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- Je dois dire que l'estime que j'avais en toi est descendue bien bas.

- Tu m'aimes bien quand même ?

- Oui oui.

Je l'ai déçu. Je suis triste. Je n'aurais pas dû faire tout cela le temps d'une soirée. Je pleure. Je culpabilise. Je me sens nulle. J'ai envie de rentrer chez moi. Ou sinon m'endormir le plus rapidement possible. Tous les souvenirs de la soirée me reviennent en tête. Je pleure beaucoup. Ma tête tourne. Je suis fébrile.

- Pourquoi tu pleures ?

- Mais parce que je suis nulle.

- Viens dans mes bras.

- J'aime Ilyes. Je suis amoureuse. Et c'est réciproque. Je le sais.

- Il te l'a dit ?

- Non...

- Alors il est pas amoureux de toi. Il se fout de ta gueule.

- Mais les bisous, les câlins, la jalousie, tout ça c'est du faux ?

- Oui.

Je voudrais disparaître, tout plaquer. Je ferme les yeux pour stopper mes larmes. Je me suis endormie. Il est onze heures. Mon réveil sonne. J'ai une soudaine envie de vomir. Je préviens Mehdi. Il me regarde, me dévisage. Je sors de la chambre. Je regarde dans le salon. Ilyes est en train de tout ranger. Ben est sur son téléphone. Alex dort par terre.

- Salut.

Ben et Ilyes me regardent, puis retournent à leurs occupations.

- Vous pourriez dire bonjour non ?

Cette fois-ci, ils n'osent même pas me regarder. Je sens une colère me monter à la tête.

- Je vais vomir si ça vous intéresse.

Je me retourne. J'entre dans les toilettes. Une fois face à la cuvette, je n'arrive pas à vomir. J'aimerais que quelque chose sorte, mais rien. Je crache. Je pleure. Je suis nulle. Je sors des toilettes et m'approche d'Ilyes pour l'embrasser. Il me pousse. Il est violent. Il me crie dessus. Je retourne dans la chambre. Mehdi s'est rendormi. Je le secoue. Il me regarde. Il se lève. Il m'accompagne dans le salon. Je me regarde dans le miroir. Mon mascara a coulé. Je me fais peur.

- Qui veut à manger ?

- Moi je veux bien un verre d'eau.

- T'as des pâtes ?

- Oui. Mais c'est toi qui te les prépare.

Mehdi revient dans le salon avec mon verre d'eau. Cela m'aidera à faire passer le goût amer dans ma gorge. Je ne peux pas m'empêcher de fixer Ilyes, comme si je voulais lui demander pardon. Il me regarde parfois. Ce sont des regards de dégoût, de déception. Alex se réveille enfin. Il semble perdu. Ses cheveux sont gras, son visage est pâle. Je ne veux pas le voir.

Je n'ai pas faim. Toute cette histoire m'a coupé l'appétit. J'ai éparpillé mes affaires dans toute la maison. Je décide de les retrouver. La plupart des choses sont dans le salon, sur la table. Il me manque un t-shirt. Je vérifie sous le lit, rien. Sur le bureau, rien. Entre les draps, rien. Il n'est pas dans la chambre. Je le retrouve par terre dans le salon. Je ne sais pas comment il a pu finir ici.

- On sort ?

- Ouais.

- Vous avez toutes vos affaires ?

- Oui.

- Marie, on va jusqu'à Conflu en trott' pendant que toi et Ilyes vous marchez, donc t'inquiète pas on se retrouve en bas.

Une fois partis, nous ne sommes plus que tous les deux. Il marche d'un pas décidé. Nous ne parlons pas. Je le suis. Je ne connais pas le chemin. Je pleure encore. J'aimerais qu'il me console. Ce n'est pas le moment. Julie m'a envoyé un message. Elle veut tout savoir sur la soirée. Je lui dis que je ne vais pas bien. Il faut qu'elle en parle à Ilyes.

Nous retrouvons rapidement les trois autres garçons. Nous sommes à Confluence. Je m'assois seule. Je m'écarte du reste du groupe. Julie me dit qu'Ilyes n'a pas dormi à cause de moi. Il a pensé à moi et n'a pas pu dormir. Il lui explique aussi que s'il était violent ce matin c'était parce qu'il avait encore beaucoup d'alcool dans le sang et qu'il n'avait pas dormi. Il était fébrile. Je suis rassurée. Il n'a donc rien contre moi, en soi.

- Mehdi, je pense que je vais rentrer chez moi.

- Tu veux que je t'accompagne jusqu'à l'arrêt ?

- Ouais ok.

- Attendez je viens.

Nous marchons en silence. Je n'ai pas pris la peine de dire au revoir à Ben et Alex. Une fois arrivée à l'arrêt, je les regarde. J'aimerais prendre Ilyes dans mes bras, l'embrasser, comme dans les films. Le bus arrive. Je serre la main d'Ilyes, je fais la bise à Mehdi. Et je pars.

LovestoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant