Chapitre 6: L'enquête

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Trois semaines plutard, la situation restait inchangée. Toutefois, ne comprenant pas le changement d'attitude de Marvin, j'ai décidé d'enquêter sur lui. Et vous voulez savoir une chose ? Je n'ai rien trouvé, nada, niet, le néant complet. Aucune évolution ! Il faut avouer qu'il ne m'était d'aucune aide. En effet plus le temps passait, plus il s'éloignait de moi. De plus, il faisait comme si rien ne s'était passé ce fameux samedi, et cela me rendait complètement folle. De toute évidence il a quelque chose à cacher, sinon il ne se comporterait pas ainsi. Il faut que je découvre son secret. A ce sujet, j'ai une autre petite anecdote.

Ce jour-là, j'avais décidé de me faire remarquer, oui, j'en avais marre des scènes habituelles :

- Salut Marvin

- Vanessa

- Comment vas-tu ?

- Bien et toi ?

- Ça va, j'aimerais te...

- Désolé mais je dois y aller.

Oui, comme vous le remarquer petite nouveauté, maintenant nous nous appelons par nos prénoms. Cependant depuis quelques temps, nos échanges se limitaient à cela. La situation ne pouvait plus durer, il fallait y remédier. Je voulais qu'il me remarque, qu'il fasse attention à moi, j'avais envie de lui plaire. Alors, je me suis réveillée du bon pied, bien plus tôt qu'à l'accoutumé et prenant même le temps de me maquiller correctement. Du calme, ne pensez pas que je ne me maquille pas bien d'habitude, mais là il fallait que je mette le paquet. Ma tenue était à couper le souffle. Evidemment, je n'avais rien négligé car chaque détail compte. J'ignorais à cet instant précis la réaction de ce cher Smith. Quand je suis arrivée au boulot, tout le monde me regardait, je pouvais distinguer de l'admiration et de la jalousie dans leur regard. Ils me fixaient tous comme si j'étais la 8ème merveille du monde. Par conséquent, vous vous doutez bien que mon entrée dans le bureau du principal intéressé était fracassante.

J'avais tout calculé d'a à z. En revanche l'un des paramètres que j'avais oublié de prendre en compte était sa réaction. J'ai ouvert la porte d'un coup sec, une entrée digne de Beyonce attendant que Jay-z remarque ma présence.

- Ah c'est toi Vanessa, a-t-il dit en me regardant furtivement.

Ah c'est toi Vanessa répétais-je mentalement ? C'est seulement ce à quoi j'ai droit après des heures de préparation pour lui plaire ? Pas même un regard stupéfait ni impressionné, que dalle, nada, niet. J'ai l'impression que s'il avait vu le pape à poil il aurait été plus séduit. Je ne comprends rien.

- Oui c'est moi, soufflais-je tristement.

Tristement, c'est un bien grand mot, il n'a même pas remarqué cela, parce qu'il a continué ainsi :

- Très bien, as-tu besoin de quelque chose ?

Oui bien-sûr j'ai besoin d'attention, de ton attention ! Mais à la place je me suis contentée d'une autre réponse.

- Non pas du tout, je passais simplement te saluer, mentis-je.

Il me regarda et sourit.

- C'est très aimable de ta part.

- Parfait, je ne vais pas te déranger plus longtemps. A plus tard.

- A plus !

J'allais partir quand il m'interpella de nouveau. Dieu est grand !

- N'oublie pas de fermer en partant.

Sans commentaire...j'ai opiné du chef avant de fermer la porte et de rejoindre mon bureau qui est pour rappel juste en face du sien. Heureusement que personne ne peut me voir, car il n'y a pas de fenêtres donnant sur le couloir. Ce qui m'évite en contrepartie de me donner en spectacle devant tous mes collègues. Bien évidemment, quand je suis arrivée dans mon antre j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps en silence, ayant l'impression que mon cœur me lâcherait très prochainement.

Marvin fait tout pour m'éviter, il me fuit comme la peste, pourtant nous sommes censés travailler en binôme. Il fait très bien son travail, ce serait un mensonge de ma part si j'affirmais le contraire. Néanmoins, ça s'arrête de là. Son attitude impacte ma confiance en moi bien plus que je ne le fais croire. Peut-être que c'est lié au fait qu'il n'ait essayé de me draguer, pas une fois, vous vous rendez compte, pas une fois ! En général, les hommes à qui je daigne accorder ne serait-ce qu'un peu d'attention font tout pour me séduire, et lui n'agit pas. J'ai pensé à l'hypothèse gay, car c'est la seule conclusion qui me convient. Mais si c'était le cas il ne m'aurait pas embrassé à cette fameuse soirée, à moins qu'il soit bi. Vous voyez ce que j'endure quotidiennement depuis qu'il est là, le nombre de questions qui me taraudent l'esprit ! Je ne comprends pas pourquoi il s'obstine à me résister ou plutôt à ne me porter aucun intérêt. S'il ne s'était pas comporter de la sorte lors de cette soirée peut-être que cela ne m'aurait pas autant atteint. Je suis dans l'incompréhension la plus totale, et j'ai toujours cette impression qu'il cache quelque chose, ce qui m'attire d'avantages. Une partie de moi veut s'éloigner de lui, et qu'à son image, je garde une relation strictement professionnelle avec lui. Mais cela m'est impossible, je suis déjà trop impliquée dans cette histoire, il faut que j'en sache plus. Je veux savoir qui est Marvin Smith, ce qu'il fait vraiment ici, pourquoi il semble si mystérieux et je vais le découvrir.

Je sais qu'il est un Don Juan, du moins c'est ce qu'il fait croire. Je l'ai déjà observé, j'ai l'impression qu'il se sent obligé d'agir ainsi avec les femmes, sans pour autant être attiré par elles. Donc, pourquoi joue-t-il ce rôle ? Sans m'en rendre compte mes larmes avaient cessés de couler et mon cœur s'était apaisé.

C'est à cet instant qu'est entrée qu'Erika est entrée, une fois n'est pas coutume sans frapper. Eh oui on ne change pas les bonnes habitudes.

- Ness ! Hurla-t-elle

Je me demande chaque jour comment un tel son peut surgir d'un si petit corps. Je crois qu'elle veut mourir plus jeune que prévu.

- Pourquoi est-ce que tu m'éclates les tympans ?

- Viens vite, il faut que je te montre quelque chose, tu n'en croiras pas tes yeux. Je crois que tu avais raison depuis le début.

- De quoi parles-tu ?

- Ne pose pas de questions pour une fois et suis-moi. S'il te plaît. Me supplia-t-elle avec ses yeux de biche.

C'est ainsi que l'histoire a pris une tournure inattendue marquant le début des problèmes. J'ai suivi Erika dans les couloirs, puis dehors, ensuite dans le parking de l'entreprise quand j'ai entendu une conversation que je n'aurais jamais dû entendre de ma vie.

- Bébé, non, je t'en supplie, ne me quitte pas.

Disait un homme, que je ne connaissais pas de toute évidence. Un beau roux aux yeux azurs. Je m'apprêtais à assassiner Erika persuadée qu'elle m'ait fait perdre mon temps quand tout à coup...

- Ne rends pas les choses plus difficiles Sébastien.

Répondit une voix sèche, froide et en colère. Mais... ce n'est pas possible, je reconnais cette voix, c'est...

- Marvin, je m'excuse mon chéri.

- Tu m'as trompé avec cet imbécile, dans mon lit, dans notre lit et tu oses me donner des explications foireuses qui plus est ! Tu ne peux pas imaginer à quel point tu me dégoûtes. Dégage de ma vue, de ma vie, je ne veux plus te voir ou encore entendre un mot venant de toi. Vociféra-t-il.

Destins croisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant