ce qui lui a donné l'occasion de se faufiler discrètement avec Armando  pour aller chercher ce qu'ils voulaient : les souliers les protégeant du Soleil. Les 18 autres personnes avec qui il était lui servaient de distraction pour qu'ils s'éclipsent. Ces gens-là ne lui étaient d'aucune importance. S'ils étaient morts ou vivants à la fin, il s'en contrefichait.

Pendant que Marco allait voler les chaussures, Amélia, Philip le petit nouveau, Michael et une dizaine d'autres vampires se battaient contre les prêtres. Ils étaient forts et rapides, mais pas vraiment intelligents. Des guerriers dans l'âme, quoi. Par contre, Armando, qui allait sortir de la salle principale, trébucha et retomba lourdement au sol. Birchstar et Walaric l'ont entendu. Le pauvre prit ses jambes à son cou tout en hurlant pour avertir son chef de leur arrivée. Heureusement, celui-ci avait prévu cela et tira rapidement son associé dans un petit placard où il y avait une porte secrète qui les a laissés sortir sains et saufs. Une fois en sécurité, Armando remarqua que son supérieur avait une bague en or pur avec un rubis rouge comme le sang incrusté dedans entre ses dents. La bague de famille d'Amélia.

Les deux vampires arrivèrent en poussant des jurons contre leur système sophistiqué qui les empêchait de courir à 100km/h. Philip entra dans la salle pour constater l'ampleur des dégâts et eut instantanément une immense quinte de toux. Melinax avait implanté une bombe à l'ail dès qu'il était entré. Alors, tout en soulevant son collègue comme un sac à patates, Walaric lâcha un autre juron parce qu'il venait tout juste de constater que les souliers étaient disparus.

Amélia essuya son front légèrement luisant de sueur après s'être battue contre ces êtres infâmes. Elle vit son inférieur sur l'épaule de Michael et soupira. Philip ne cessera jamais de la décourager. Elle attendit que la boule toussante soit couchée à terre avant de s'adresser au vice-président et vice-fondateur.

- Alors, quels sont les dégâts?
- Marco et Armando sont entrés dans la salle d'armes et y ont implanté une bombe à l'ail, ce qui a provoqué l'état de M. Birchstar.
- Rien de volé?, questionna-t-elle.
- Les souliers.
- Quelque chose d'autre?, dit-elle en essayant le plus possible de contenir sa rage.
- Pas à ce qu'on le sache.
- Bien. Maintenant, essuyez cet endroit exécrable, commença-t-elle en parlant à tout le monde, Ensuite, vous, oui, vous, allez porter M. Birchstar à l'infirmerie et Walaric, avec moi, commanda-t-elle pendant que tout le monde s'adonna à sa tâche.

Elle marcha jusqu'à la salle de réunion en silence, alla se chercher un cappuccino, sa boisson fétiche à l'époque, et se retourna finalement vers son associé.

- Comment aurais-tu pu laisser ça arriver? L'entreprise est encore plus ruinée!
- Amélia, je sais que tu es frustrée, mais-
- Non, je suis furieuse! On est tous fichus!
- Ok, j'ai une idée pour m'assurer que Melinax me nous attaque pas. Tu ne vas pas l'aimer.
- Dis-la, je suis prête à tout.
- De le rencontrer un soir et négocier avec lui. Face à face.
- Ce n'est rien.
- Oui, cette partie-là, mais il peut de demander de faire n'importe quoi pour assurer notre sécurité.
- Je vais le faire, dit-elle solennellement.

C'était le lendemain qu'Amélia avait rencontré Marco. Maintenant, vous comprenez ce qui s'est passé et pourquoi ces deux-là se détestent. Nous pouvons retourner au présent.

À la vie, à la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant