Point de vu de Vanessa
Conversation courte, mais intéressante, au moins il sait ce qui se passe et on a pu se fixer un lieu de rendez-vous, cette fois, ce n'est pas chez lui, trop risqué. Vous vous rendez compte, je vais tout savoir demain à midi, dans un vieil entrepôt situé à quelques kilomètres de mon travail. J'ai peur, car je sais que ce que je ne suis pas au bout de mes surprises...
- Non, lâchez-moi je vous en supplie, je suis innocente, hurlais-je.
- Ness, chut, calme toi mon cœur, ce n'est qu'un mauvais rêve.
Mon cœur bat follement, je tremble, aussi fort qu'une personne se promenant dehors nue comme un ver par une nuit glaciale, aussi fort qu'une personne brûlante de fièvre, prise de puissants frissons, enfin, je tremble aussi fort qu'une personne ayant assisté été témoin de sa mort, aussi fort qu'une personne étant allongée au côté de celui qui dans son rêve a appuyé sur la détente. Le comble est que je ne fais que pleurer, sans pouvoir m'arrêter, mes larmes, elles ont la puissance d'un torrent déchaîné dévalant une montagne. Ce qui m'arrive est difficile à expliquer, mon cœur risque de me lâcher à tout moment. A vrai dire, j'ai rarement eut aussi peur, et j'ai déjà été victime et témoin d'événements choquants dans ma vie, je peux vous l'assurer. Vous devez vous demander, quel cauchemar a bien pu me faire autant de mal, qu'est-ce qui a bien pu provoquer une telle réaction ? N'ayez craintes, je vais vous dire ce qui s'est passé... Je sortais du boulot, quand brusquement une personne m'a tiré le bras. Ensuite, tout s'est enchaîné à une vitesse folle, c'était étrange car je pouvais ressentir ce qu'il me faisait subir, mais en même temps, j'avais un point de vu omniscient par rapport à l'histoire.
Étrange non ? J'ai vu des hommes, beaucoup d'hommes, si nombreux, que je n'arrivais pas à clairement les distinguer, on dirait presqu'ils se démultipliaient. Ils voulaient à tout prix partir avec moi, et ce à mon insu, ils m'ont conduit dans un lieu sinistre. Puis tout à coup, ils se sont éloignés pour laisser passer un homme que j'avais du mal à reconnaître, quand il a relevé la tête m'ont cœur a manqué un battement. Vous devez savoir de qui je parle, c'était Marvin, il était debout face à moi, puis les autres ont disparu, il n'en restait plus que deux et ils m'ont attrapé. Au moment où il allait m'apporter le coup fatal, j'ai senti quelqu'un me secouer et je me suis réveillée. J'ai eu si peur, d'autant plus que ce rêve semblait si réel ! J'ai peur que ce ne soit pas qu'un simple présage, mais un extrait de ce qui risque de m'arriver prochainement. J'avais complètement oublié que Marvin était là à mes côtés. Il me prit dans ses bras, posa ses lèvres sur mon front et mes sanglots s'estompèrent progressivement.
- Qu'est-ce que tu as vu ? murmura-t-il en me caressant le dos avec douceur.
Ce que j'ai vu ? Tu ne peux même pas imaginer ! Je l'ai regardé droit dans les yeux, et j'ai pleuré de nouveau. Je ne peux pas lui dire la vérité, alors je vais faire ce que je fais de mieux, mentir.
- J'ai... j'ai vu ma mère mourir sous mes yeux, on lui a tranché la gorge et il y avait tellement de sang, suffoquais-je.
J'y vais un peu fort quand même, mais le fait d'évoquer le sang a réveillé ce souvenir si récent, si vif, que je n'ai pas spécialement envie d'évoquer.
- Waouh ! Je comprends mieux ta réaction, mais je peux t'assurer que ta mère est en pleine forme, ce n'était qu'un mauvais rêve ma belle. Ne te fais pas de mal, dis-toi juste que ce n'est pas arrivé et que ça n'arrivera pas. Tu veux l'appeler pour vérifier par toi-même ?
- En vérité, je n'ai pas envie de l'inquiéter pour rien je préfère ne pas, merci.
- Je t'en prie, ça va aller ? T'es sûr que tu pourras bosser aujourd'hui ?
- Bien sûr ne t'en fais pas, il faut que je me change les idées.
Suite à ce réveil difficile, j'ai été me préparer, puis Marvin et moi sommes partis dans le même véhicule.
- Mon amour, je m'excuse d'avance, mais ce midi je ne pourrais pas déjeuner avec toi, me dit-il.
J'ai tout à coup l'impression qu'il y a un manque d'oxygène dans le véhicule, j'ai comme une boule au ventre car, j'imagine les raisons de ce déplacement : c'est moi ! Je ne parviens pas à oublier ce que j'ai entendu quand il était au téléphone, les événements s'enchainent à une vitesse effroyable, je suis consciente que la tempête approche et risque d'être dévastatrice, c'est justement ce que je crains. De plus, elle s'approche dangereusement de moi, et je n'ai aucune idée de comment je pourrais la stopper.
- Ah bon ? Dommage, répondis-je tristement.
Comment fais-je pour être si bonne comédienne, dans ma tête c'est la seconde guerre mondiale, et pourtant, j'ai quand même réussit à formuler une réponse claire, nette, avec en prime, une petite touche de tristesse. Toutefois, sa réponse m'a soulagé, car il aurait fallu trouver une excuse pour mon rendez-vous avec Nathan.
Pendant toute la matinée je n'ai attendu qu'une chose, l'heure du déjeuner. Je suis sur les nerfs, j'envoie bouler tout le monde. Je n'en peux plus, il faut que je sache. J'étais distraite, inefficace, j'ai rarement fait preuve d'aussi peu de professionnalisme. Mais bon, c'est compréhensible, mon cas est critique. Il n'est qu'11h45 ? C'est une blague, je ne peux pas rester une seconde de plus dans cette salle. Allez Begrow soit forte, va voir le patron.
Toc, toc toc,
- Oui, entrez, me dit-il.
Il semblait préoccupé et très fatigué, d'immenses cernes ont envahi son visage généralement si frais, et la tristesse qui émane de son être est palpable. Quand il m'a aperçu, un faible sourire s'est dessiné sur son visage.
- Alors Vanessa ! Quel bon vent t'amène ? Tu es venue me dire que tu nous quitte ?
Il guettait ma réponse tel un animal de foyer attendant d'être adopté.
- Au risque de vous décevoir, je n'ai toujours pas pris ma décision, et ce n'est malheureusement pas pour ça que je suis là.
J'ai cru lire une immense déception dans son regard, mais il n'a pas continué sur sa lancé.
- Très bien, je n'émettrais pas de commentaires là-dessus. Dis-moi donc ce que t'attends de moi ?
- D'accord, je ne suis pas au meilleur de ma forme et je suis victime d'une migraine très douloureuse, puis-je m'en aller plus tôt ?
- Mais bien-sûr que tu peux y aller, tu es une personne importante ici, vas-y, repose-toi et prend soin de toi.
Je l'ai regardé avec tendresse, il m'a rendu l'appareil.
- Merci beaucoup chef.
- Je t'en prie, à bientôt.
Si seulement j'avais su à cet instant qu'on ne se reverrait plus jamais !
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Destins croisés
General FictionVanessa Begrow jeune New-Yorkaise, talentueuse et ambitieuse, fait la rencontre du ténébreux Marvin Smith. Dès lors, sa vie va changer, et se transformer en un véritable thriller.Entre mensonges, passion, secrets et soupçons, une véritable intrigu...