3. Melchior.

39 8 0
                                    

« Le dur, le violent et l'imprévisible Melchior. Le râleur, le colérique et le déroutant Melchior. »

Melchior criait sur son petit-frère,
Gaspard,
qui lui avait volé sa casquette préférée ;
la rouge et bleue,
celle qui le rendait excessivement beau. Malgré ses cheveux blonds,
un peu trop longs,
et son pantalon noir,
un peu trop grand,
ses amis disaient de lui qu'il avait du charme. Ce charme qui le rendait puissant,
et qui générait de la crainte,
notamment chez les jeunes de son âge,
qu'il croisait dans les couloirs du lycée.

Seulement,
Melchior voulait que Colombe,
cette mystérieuse,
et envoûtante,
Colombe,
lui trouve du charme.
Mais ce n'était pas le cas,
et il se laissait morfondre sur son canapé, dans une solitude aberrante.

Jamais,
ô grand jamais,
il n'avait aimé autant qu'il aimait Colombe.
Mais Colombe ne parlait jamais,
et il commençait à croire qu'il lui faisait peur, avec ses gestes trop brusques,
et ses crises de colère excessives.
Il savait que,
Colombe n'avait pas toujours été comme cela,
mais ignorait pourquoi elle s'était soudainement,
mise à ne plus sortir,
ne serait-ce qu'un seul son.
Elle était sa lumière dans le ciel,
et ses étoiles dans la galaxie.
Ça, pourtant,
Colombe l'ignorait,
et Melchior en souffrait.

Melchior se sentait affreusement con.
À ses yeux,
il n'était qu'un abruti de laisser passer à côté de lui,
la femme de sa vie ;
celle qui hantait ses pensées,
depuis des années,
depuis toujours,
en réalité.
Il l'aimait tellement,
il se sentait pouvoir mourir pour elle,
pour éradiquer toutes ses souffrances,
toutes celles,
qui l'empêchaient de s'exprimer.

Il déprimait.
Voulait s'évader.
S'enfuir.
Se perdre.
Et oublier.

C'est ainsi que,
ce soir-là,
il avait reçu un message de Lison,
et qu'il se mit à courir dans la nuit,
jusqu'à la falaise,
où il se coucha sur l'herbe,
en espérant que Colombe lira son message.

Si on se perd, ce soirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant