Destins croisés

Chapitre 2 Rencontre impromptue

Comment ont-ils pu, comment ont-ils osé ? Eh oui je suis énervée, je dirais même que je suis rentrée dans une colère noire. J'ai l'impression qu'une auréole maléfique gravite autour de ma tête, je crois que j'ai quitté le bien...Non, j'en suis complètement persuadée, je suis passée de l'autre côté de la force. Il est complètement odieux, se prend pour un don Juan, pense qu'il est le plus beau mec de la terre et en plus je dois partager mon boulot avec lui ? Non mais je rêve ! Dîtes-moi que ce n'est qu'un cauchemar et que je vais finir par me réveiller !

Tout a commencé en début de matinée... Je suis arrivée à mon boulot de très bonne humeur, c'est avec le sourire aux lèvres que j'ai salué Brandon l'un des agents de sécurité. Cependant, aujourd'hui je n'avais pas le temps de discuter avec lui ! De façon générale j'arrive une trentaine de minutes plus tôt, mais cette fois-ci les minutes étaient comptées. De ce fait, je me suis précipitée dans le Hall d'entrée et avant que Brandon n'ait le temps d'arquer un sourcil, je m'étais déjà engouffrée dans l'ascenseur B. J'étais en effet très loin d'imaginer, la tournure qu'allait prendre les événements. Après ce merveilleux petit déjeuner partagé avec mes merveilleux amis, après m'être amusé comme une folle, comme une évidence, la réalité s'est abattue sur moi. Voyez, vous, tout cela est de SA faute, malheureusement, il avait fallu que je LE rencontre. Lorsque je suis entrée dans mon bureau, j'avais un sourire béat aux lèvres, j'ai tiré les rideaux, allumé le climatiseur et me suis avachie sur mon siège. Je m'apprêtais à reprendre mon travail quand j'entendis frapper à ma porte. J'ai appris que mon patron, Mr. Jefferson voulait me voir d'urgence. Evidemment, ma joie s'est rapidement muée en anxiété. J'ai parlé de mon physique, mais pas de ma personnalité, je fais partie des tristement célèbres stressés de la vie. Je stresse très rapidement, du coup, j'avais du mal à me calmer. Lorsque Kathy, m'a fait part de cette requête, je me suis immédiatement mise à penser au pire et ai passé en revue toutes mes activités des derniers mois. Ah oui petite parenthèse, Kathy est ma secrétaire. Fort heureusement, je ne trouvais rien de désobligeant. C'est donc avec beaucoup d'appréhension que je me suis dirigée vers la salle de réunion. A mon grand étonnement, nous n'étions que trois, mon patron, un homme, plutôt pas mal, pas mal du tout je dirais et moi-même.

- Bonjour Vanessa, dit-il

- Mr Jefferson, murmurais-je en inclinant légèrement la tête.

A cet instant je me sentis ridicule, moi, Vanessa Begrow qui malgré mon jeune âge ai réussi à me faire un nom dans ce monde si difficile, qui ai déjà négocié avec les plus grandes stars, afin qu'elles puissent accepter mes requêtes, qu'elles me fassent confiance... et aujourd'hui, je tremble comme une débutante devant mon patron, à cause d'une petite réunion de rien du tout. Enfin, je l'espérais de tout cœur car au fond de moi, je n'en étais pas si sûre.

- Je te présente Marvin Smith

Cet homme était beau à souhait, je dois l'avouer, mais ma convocation ainsi que sa présence ici ne présageaient rien de bon.

- Mlle Begrow, enchanté, me répondit-il.

- Je suis également enchantée de vous rencontrer Mr Smith.

Mr Smith est blanc, ou est-ce que j'appelle plus couramment un visage pâle, et ce n'est pas du tout mon style. Néanmoins, je dois avouer qu'il est vraiment très beau. Petite description : Il semble avoir un bronzage naturel, je présume qu'il a probablement des origines latines, il a des yeux ambrés, une bouche créée pour embrasser, un visage allongé ainsi que des cheveux très noirs et bouclés. En ce qui concerne son corps, je dirais tout simplement un mélange entre celui de Batman et de superman.

Toutefois, mon patron a continué sur sa lancée.

- Vanessa je t'ai convoqué aujourd'hui afin de te présenter ton coéquipier. Dorénavant, vous travaillerez en binôme.

- Quququoi ? Bégayai-je

Je ne comprends pas, j'ai toujours donné le meilleur de moi-même. Mon état de choc est certainement lisible sur mon visage. Je suis ici depuis bientôt 2 ans, pourquoi ? Qu'ai-je fais de mal ? Il pense peut-être que je suis dépassée par les évènements et que je ne suis pas capable de tout gérer. Mais... c'est complètement faux, je suis sûre qu'il est là pour me prendre ma place.

- Vous pensez que je ne suis pas capable de faire mon travail toute seule chef ?

Ne pus-je m'empêcher de réprimer.

- Il ne s'agit pas de ton travail, je n'ai jamais eu à me plaindre, malgré ton jeune âge.

- Si cela ne concerne pas la qualité de mes services, quelle est la raison ? Pourquoi cet homme ?

- La description que son ancien patron m'a faite de lui est en parfaite adéquation avec l'esprit de l'entreprise. Vous avez également beaucoup de points communs et vous formerez très certainement une merveilleuse équipe. De plus, il est aussi talentueux et professionnel que toi !

C'est à cet instant que Smith a décidé d'intervenir.

- Mlle Begrow, je ne suis pas ici pour prendre votre place, si votre patron a fait appel à moi, c'est peut-être parce qu'il estimait qu'il vous manquait un atout.

Me dit-il avec insolence.

- Qui êtes-vous pour juger de la qualité de mon travail, ou encore pour parler de mes atouts ? Lui demandais-je en le toisant avec dédain.

- Je ne souhaitais en aucun cas vous vexer, ou vous offusquer très chère, mon intention était juste de vous faire part...

Je ne l'ai pas laissé finir sa phrase.

- Premièrement, je ne suis pas vexée, deuxièmement je me passerais bien de vos conseils, et troisièmement, si vous êtes ici pour me lancer des pics ou critiquer tout ce que je fais, vous pouvez partir, la porte est grande ouverte et n'attend que vous. Maintenant, si vous me le permettez, j'aimerais bien me retirer dans mes locaux, j'ai du travail.

Evidemment, nous avions oublié le patron qui était au cœur de cette tempête, et c'est à ce moment-là qu'il a décidé de faire irruption dans la conversation.

- Pensez-vous être assez mature pour arrêter de vous comporter comme des enfants sans mon intervention, ou dois-je prendre des mesures drastiques ?

- Vanessa, lorsque je t'ai embauché, j'ai vu en toi une femme spéciale, pleine de talent, professionnelle, passionnée par cet univers et je ne crois pas m'être trompé. En ce qui te concerne Marvin, je décèle également de grandes capacités, et je pense qu'à deux, vous ferez un boulot extraordinaire et formerez une équipe d'enfer. Mais, à la seule condition que vous vous entendiez car, je n'accepterais plus de scènes comme celle à laquelle je viens d'assister. J'estime que deux adultes possédant des atouts comme les vôtres n'ont pas à agir de la sorte. Ne m'obligez pas à prendre une décision que vous regretterez autant que moi. Compris ?

- Oui monsieur, avons-nous répondu en cœur.

- Très bien, je crois que mon travail en ces lieux est achevé. Sur ces belles paroles, je vais vous laissez faire plus ample connaissance.

Puis, au dernier moment il se retourna. Je retins mon souffle.

- Euh, Marvin, j'ai failli oublier, ton bureau est en fasse de celui de Mlle Begrow, de façon à ce que vous puissiez travailler dans les meilleures conditions. Passez une bonne fin de journée.