Si on se perd, ce soir

6. Églantine.

« L'artiste, la créative, et la mutine Églantine. La grande-gueule, la différente, et la rêveuse Églantine. »

L'esprit d'Églantine était maussade,
ce soir-là.
Ses rêves,
et ses espoirs,
d'un avenir,
s'étaient effondrés en lambeaux.
Son cerveau,
et ses désirs,
s'enflammaient dans sa tête,
et tout se transformait en fumée,
et en épaisse poussière.

Elle devait se faire à l'idée ;
jamais,
ô grand jamais,
elle ne serait devenue une grande artiste.
Ses dessins n'étaient pas assez bien.
pour l'École dans laquelle,
elle voulait aller ;
parce qu'ils étaient trop personnels,
qu'ils dévoilaient,
des choses trop intimes,
et qu'ils montraient le parcours de sa vie.

Pourtant,
elle les aimait,
ses dessins,
Églantine.
Lorsqu'elle les regardait,
elle y voyait l'Univers,
la galaxie,
et le monde qui vivait,
à travers cette immensité.
L'Homme était représenté petit,
comme un grain de sable,
comme un petit point,
un minuscule petit point,
dans son Univers,
à Églantine.
Elle était persuadée,
que nous n'étions rien,
et que nos problèmes,
nos petits,
et ridicules soucis,
étaient toujours moins pires,
que les problèmes,
plus graves,
d'un autre sur cette terre.

Les humains n'étaient rien,
pour elle.
Et maintenant,
sa vie n'avait plus aucun sens.
Ses dessins,
et ses peintures,
la représentaient tellement.
Devait-elle changer de manière d'être,
pour trouver une autre inspiration ?

Églantine était ce qu'elle voulait être,
sans limite,
et sans a priori.
Elle était rousse,
rêveuse,
convaincue.
Et pourtant,
ce soir-là,
elle était vaincue.

Tous ses rêves,
tous ses espoirs,
s'évanouissaient devant ses yeux,
ses pinceaux,
et son imagination.
Églantine ne trouvait plus la sortie,
Églantine se perdait dans la nuit,
au milieu de ses tableaux,
et de ses croquis.

C'est ainsi que,
ce soir-là,
elle avait reçu un message de Barnabé,
qu'elle s'était ruée loin de son atelier,
et qu'elle avait gravi la falaise,
pour rejoindre ceux qui étaient chers,
à son cœur si bon.