Je ne suis même pas sûre de ce que je fais là. Mais cela m'amuse. Il n'y a rien de sérieux dans ce que nous faisons. Il n'y a aucun sentiment amoureux. Mais ce n'est pas non plus seulement pour le sexe. C'est pour rire. Pour s'amuser. Nous profitons. C'est doux et sensuel. Il me surprend. Il va vite. Il ralentit. Nous nous arrêtons. Je ris. Je suis heureuse. Je dépose ma tête sur son torse le temps de respirer.
- Ça va ?
- Oui mais tu m'as fatiguée.
- Pardon j'étais à fond.
- Nan mais t'inquiète c'était cool.
- Tu penses que j'ai une chance de sortir avec Ilyes ?
- Sincèrement, non. Il joue avec tes sentiments.
- Mouais si tu le dis.
- T'as qu'à pas me croire, mais si il te blesse tu viendras pas me voir en pleurant.
J'aurais préféré avoir une réponse différente de celle-ci. Une réponse plus optimiste. J'aurais préféré qu'il me mente seulement pour l'optimisme. Une vague de déception s'introduit en moi. Je suis triste. Je m'invente trop facilement des histoires. Des histoires utopistes. Lorsque la réalité me rattrape, je suis blessée. Je m'y suis habituée.
- Vous avez fini ?
- Oui.
- Ilyes ? Tu peux venir ?
Nous nous allongeons sur le matelas. Nous parlons. Ce moment est intime. J'aimerais rester ainsi durant des heures et des heures. Je me sens bien. Je lui raconte ma vie. Il me raconte la sienne. Je lui raconte mes problèmes. Il me raconte les siens. J'ai l'impression qu'il m'écoute vraiment.
- J'ai une réputation de pute parce que j'ai envoyé des nudes à des gars qui ont fait les cons avec et qui les ont fait tourner. Les gens ils croient que j'ai baisé avec tout le monde, mais c'est pas vrai. J'ai baisé que deux fois. Enfin trois fois maintenant mais bon.
- Moi les meufs croient que je suis un mec à meuf et que je joue avec les sentiments des meufs et tout, mais jamais je ferai de mal à une fille. Je ferai tout pour pas la blesser. Tu vois si des fois je te traite de salope et tout, le prend pas au sérieux. Quand j'ai blessé des filles, c'était pas fait exprès.
Les larmes commencent à lui monter aux yeux. Il s'excuse. Il veut arrêter de parler de cela. Il pense à sa mère. Sa mère est la chose la plus précieuse à ses yeux, pourtant il lui fait du mal. Je sais qu'il n'est pas ce genre de garçon. Cela se voit dans sa manière d'agir.
Il commence à m'embrasser dans le cou, sur la poitrine. Il sourit. Je me laisse faire. Je ne sais pas si je devrais. Je me sens en sécurité. Il me caresse. Je souris. Je suis de bonne humeur.
- Juste un aller-retour.
- Je me connais, je sais que je vais vouloir faire plus qu'un aller-retour.
- Alors on en fera plus, tant pis.
- Ok, juste un.
C'était sensuel. Nos corps s'entremêlaient. Nous étions comme unis par l'amour. Je suis tombée amoureuse. Je ne voulais pas partir. Je voulais passer la nuit avec lui. Nous étions allongés l'un à côté de l'autre. J'ai fermé les yeux. J'étais sur le point de m'endormir. Je ne pouvais pas terminer la soirée comme cela. Il fallait que la soirée continue. Nous sommes revenus dans le salon. La bouteille de Jack Daniels était presque terminée. Alex dormait sur le sol. Ben s'était endormi sur le canapé. Mehdi les regardait tout en fumant sa cigarette.
- Ils dorment comme des bébés on dirait.
- En même temps avec la dose d'alcool qu'ils ont dans le sang, ça m'étonne même pas.