Son emprise me relâche enfin, une vague de froid me transperce la peau alors qu'il s'éloigne vers sa penderie. Haletante et troublée, j'essaye de regrouper le peu de raison qu'il me reste pour me redresser, en ajustant mon tee-shirt. En temps normal je l'aurai repoussé, mais Julian arrive à faire tomber mes barrières, je suis complètement sans défense face à lui. Il pourrait faire ce qu'il veut de moi, je ne pourrais pas résister. J'ignore si son influence est bien ou mal...
« Je te ramène pour quel heure ? » Il me demande en rompant le silence tout en faisant dépasser sa tête de la penderie afin de m'observer.
« _16h_ serait l'idéal ». Je réponds en observant sa chambre calmement.
« Si tôt ? » Demande-t-il d'une voix déçu.
« Ma petite sœur rentre de l'école, si tu veux tu peux manger à la maison. Lison va sûrement réclamer des pâtes. » Je rigole doucement en pensant à sa mine ravie lorsqu'elle mange son plat préférée.
« Ça serait avec plaisir. » Répond Julian en refermant sa penderie.
Il porte un jean noir avec une chemise marron. Sa barbe de trois jours et ses vêtements de garçon sage lui donne un côté irrésistible. Un large sourire illumine son visage. Je perçois alors deux de ses dents en bas, vraiment grandes. Je n'y avais pas encore prêté attention jusqu'à maintenant, mais de loin c'est flagrant. Après tout, la disposition des dents est différentes pour tout le monde, certaines sont décalés, la nature peut parfois être étrange.
« Tu n'imagines pas à quel point. » Je l'entends chuchoter en enfilant une paire de chaussettes banche.
« Pardon ? » Je lui demande d'un air interrogatif.
« Rien, rien. Tu viens on va regarder les infos. » Dit-il pour détourner mon attention.
Je n'insiste pas voyant qu'il ne veut pas se répéter, et le suis dans les escaliers. La télévision affiche toujours le portrait de mon amie, les larmes menacent à nouveau de couler. Julian entoure alors ma taille de ses bras musclés en déposant sa tête contre la mienne : « Je suis persuadé qu'ils vont la retrouver rapidement. » Il me dit d'une voix calme.
« Ce n'est pas dans sa nature de disparaître sans donner de nouvelles à qui que ce soit. Je suis inquiète. » Je lui réponds d'un air triste.
« C'est normal que ça t'affecte, c'est ta meilleure amie. Je suis sûr qu'elle va bien. » Affirme Julian en caressant mes cheveux.
Son torse chaud contre mon dos me réconforte. Sa présence me fait sentir en sécurité alors qu'avec Thomas, je me sentais sans arrêt en danger.
Quand soudain, il me retourne face à lui et me pousse en arrière lentement. « Je voudrais t'apprendre quelques techniques de boxe et de self-défense, ça te dérangerait ? » Il me demande en déboutonnant sa chemise en m'observant.
« Du tout, ça pourrait être amusant » Je lui réponds en riant.
Quand soudain je sens son bras gauche passer autour de mon cou, et son bras droit en-dessous pour bloquer son avant-bras contre ma mâchoire. « Cette technique te permet de neutraliser ton adversaire. Cette dernière est assez efficace, ta main se place au-dessus de son nerf près de sa mâchoire, plus il se débat plus il aura mal. » Il applique ses mots en serrant légèrement mon cou, une vive douleur du côté gauche me fait plier les genoux immédiatement.
Il me libère quelques secondes plus tard, en s'agenouillant devant moi. « Viens me neutraliser. » Annonce Julian sans une once d'humour dans le regard.
Je le contourne et place mes bras de manière identique. Quand son pied vient balayer le mien si vite que je manque de tomber par terre. Ses bras me retiennent à nouveau, ma tête prête à heurter le sol : « La technique est bonne, mais tu manques de force. Tu dois serrer fort, s'il souffre, tu es hors d'atteinte. Le coup de pied qui t'a fait glisser s'appelle une baleyette, il pousse ton pied d'appui et la chute reste douloureuse pour n'importe quel humain. » Il m'explique d'un ton sérieux en me fixant.

VOUS LISEZ
War Of Natifs
ParanormalChaque semaine, c'est toujours la même histoire... j'ai l'impression d'être entrée dans un cycle infernale qui jamais ne cesse. J'aimerai crier, pleurer et encore crier pour enfin déverser toute ma rage que je garde enfouie en moi depuis maintenant...