Chapitre 13 ~Privé~

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Officiellement, nous partons en vacance. Aux yeux de Lison nous profitons pleinement des derniers rayons de soleil d'été. Et pourtant, je viens de raccrocher avec sa maîtresse. Je lui ai annoncé que suite à des problèmes familiaux, nous quittons le pays. Pour mon lycée, ils pensent que j'ai abandonné. De toute façon j'ai dix-sept ans, je suis en âge légal de refuser de me rendre au lycée et de trouver un travail. « Surtout ne t'éternises pas, ils risqueraient de tracer ton appel et de nous localiser plus vite que tu ne peux l'imaginer. » Les mots de Julian raisonnent dans ma tête, je décide alors de jeter le téléphone à la mer afin de détruire ce dernier comme il me l'avait ordonné une fois l'appel terminé.

Nous avons passés toute la journée dans les bois, tantôt à marcher, tantôt sur Julian tandis que Lison était dans les bras de Florian. Elle semblait l'apprécier, je ne peux pas lui interdire. J'espère qu'au fil du temps je ne deviendrais pas trop protectrice avec ma sœur. Pour le moment, je veux qu'elle profite de son enfance, sans être troublée par le décès de nos parents qui demeure sans explication. Nathan m'avait prévenu que l'organisation ferait enterrer l'affaire afin que les forces de l'ordre de s'en occupe pas. Leurs actes me dégoutent, et cela me laisse un goût amer dans la bouche. Une envie violente de me venger germe en moi depuis que nous avons quittés la maison. Mais j'essaye de faire bonne figure devant Lison afin qu'elle ne s'aperçoive de rien. Lui cacher ne soulagera pas sa peine, mais autant qu'elle profite de son enfance avant d'être exposée aux problèmes de la vie.

Pour le moment, je dois faire face à la nuit que je vais passer à la belle étoile. Nathan a eu la bonne idée de proposer de camper près de la mer. Evidemment Lison a explosé de joie, étant donné que nos parents nous ont jamais emmenés camper, il est normal qu'elle soit aussi heureuse de dormir pour la première fois dans une toile de tente.  Avec le froid de la nuit, les insectes qui tombent des branches venant s'écraser sur la toile, tandis que le vent s'amuse à imiter le bruit d'un sinistre fantôme. Vous l'aviez compris, cette idée de dormir ne me fait pas rêver.

« Fait pas cette tête, je suis sûr que tu vas effrayer les fantômes avec ta mine de mort-vivante. » S'exclame Florian tout en riant, assit sur une pierre.

« Entre nous, je me demande qui de nous deux est le plus mort. » Je réponds avec arrogance tout en observant les alentours peut sereine.

« Fait pas la maligne, tu ne sais pas ce qui rôde dans la forêt la nuit. Des monstres auront peut-être envie de se désaltérer dans la mer, certains auront sûrement besoin d'un liquide un peu plus chaud si tu vois de quoi je parle. » Dit sarcastiquement le vampire tout en dévoilant ses canines.

« Tu fais le fier avec tes dents pointues, en attendant la couleur de ces dernières, elle casse tout... » Je lui dis en riant à mon tour, tandis qu'il essaye de regarder ses dents à travers un petit miroir qui traînait dans un sac.

Lorsque il remarque que c'était une blague, Florian commençait à se diriger vers moi d'un air déterminé lorsqu'un loup au pelage noir fit irruption de je ne sais où afin de s'interposer à nouveau entre la fragile petite humaine que je suis, et le vampire aux tendances meurtrières.

*Cesse de provoquer Florian Aurore, tu sais très bien qu'il n'a aucun self-control.* Dit soudain une voix dans ma tête.

Oui, bah toi commence par sortir de ma tête. C'est privé. Je souffle tout en me dirigeant vers la mer. Le vent frais s'engouffre dans mes cheveux tandis que la chaleur me pousse à retirer le pull. Le jogging plein de sable, je décide de l'enlever afin de m'allonger dans le sable chaud face au coucher de soleil. Ce silence me permet de me vider l'esprit pendant quelques minutes, j'oublie un instant que je fais route vers je ne sais où en compagnie de vampire, goule et loup-garou...Quand soudain je sens un poids sur mes épaules, m'obligeant à m'allonger totalement. Je ramène mes bras le long de mon corps tandis que la tête de Julian apparaît au-dessus de la mienne.

« Aurais-tu oublié que je ne suis pas un loup-garou, mais un loup. » Il me dit tout en chuchotant.

Son regard azur m'observe attentivement tandis que je souris en déposant ma main sur sa mâchoire. Il me contourne rapidement avant de se positionner au-dessus de mon corps, me dominant ainsi. Ma main sur sa joue chaude, il ferme les yeux tout en se frottant doucement sur cette dernière. Julian semble calme, mais moi non. Après tout, il ne fait que lire dans mes pensées. Je dois trouver un moyen de l'embêter.

C'est alors qu'il ouvre les yeux, curieux. « Encore en train de lire dans mes pensées. » Je lui dis tout en souriant, sûr de moi, les yeux dans les yeux.

Il sourit de toutes ses dents, dévoilant en partie deux canines imposantes. « Voilà pourquoi tu ne parviendras pas à me provoquer, je devinerai aisément tes vaines tentatives. » Il rit tout en me déposant un doux baiser sur la joue avant de replonger son regard dans le mien.

Je soulève ma tête jusqu'à son oreille, afin de lui chuchoter : « Si je me souviens bien, tu adores que je fasse ça. »

Je me replace sous lui correctement, entre ses bras, avant de baisser mon regard volontairement.

Un grognement rauque semble provenir du fin fond de ses entrailles, lorsqu'il me soulève le menton à l'aide de sa main : « Si tu recommences, je te prends sur cette plage. La présence des gars ne me gênent absolument pas. » Il me menace, d'un ton sérieux.

Je souris : « Je ne peux pas te provoquer, ce sont bien tes paroles je me trompe ? J'ai gagné. »

« Et que veux-tu ? » Réplique Julian suspicieux.

« Hum, embrasse-moi. » Je dis d'un ton neutre, le défiant du regard.

Le loup commença à rapprocher son visage du miens lorsque je me glisse agilement sous lui avant de me relever en vitesse. Je commence à rire à gorge déployée, il se redresse à son tour, incrédule.

« Chez nous, les humains : on appelle ce genre d'acte de la zoophilie, je ne vais pas embrasser un animal. » Dis-je en soutenant son regard intense.

Il grimace lorsque soudain il m'attrape en une fraction de seconde avant de me jeter sur son épaule tel un vulgaire sac à patate. Il avait enlevé son tee-shirt dévoilant sa musculature parfaite et ses tatouages. Quand soudain, Julian me jette quelques mètres devant lui.

Un cri de stupeur m'échappe, lorsque j'entre en contact avec l'eau froide de la mer. Je fusille le loup du regard tandis qu'il se met à rire. « Histoire de refroidir tes prochaines provocations. » Il me dit tout en abandonnant son tee-shirt sur le bord de la plage afin de retourner au camp.

Je vais devoir me montrer davantage prudente la prochaine fois.

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