Le survivant était maintenant assis à la table des rouges et or, la tête posée à côté de son thé, les bras le long du corps. Mais qu'avait-il fait ? Quel grinchebourdon l'avait piqué pour qu'il se mette dans une situation pareille. Son professeur allait maintenant davantage le détester. Il soupira un grand coup.
La salle était encore bien vide, les places se remplissant petit à petit. Harry regarda en direction de la grande porte, espérant voir apparaitre, sous peu, ses amis. Il ne savait pas s'il voulait rigoler de la situation ou en pleurer. Ou peut-être que crier de tout son être lui ferait du bien. Il prit le toast qu'il venait de beurrer et croqua copieusement dedans. Il ne devait pas se lamenter. Cela ne résoudrait aucun problème. Il relâcha la tension de ses muscles, décidant d'être plus optimiste. Justement, il pouvait quand même ressortir un côté positif. Il avait pu faire sortir toute sa colère et maintenant il se sentait beaucoup mieux. Malgré tout, il regrettait un peu. C'était la première fois qu'il voyait l'homme exprimé, même partiellement, une émotion autres que la colère. Et cela lui avait fait peur. Il ne connaissait pas l'homme et l'avait blessé. Cependant, sa curiosité était présente. Maintenant qu'il avait brisé un petit bout du masque de son professeur, Harry voulait en voir beaucoup plus. Il se demandait, désormais, comment serait l'homme avec des émotions plus joyeuse. Mais cet individu dépouillé de sentiment pouvait-il sourire ? Harry se fit la promesse de le découvrir. De tout façon, la situation ne pouvait pas être pire. Il espérait juste ne pas croiser trop rapidement son professeur.
Ron et Hermione rentraient rapidement dans la Grande Salle, cherchant de leurs yeux leur ami disparu. Repérant celui-ci, Ron poussa Hermione jusqu'à la table où le brun mangeait.
« Harry ! » s'exclama la femme du groupe. « Où étais-tu ce matin ? Ron m'a dit que tu n'étais plus dans le dortoir à son réveil. » Sa voix un peu inquiète et surtout pleine de reproche ne fit pas réagir plus que cela notre survivant. Il les connaissait bien. Hermione était du genre à beaucoup s'inquiéter et l'irrespect des règles la mettait mal à l'aise. Mais elle abandonnerait vite, comprenant qu'il veuille garder ses petits secrets. Tandis que Ron était considérablement plus serein de l'extérieur mais le forcerait, dans un endroit plus calme, à lui dire la vérité. Cependant aucun des deux ne le jugerait et ils le soutiendraient nonobstant ses fautes. Et c'est pour cela qu'il les adorerait. C'était une amitié sans superflu. Voyant la figure interrogative qu'abordait la jeune fille, il décida de répondre brièvement.« Je me suis réveillé un peu plus tôt. J'ai donc préféré vous attendre ici. Désolé de vous avoir inquiété. »
Prenant la réponse pour ce qu'elle était, ses deux compatriotes ne firent pas de commentaire, n'ignorant pourtant pas le mensonge, ou plutôt la semi-vérité de leur ami.
Ron reprit la parole, mais cette fois-ci, pour détendre l'atmosphère.
« J'espère qu'on aura le temps de voler après les cours. On termine à dix-sept heures par potion. Il nous reste donc un peu plus d'une heure pour s'entrainer au Quidditch. Reste à savoir si le terrain est libre. »
La tentative de Ron à décontracter ses deux camarades eut l'effet inverse. Hermione, désintéressé par ce sport, retourna à son bouquin. Et pour Harry se fut la révélation. Il réalisa qu'il allait devoir passer plus de temps que ce qu'il avait imaginé avec son professeur. Son esprit avait complétement effacé son emploi du temps de sa tête, arrangeant bien le survivant. Il venait de compter le nombre d'heure de martyres qu'il allait devoir subir. Et au total cela lui faisait trois heures et demi : deux heures de cours et une heure et demi de retenue. Harry bloqua quelques instant la bouche légèrement ouverte et les yeux ronds. Il ne pensait pas avoir affaire à son professeur aussi rapidement et surtout aussi longtemps, et plus particulièrement aussi proche de leur dispute. Il était un homme mort.
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Émotions
FanficPour Harry, les émotions sont une des bases de la liberté d'expression. Il ne se voit pas vivre sans. Mais que se passerait-il s'il rencontrait quelqu'un qui pense exactement l'inverse de lui? L'histoire se déroule à la fin de la sixième année. Not...