La réunion commence. Mon collègue, Michael Walaric, se lève et commence à nous expliquer les causes de pourquoi nous sommes tous rassemblés ici: nous devons attirer plus de vampires, amasser plus d'argent, ne pas nous laisser abattre par Melinax et les prêtres, etc. Sous le choc, je me lève brusquement, renversant ma tasse de café. Tant pis.
- Attendez, Melinax, comme Marco Melinax?
- C'est ce que je viens de dire, oui. Ça vous cause problème, mademoiselle De la Lune?, répondit calmement Walaric.
- Évidemment! Un jour, ça va être lui, la cause de la faillite de l'entreprise!
- L'avez-vous payé récemment?, me questionna-t-il.Un lourd silence s'abat sur la salle. Michael et moi étions les seuls à savoir que je rencontrais mon pire ennemi en secret près du cœur d'érables dans la forêt derrière la cabane pour assurer qu'il ne nous attaque pas. Je me rassois lourdement sur ma chaise. Je revis la première fois qu'on s'est fixé un rendez-vous là-bas, tandis que Walaric marmonne:
- Bon, c'est ça que je pensais.
La réunion continue sans moi.
Retour dans le temps, à il y a quatre ans.
C'était après la célébration des cinq ans de l'entreprise. La compagnie avait reçu un coup majeur sur le plan défensif, alors je devais faire en sorte que ça ne s'empire pas. Michael m'a proposé de le rencontrer quelque part pas si éloigné de la cabane, mais pas trop proche non plus. On a décidé de se rencontrer dans la clairière bordée d'arbres qui lui donnaient une forme de cœur. Avant, j'adorais ce lieu parce que je pouvais prendre du soleil, mais maintenant, grâce à Melinax, je dois éviter le Soleil, sinon je meurs une mort lente et agonisante. Je lui ai dit, dans ma lettre, de me rencontrer à minuit au lieu désigné. J'ai aussi ajouté un post-scriptum (P.S.) lui disant que s'il arrivait à 00:01 ou plus tard, que j'allais le vider de son sang. J'ai scellé la lettre, étampa l'emblème des vampires dessus et envoya un messager pour l'envoyer.
Le soir du rendez-vous, je me suis perchée dans un arbre, car je me sens toujours plus en sécurité en haut. On ne me voit pas, mais je vois tout. Avec ma vision dans la noirceur, je regarde ma montre. 11:59. Il va bientôt arriver. Pas trop tard. En plus, j'ai reçu plein de neige sur la tête, alors mes cheveux, que j'ai tressés en longue tresse française, on l'air du haut d'un petit gâteau. C'est horrible. Soudain, un cri me déconcentre de mes problèmes.
- Amélia De la Lune, je suis là!
Je consulte de nouveau ma montre. L'heure change de minuit à minuit et une. Je ne peux pas le tuer. Je saute gracieusement en bas de mon arbre et atterris sur mes deux pieds, comme un chat. Je le dévisage. C'était la première fois que je le rencontrais face à face. Il faisait environ six pieds et j'en faisais cinq et huit pouces. Je ne suis pas petite. Il avait l'air un ou deux ans de plus vieux que mon âge humain, avec ses cheveux lui arrivant à la nuque, qu'il n'avait clairement pas coupés depuis quelques mois, lui donnaient un air candide. Il avait l'air inoffensif. Quelques mèches rebelles lui retombaient devant les yeux, ce qui le rendait charismatique. Il pourrait être un artiste, quoi! Par contre, il n'est pas à mon goût. Je préfère les vampires audacieux. Il me regardait avec un peu d'incompréhension dans les yeux. Marco pensait sûrement qu'une des chefs de mon espèce serait une femme avec des muscles aussi gros qu'un boxeur. Quel imbécile. Je le détestais déjà. Il prit la parole.
- Alors, tu voulais faire une entente?, dit-il avec sa voix quand même douce pour un homme.
- Oui, exactement.
- On n'a pas toute la soirée, sinon tu mourras, répondit-il avec un sourire en coin, que j'apprendras à détester, qui illumina légèrement ses traits doux.
- Bon, gardons ça professionnel et rendons-nous au point. Je veux que tu arrêtes d'attaquer ma centrale principale.
- Désolé, ça ne sera pas possible.Soudainement, de la fureur déforma son visage pendant qu'il sortit un pieu en bois d'un pan de son gilet et s'élança vers moi. Pendant une brève seconde, j'étais figée, incapable de décider si je le tue ou non. Finalement, je l'évita de justesse et fonça sur lui pour le plaquer à terre. Je serrai la main qui contenait l'arme pour qu'il la lâche. Il avait l'air paniqué. Je lui donna un gros coup de poing sur la mâchoire pour qu'il perde connaissance pendant quinze minutes. Je mis mes mains sous ses aisselles, propres, et l'attacha contre un arbre avec ma veste. Heureusement que j'avais enfilé un gros chandail. Ensuite, je m'assis contre un tronc d'arbre et commença à me limer les ongles pendant qu'il se réveilla peu à peu. Quand il reprit connaissance, je me levai, marchai lentement vers lui et lui asséna une claque juste pour le plaisir de lui en donner une. En voyant le regard rempli d'haine qu'il me jetait, avec sa joue rougie, je commença à parler.
- J'espère que tu as compris qu'il est primordial de ne pas m'attaquer si tu veux sauver ta peau.
- On peut bien voir ça, grogna-t-il.
- Alors, peut-on en venir au point?
- Oui, je n'ai pas le choix de toute façon.Je lâcha un petit rire.
- En effet, Melinax. Pour assurer la sécurité de mon entreprise, je suis prête à faire quelque chose pour toi.
- Comme quoi?
- Te prier à genoux, embrasser tes bottes.Je n'ai jamais fait une des deux choses que je viens de dire. Surtout la deuxième, qui est un signe de soumission envers l'autre.
- Non, répliqua-t-il immédiatement.
- Que veux-tu, alors?J'étais assez proche de lui, mon visage à trente centimètres du mien. Il pencha sa tête le plus possible en avant et je ne reculai pas. Je ne veux surtout pas lui donner l'impression que j'ai peur de lui.
- Quelque chose de simple, que tu ne veux pas me donner, autant que je ne veux pas recevoir de toi. Ça va faire en sorte que je n'attaque pas ton entreprise pendant un cycle de la Lune. Tu pourras seulement venir me rencontrer, ici, seule, sinon j'attaquerai. Je suis sérieux. Je viendrai seulement un soir de pleine Lune à la clairière ici.
- Qu'est-ce que tu veux, Melinax? Rends-toi au point!, dis-je d'un ton énervé.Son visage se rapprocha encore plus du mien.
- Un baiser.
- Es-tu fou? Jamais je ne t'embrasserai!
- Alors il n'y a pas d'entente.Pendant un bref moment, on put entendre le « Tic,tac » de sa montre.
- J'accepte, dis-je à contrecœur.
- Libère-moi, s'il te plaît. Je ne t'attaquerai plus. Je sais ce qui m'arrivera.
- Bien.Je détachai le nœud de ma veste et sursautai en me retournant car il s'était retrouvé devant moi. J'étais piégée entre lui et l'arbre. Il accota ses mains sentant le savon des deux côtés de ma tête, m'enfermant encore plus.
- Une dernière affaire, Amélia, je veux sentir que tu m'aimes, que je suis l'amour de ta vie, même, ajouta-t-il avec ses lèvres à quelques centimètres des miennes.
S'ensuivit un baiser fougueux, avec de la fausse passion mais avec de l'action pareil. Il me plaqua contre le tronc de l'érable et mit ses mains sur les côtés de ma taille. Je compris ce que je devais faire pour sauver mon entreprise. J'entourai mes bras autour se son cou et poussa mes lèvres encore plus fort sur les siennes. Lui, il répondit en mettant plus de pression tout en m'embrassant comme un fou. J'avais aimé d'autres hommes que lui, mais aucun d'entre eux ne se comportait comme cela avec moi. Notre baiser s'éternisa jusqu'à ce que je ne puisse plus sentir mes lèvres. Nous continuâmes pareil. J'attendais qu'il se détache de moi, car ses mains étaient rendues sur mes hanches, ce qui me garda immobilisée contre l'arbre.
Finalement, Marco éloigna sa bouche de la mienne et recula de deux pas. J'en profitai pour sortir de là et prendre de l'air dans la clairière. J'avais presque oublié de respirer. Il me rejoignait tout en gardant une distance raisonnable, vu l'intimité que nous avions partagée il y a quelques instants. Il me lança ma veste, que j'avais échappée avec le choc de le voir devant moi, et prononça les derniers mots de la soirée.
- Ta compagnie sera en sécurité jusqu'à la prochaine pleine Lune.
Ayant dit cela, il s'enfonça dans la noirceur et je restais plantée là, ne sachant pas quoi faire, avant de me ressaisir et de retourner chez moi. Ma seule question était: gardera-t-il sa promesse?
VOUS LISEZ
À la vie, à la mort
VampirElle est une vampire. Il est humain. Leur seul but: s'entretuer. Sa compagnie est au bord de la faillite, alors elle séduit son pire ennemi. Mais que va-t-elle découvrir à propos de lui et de son entreprise?