Chapitre 12

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Je m'étirai lentement, clignant mes paupières à répétition. Le soleil qui entrait par la grande fenêtre de ma chambre était trop brûlant pour mes pauvres yeux.

Je n'étais pas complètement réveillée que déjà je sentais que quelque chose n'allait pas. J'avais l'impression d'être observée.

Je me levai et je fis le tour de la maison à trois reprises. Il n'y avait rien et je ne trouvai aucun indice prouvant qu'il y avait quelqu'un.

Ayant toujours cette sensation qui me suivait, je préparai mon déjeuner en regardant derrière moi à répétition. Je ne vis rien du tout et cet étrange pressentiment finit par disparaître alors que je mangeais mes céréales.

Du coup, je n'avais plus le sentiment d'être en sécurité dans ma maison.

J'engloutis ma nourriture en un temps record et je m'habillai en quatrième vitesse. Pas question que je passe ma journée ici.

Je choisit un débardeur noir et un jeans noir. Je me foutais bien que l'on soit en été, je voulais porter du noir quand même. Je mis mes bottes à talons aiguilles et je sortis à l'extérieur.

L'air frais calma un peu mes nerfs à fleur de peau et mes pieds me menèrent dans un parc. Il y avait des enfants qui jouaient dans les modules et je m'éloignai d'eux. Je n'avais jamais vraiment aimé les enfants et c'était tout juste si je les supportais.

Je trouvai un arbre aux branches recourbées vers le bas et je me glissai sous son feuillage vert.

J'avais besoin de réfléchir.

Les événements récents me laissaient perplexe, de même que ceux qui se sont passés il y a deux mois. Je ne comprend plus où je me dirige. C'est tout comme si j'étais perdue dans un autre monde et tout semble tellement irréel.

Premièrement, je ne comprenais décidément pas pourquoi Elwin m'aimait. Je ne l'avais jamais vraiment vu avant cette journée où il m'avait embrassé dans la forêt. Il s'était déposé devant moi et vous connaissez déjà la suite.

De plus, l'ange blanc m'avait affirmé qu'il m'aimait depuis la première fois qu'il m'avait vue et je l'avais crus. Jusqu'à ce que je réalise qu'on ne

s'était jamais rencontrés en fait.

Aussi, je n'avais jamais vu d'anges blancs auparavant alors ce qu'il disait était impossible. Je n'avais pas démentis ses paroles juste pour voir jusqu'où il irait, mais, au fond, j'espérais qu'il dise vrai.

En d'autre mots, j'avais besoin de lui.

Une autre chose me traversa soudainement l'esprit et je soupirai. Elwin n'était pas l'unique chose que j'avais de la difficulté à comprendre, malheureusement. J'étais moi aussi très difficile à cerner et, depuis un petit bout de temps, je ne me reconnaissais plus. Depuis le jour où Elwin m'avait embrassée et transformée en Demie, j'étais dans un entre-deux très précaire. Je n'étais plus un ange noir, mais je n'étais pas devenue un ange blanc. J'étais entre les deux et les anges comme ça sont appelés des Demies et non pas des ange gris. Ces gens-là, les Demies, sont détestés de tous et à éviter à tout prix, disait-on. Ils sont très instables comme je l'avais constaté et il n'en existe pas beaucoup.

Ce qui m'inquiétais n'étais pas d'être détestée, mais bien de ce que j'allais devenir. Je me sentais plus libre qu'avant, mais je ne voyais plus les choses de la même manière non plus.

Certaines fois, j'avais envie d'aider la personne qui, exemple, avait échapper un gros tas de livres à terre alors que quelques mois plus tôt, j'aurais ris d'elle. J'aurais probablement aussi donné quelques bons coups de pieds sur les livres juste pour rajouter un peu de piquant.

Il y avait aussi des moments où je voulais arracher la tête à chaque personne qui osait me regarder directement sans plus de cérémonie. Je savais que j'étais capable de le faire, car je l'avais déjà fait, mais je ne voulais pas.

J'essayais de contrôler ses pulsions étranges, mais c'était plus difficile qu'il n'y paraissait. C'est un peu comme si j'étais sur l'adrénaline à longueur de journée. Il n'y a pas grand chose qui peut arrêter ça, dirais-je.

Je me relevai et sortis de sous l'arbre. L'après-midi était bien avancé et il était au alentours de 4h si j'en crois la position du soleil.

Mon ventre gargouilla.

J'avais faim.

Je n'avais mangé rien d'autre que mon déjeuner et je n'aurais probablement pas dû.

Je marchai en direction du village et me dis qu'il y aurait sûrement un endroit pour me rassasier.

Comme de fait, j'aperçus une petite cantine proche de la bibliothèque municipale.

J'y entrai.

AngéliqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant