- Il s'en vient quand, lui?, m'impatientai-je.
- Il devrait arriver dans deux minutes, Amélia, me rassura Walaric.Soudain, je le vois au loin, galopant avec sa jument de couleur caramel avec ses bagages accrochés où bon lui semble. Il était temps qu'il se montre la face, lui. Il allait être en retard, et je déteste les retardataires. J'arrête de regarder la caméra de sécurité neuve (on se demande pourquoi) et me dirige vers l'entrée de l'ascenseur, prête à lui faire regretter son retard. J'entends quelques collègues se chuchoter entre eux :
- Oh, il est dans de beaux draps, lui!, murmure une voix.
- Elle va lui arracher la tête!, ria un autre.
- Si vous continuez à ne pas faire votre travail, je m'occuperai pleinement d'enfoncer des pieux dans chacun de vos cœurs, répliquai-je sans même me retourner vers eux.Silence total. Quelques secondes plus tard, il apparaît devant moi. 10h59. 11h. Il est correct. Les mêmes personnes se mettent à capoter parce qu'il peut encore vivre. Je les fusille du regard et amène l'agent double dans la salle d'armes. Je prends la parole, puisque c'est moi qui l'a convoqué ici.
- Alors, Armando, as-tu trouvé des moyens pour détruire Melinax?
- J'ai manqué comment tu vas droit au point, De la Lune, dit-il en arborant son sourire narquois.
- Je ne suis pas ici pour parler de nos sentiments mutuels, agent, donne-moi des réponses.Il lâcha un petit rire.
- Oui.
- Non?, dis-je, incrédule.
- Il cherche une femme pour le rendre heureuse.
- Traits physiques?
- Grande, mince, blonde aux yeux bruns.
- On pourra envoyer Éléonore, elle a tout cela.
- Elle n'est pas le meilleur choix, elle va oublier sa mission et tomber amoureuse de Marco. En plus, elle se soumet facilement aux gens, alors il la rejettera.
- Vrai, alors qui serait la meilleure option pour cette mission?
- Vous, Amélia. Il veut une fille qui va oser lui tenir tête et qui est assez intelligente pour l'aider avec ses projets.
- Écoute, je ne peux pas accomplir cela, Walaric ne va pas être capable de s'occuper de l'entreprise seul, et Melinax me dégoûte tellement, je ne peux juste pas.
- Vous l'avez déjà embrassé, non?
- Bon point.Je fermai les yeux et respira un bon coup.
- Je vais le faire, décidai-je. Pour la compagnie. C'est quoi le plan?
Rapidement, on m'emmenai dans la salle principale pour faire ma transformation. On me teignit les cheveux en blond, malgré mes protestations pour plutôt coller une perruque sur ma tête. Je mis des verres de contact brun noisette et nous devions passer à la partie la plus importante: le limage des canines. C'est ce que je voulais le moins. J'allais perdre mon principal moyen de défense permanent, toujours prêt à tuer. Quelques espèces de vampires ont des canines rétractables, qui sortent quand ils le veulent, mais pour les gens comme moi, je les ai en tout temps. C'était alors très difficile pour moi le les laisser me rendre vulnérable. Au moins, on m'a laissé une pointe bien affilée. Je passai ma langue sur mes dents lisses et blanchies. Je me sentais déjà comme une nouvelle personne. Quelqu'un a eu l'horrible idée d'épiler mes sourcils et de me mettre du maquillage. En plus de ne plus avoir le droit d'utiliser ma force et ma vitesse de vampire, je perds mes airs naturels. J'ai toujours détesté me pomponner juste pour avoir l'air « belle ». Mais on s'en fiche d'avoir l'air d'une beauté fatale! C'est complètement inutile pour moi. Je suis jolie naturellement. Le processus de transformation m'a rendue ce que je suis en ce moment. De toute façon, je veux juste être fatale. De tuer, quoi. Finalement, on m'habille dans un gros chandail rose bonbon (j'en vomis) et des jeans bleu pâle. On me fait porter un long manteau noir épais, rappelant une cape de prêtre, à cause de son immense capuchon. La seule chose que j'ai le droit de garder qui m'appartenait avant cette transformation, ce sont mes bottes blanches immaculées avec des petits talons. Avant de m'en aller, l'agent double vient me voir et m'offre une paire de bottillons de la couleur de la neige, eux aussi. Je les enfile et ils sont étonnement confortables. Un petit bout de diamant froid se colle sur chacun de mes talons.
- Tu les a eus où?
- Marco m'a laissé les emprunter pour faire des tests dessus. Ceux-ci appartenaient à Mirabelle, qui est la seule à avoir des pontons grandeur 9 comme toi.
- Merci beaucoup, le remerciai-je gentiment avant de lui asséner une claque en pleine face, faisant beaucoup élargir mon sourire déjà présent, avant de continuer. Je ne t'avise pas de m'insulter de nouveau, même si je suis à l'autre bout du monde, je vais te trouver et te faire payer.
- Ok, ok, j'ai compris, dit-il en levant ses bras en soumission, son visage à deux pouces du miens parce que je l'avais agrippé par le col de son chandail pendant que je le menaçais.Je roule des yeux et je le lâche avant de sortir dehors pour sortir d'ici. Je monte sur ma jument de couleur miel, qui est chargé de deux immenses sacs de voyage pleins de nécessités, salue mes collègues et pars. Je dois utiliser un animal de la famille des équidés parce que Melinax veut tout faire à l'ancienne, comme il l'a appris quelque part. Quel imbécile. Des voitures iront bien plus vite, Une petite broche sur mon bracelet fait en sorte qu'Armando pourra entendre tout ce qui se passe. S'il veut me conseiller quoi faire, le petit mécanisme émettra des ultrasons que seuls les vampires peuvent entendre. Je n'aurai qu'à suivre les instructions. Facile, au moins j'espère.
Je me rends jusqu'au village quand le Soleil se coucha, ce qui me donna juste assez de temps pour aller à un supermarché 24h et de m'acheter toutes les provisions dont j'avais besoin pour une semaine. Les bras chargés de sacs en plastique valant 0,01$ chaque, je me dirige vers une étable qu'on m'a recommandée pour garder Melie (qui est un nom anglophone) pendant autant de temps que je voulais. Je paye l'employé et je vais me trouver une chambre dans une auberge près de là. J'en profite pour ranger tous les bagages que j'ai dû porter sur mon dos, en plus des sacs d'horrible qualité qui ont fendu (c'était lourd, même pour moi) et de mettre ma nourriture dans le frigo et les armoires.
Ma nouvelle vie commence. Maintenant, je suis Hélène, 26 ans, qui est venue visiter le village d'Azurion. Je me cherche un emploi et d'une façon ou d'une autre, je suis censée devenir la petite amie de l'infâme Marco Melinax. Arg. En plus, je dois être toujours de bonne humeur. Aussi, pour que mon futur amoureux ne reconnaisse pas Amélia, je dois me maquiller. Double Arg. Je dois essayer d'adopter le mode de vie humain, alors j'enfile des pyjamas en molleton (qui sont très chauds, d'ailleurs) et je m'installe dans un lit. Je ferme mes yeux et je commence ma session de simili-méditation. Avant que je puisse vraiment m'abandonner dans le rien qui compose toute cette discipline, quelqu'un cogne à la porte. Je vais l'ouvrir et un monsieur, un bon pied plus grand que moi (qui mesure 5 et 8) en complet avec un air sérieux m'attend. Je manque de vomir sur ses chaussures bien cirées tellement il me dégoûte. Il est immense, avec des verrues tout autour de son visage rempli de gras. Il est probablement le dirigeant de cette petite, mais propre, auberge. Il me regarde de haut en bas, et tout cela dans un silence pesant.
- Hélène Calimero?
- C'est bien moi.
- Ravi de faire votre connaissance.Il me tendit sa gigantesque main avec 5 saucisses pour des doigts, qui emprisonna du bout de mon majeur à mon poignet. Il me relâche après une poignée de main longue et extrêmement moite. Il était temps. J'essuie discrètement ma main sur mon pantalon.
- Je suis venu pour vous informer des règles de cet établissement.
- Bien sûr.
- Vous n'avez pas le droit de quitter votre chambre de 22h à 5h, pour laisser le personnel s'occuper de son travail en paix. Si vous faites trop de bruit entre les heures mentionnées, vous devriez payer une amende de 50$ à chaque fois.
- Compris.
- Vous avez le droit d'amener les produits en échantillons après votre séjour, ainsi que de manger ici gratuitement. C'est inclus dans votre facture. Il y a une cafétéria en bas à droite et vous pouvez commander jusqu'à trois repas et trois breuvages sans devoir payer un sou. Par contre, si vous désirez avoir un dessert, c'est à vous de le payer.
- Bien entendu.
- Ce sont les règles de base. Les autres sont accrochés à la porte. Si vous avez d'autres questions, appelez à mon bureau, on vous offrira le plus d'aide que l'on pourra, dit-il en me tendant une carte d'affaires.
- Merci beaucoup, Monsieur...
- Vizir. Alfred Vizir.
- Monsieur Vizir. Maintenant, excusez-moi de mon impolitesse, mais je dois vraiment aller au lit, car je dois me trouver un emploi demain.
- Oh, non, non, je vous laisse. Bonne nuit.
- Au revoir.Je fermai la porte, compta cinq secondes et soupira longuement. Ma vie allait ressembler à ça, endurer du monde qui me donne des consignes et des ordres sans cesse, au lieu de juste pouvoir leur hurler après que je fais ce que je veux. Dans quoi est-ce que je me suis embarquée?
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À la vie, à la mort
VampireElle est une vampire. Il est humain. Leur seul but: s'entretuer. Sa compagnie est au bord de la faillite, alors elle séduit son pire ennemi. Mais que va-t-elle découvrir à propos de lui et de son entreprise?