Chapitre 16

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Je papillonnai des paupières et j'ouvris mes yeux. Étrangement, je ne me trouvais plus dans la forêt. J'étais dans une petite pièce brun chocolat et je reposais sur un grand lit aux couvertures vert foncé. Il y avait une fenêtre devant moi et je jetai un regard dans cette direction. Je ne vis rien d'autre qu'un jardin fleurit et je commençai à me sentir mal. Une douleur se propagea dans mon bras quand j'essayai de le bouger et je choisis de le laisser en paix. Je remarquai que j'avais des bandages un peu partout et ils semblaient tous gorgés de sang.

J'attendis que quelque chose se passe, mais rien. Je restai comme ça une bonne dizaine de minutes et je décidai finalement de me redresser. Je pris appuis sur ma main gauche qui, bizarrement, semblait intacte et je forçai pour me soulever. Je réussis à demie et je me concentrai de nouveau. Je ne voulais pas rester couchée encore plus longtemps. Je parvins à m'asseoir et mon front fut recouvert de sueur. Mon souffle partit en saccades et j'essayai de me calmer. Je pris de grandes inspirations et je réussis à calmer les battements enragés de mon coeur.

Je me sentis retomber dans les pommes, mais je luttai pour rester éveillée. Pas question que je sois encore à la merci de tous.

- Kate?

Prise par surprise, je serrai immédiatement les poings en faisant le saut. Une onde de souffrance me traversa et un tremblement d'agonie me parcourut.

Matt accourut vers moi et posa une serviette d'eau froide sur mon front. Cela eut pour effet de repousser un peu la douleur, mais pas entièrement.

- Comment tu te sens? demanda-t-il avec un air inquiet.

Comme si ce n'était pas évident! J'avais un mal de chien et je ressentais chacune des parties de mon corps comme si elles étaient séparées de moi. Eh oui, je sais, je me sentais très bien!

Je retins ma réplique sarcastique et je décidai qu'un gémissement était plus approprié.

- Bouges pas, me dit-il, j'en ai pour une seconde.

Ma tête créa une réplique ironique, mais je la gardai pour moi. Je ne voyais pas où je pouvais aller, d'ailleurs. Je bougeais de peine et de misère et chacun de mes mouvements avaient des répercussions sinistres sur le reste de mon corps.

Il partit en courant et revint avec un grand verre d'eau. Je réalisai que j'étais assoiffée et je pris le verre qu'il me tendait. Je bus à grosse gorgées et je le lui redonnai une fois vide.

- Pourquoi je suis ici? questionnai-je avec une voix rouillée.

- En fait, j'espérais que tu puisse me le dire, avoua-t-il.

- Quoi? Comment ça? fis-je sur un ton désemparé.

- Je suis revenu du travail et je t'ai trouvée inconsciente sur le porche, expliqua-t-il. Tu étais couverte de sang et j'ai même cru que tu étais morte! Tu étais immobile et tu respirais à peine.

J'écarquillai les yeux.

- Comment c'est arrivé? Comment tu t'es retrouvée chez moi? continua-t-il.

Je fouillai dans ma mémoire, mais je ne pus répondre.

- Je..euuuh... J'en ai aucune idée.

Je pris une pause, puis je poursuivis.

- Je me souviens que je marchais et que quelqu'un me suivait. Je me suis envolée, puis je me suis fait pourchasser. Il me rattrapait et j'ai fini par changer d'altitude. J'étais trop basse alors je suis rentrée dans une branche, je crois.

Il fut bouche bée et je continuai.

- Bref, je suis tombée et, une fois au sol, je ne pouvais plus bouger. L'ange blanc qui me chassait m'a menacée et là ça devient confus. J'ai vu quelque chose passer et soudainement il y avait un ange noir qui se battait avec le blanc.

- Qui a gagné?

- Eumm... Le noir, dis-je en me souvenant. Il a carrément tué le blanc si je me rappelle bien.

Il déglutit et je fermai les yeux.

- Que s'est-il passé ensuite? demanda-t-il.

- L'ange noir s'est approché de moi et...hummm... Je ne sais pas. Je me suis évanoui là, je pense.

- C'est tout? dit-il un peu confus. Tu ne te rappelle pas d'être venue ici?

Je réfléchis et je répondis par la négative. Je ne me souvenais de rien à partir de ce moment-là.

Il prit son menton entre ses doigts d'un air pensif et je ne fis rien.

Une image remonta dans ma tête et je me souvins d'une autre chose. Les yeux mauves. Appartenaient-ils vraiment à la personne à laquelle je pensais? Ça n'aurait aucun sens, par contre. Pourquoi m'aurait-il sauvée? Ce n'est pas logique.

Je soupirai.

Impossible que ce soit lui. Zane n'aurait jamais agit de cette manière. Il m'aurait laissée mourir, c'est sûr et certain.

AngéliqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant