Chapitre 8 Premier rendez-vous

163 14 2
                                    

A 19h30 pimpante, j'ai entendu sonner à la porte, je suis donc allée ouvrir, sachant pertinemment l'identité de mon hôte. Il était plus beau que jamais, vêtu d'un costard bleu marine, d'une chemise blanche et de mocassins marron, le tout sans cravate. Mais souhaite-il me tuer ce soir ?

- Tu es magnifique Ness.

- Merci, tu n'es pas mal non plus. Lui dis-je en lui faisant un clin d'œil.

Il m'ouvrit la porte de sa Q5, et nous partîmes. Le trajet se déroula dans le silence. C'était gênant mais nous sommes très vite arrivés au lieu du rendez-vous.

- Nous y sommes ! s'exclama-t-il.

- C'est vraiment beau. Murmurais-je ébahit.

Il s'agissait d'un lieu aménagé en plein Central Park, spécialement pour l'occasion. De nombreux néons ornaient le sol, formant un petit chemin menant à ce que je qualifierais de gîte assez luxueux vu de l'extérieur. Je ne savais pas qu'il y avait cela dans le parc. J'ai pu remarquer des décorations florales à couper le souffle, et également des lucioles éclairant le lac. En d'autres termes, un décor féérique me faisant presque oublier que nous étions à Manhattan. Toutefois, la décoration intérieure était encore plus belle qu'à l'extérieur comme s'il était possible de mieux faire. Un homme tout de noir vêtu s'est présenté en tant que serveur, et nous a expliqué qu'il serait à notre disposition durant toute la soirée, mais je l'écoutais à peine. J'étais fascinée, par l'incroyable beauté des lustres, des chandelles, des meubles, et du décor dans sa globalité. Puis, progressivement je suis sortie de ma torpeur, et une question me brulait les lèvres.

- Marvin... c'est en quel honneur ?

Il me regarda et me souris.

- C'est pour toi Ness, après tout ce que tu as vécu, je pense que tu mérites de t'évader ne serait-ce que quelques heures. Mais suis-moi s'il-te-plaît, nous devons parler, me dit-il avec une pointe d'autorité.

- Très bien.

Qui l'eut cru ! J'ai fasse à moi un Marvin rougissant et gêné. Comme indiqué je l'ai suivi, le serveur est venu à notre table et nous avons tous les deux commandés. En attendant, nous avions à disposition des amuses bouches ainsi que du bon vin. Bref, il toussota et reprit.

- Ness, je sais tout.

J'ai failli m'étouffer avec une chips.

- Tu sais quoi ?

- Erika m'a tout raconté.

Seigneur ! Je crois que je vais m'évanouir, quelle traitresse !

- ...

Mes lèvres ont bougé, mais aucun son n'est sorti.

- Je ne sais pas par où commencer Ness. Dit-il.

- Par le début, ce serait déjà bien. Répliquais-je.

Il voulait peut-être commencer par la fin qui sait...

- Ok. J'ai appris que tu nous as surpris Sébastien et moi. Murmura-t-il.

- Pourquoi tu t'obstines à cacher ton homosexualité ? Demandais-je avec difficulté.

- Tout le monde pense que je suis un Don Juan, un bourreau des cœurs. Il est vrai que je plais aux filles, mais je n'ai jamais été attiré par une femme, avant toi.

M'avoua-t-il en me regardant droit dans les yeux. J'ai des papillons dans le ventre.

- Aucune femme avant moi ? répétais-je incrédule.

- Oui, dès que je t'ai rencontré j'ai senti qu'il se passait quelque chose de nouveau en moi. C'est pour cette raison que je me suis éloigné. Je crois que j'ai eu ce qu'on appelle un « coup de foudre ».

Impressionnant, trop d'informations d'un coup.

- Alors j'évitais de passer trop de temps avec toi, je m'éloignais. Cependant, lors de cette fameuse soirée, je n'ai pas pu résister, j'ai craqué et je t'ai embrassé. Je suis désolé par rapport à ça. Puis je me suis de nouveau éloigné. Cependant, dès que j'ai su que c'était réciproque et que c'était à cause de ce que tu as vu que tu ne venais pas au travail, je me suis senti coupable et j'ai ressenti le besoin de m'expliquer.

- Et ton mec ?

- Mon mec ? Quel mec, je ne suis plus avec lui, et n'en parlons plus s'il te plaît. Répondit-il agacé.

- Comme tu veux, et maintenant ?

- Ben désormais, tu es mienne.

Je ne savais pas quoi dire. Une partie de moi attendait ce moment avec tellement d'impatience ! Mais d'un autre côté, je suis perplexe et j'ai du mal à bien comprendre la situation.

- Et si un jour tu es de nouveau attiré par les hommes ?

- Je ne saurais te répondre Vanessa, je ne suis pas Dieu pour prévoir l'avenir. Néanmoins je suis sûre de ce que je veux maintenant, et c'est faire un bout de chemin avec toi.

- D'accord. Mais j'ai une autre question, est-ce que ça veut dire que tu n'as jamais couché avec une femme ?

Quand je lui ai posé la question, il a éclaté de rire, oui drôle de réaction.

- Je ne suis pas vierge Vanessa, j'ai déjà fréquenté de nombreuses femmes.

Attendez je ne comprends plus rien à la situation. Il me dit qu'il est gay, qu'il n'a jamais été attiré par une femme avant moi et il me confesse qu'il a déjà eu des rapports avec des femmes ! Je n'y comprends plus rien, il ne doit certainement pas être tout seul dans sa tête. Cependant, il a dû voir l'incrédulité dans mon regard, car il a continué son monologue.

- J'ai dit que je n'ai jamais été attiré par une femme avant toi, mais j'ai tout de même essayé à plusieurs reprises avec elles.

Donc il aime les hommes, mais il a couché avec des femmes. C'est quoi cette histoire abracadabrante ?

- Ok. Peux-tu me ramener chez moi s'il te plait ? J'ai besoin de réfléchir.

Il est vrai que nous étions sensés dîner, mais cette conversation m'a coupé l'appétit.

- T'en es sure ? On n'a même pas dîné !

- Oui, plus que jamais, ce n'est pas contre toi Marvin, mais j'ai besoin de temps pour assimiler et comprendre tout ce que je viens d'apprendre.

- Je comprends, j'espère juste qu'on pourra en reparler rapidement.

Il m'a ramené à mon domicile, et le trajet s'est déroulé en silence comme à l'allé. Monsieur le gentleman a arrêté son véhicule m'a longuement admiré et m'a embrassé. Après avoir repris mon souffle, je suis rentrée, je me suis douchée et me suis couchée.

J'ignorais à cet instant que cette relation allait avoir une aussi grande influence sur ma vie, et qu'elle allait me changer et me marquer au fer rouge. J'aurais très bien pu dire que si je pouvais prédire l'avenir, j'aurai tout arrêté ce fameux soir. En vérité, ce serait mentir, que d'affirmer cela, j'étais déjà trop liée à lui pour pouvoir reculer.

Destins croisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant