Sorcerer's Heart

I)Une vie d'esclave

Par un bel après midi de printemps, un homme du nom de George Fermain retournait chez lui après une longue et dure journée de travail.

Il était grand, dodu,sur son visage une moustache touffue qui avait la taille et la forme d'un cafard, et pour faire encore ressortir sa bonne et grosse carrure repoussante ce dernier avait un crâne chauve, il arrive toujours à intimider n'importe qui par son allure d'ours affamé et toujours en colère.

Il habitait dans un petit quartier animé et vivant du nom de Stone Street, en Angleterre, où il y avait souvent des enfants qui jouaient jusqu'à des heures tardives...Ces derniers le surnomaient "la boule" c'étaient même les seules personnes qui n'avaient pas peur de lui, il s'agissait de trois frères Louis, le plus vieux, Tom, le cadet et Sam le benjamin, ils sont respectivement âgés de dix, huit et sept ans.

Ce jour-là, il ne fit pas attention à eux, il était trop occupé à penser à son dîner en compagnie de son fils Jack, un collègien de quatorze ans qui a toujours réussi à passer ses années scolaires de justesse,ou presque: parfois le père en venait à payer l'école pour faire passer son enfant sans espoir, et de sa femme, Morgane une femme au caractère plutôt passif, elle était toujours là sans vraiment l'être et quand elle y était vraiment elle était plutôt du genre désagréable et repoussante.

Une belle petite famille parfaite.

L'homme habitait un grand manoir, le genre de bâtisse appartenant aux familles se noyant dans leur propre argent.

En frappant à la porte le rustre fût accueilli par une frêle et maigre jeune fille au teint pâle et clair, probablement amaigrie par la faim.

C'était Clara.

La jeune fille avait toujours eu pour habitude de le fixer d'un regard vide d'émotions, elle avait les yeux d'un bleu clair presque gris et les cheveux d'un blond couleur or.

Lorsque George entra dans le hall, celle-ci lui retira sa veste et son chapeau de ses fines mains abiles et se pressa en direction de la cuisine pour aider sa soeur à préparer le thé. En effet cette dernière était sa jumelle et lui ressemblait beaucoup, excepté le fait que celle-ci avait les yeux verts.
C'était Sophie.

Lorsque Clara entra dans le grand salon, elle vint vers George Fermain pour lui servir une tasse de thé,et par maladresse, elle renversa le brûlant liquide sur le pantalon de ce dernier qui en rugit de colère et comme par instinct il se leva,prit son fouet toujours posé à sa gauche et n'hésita pas une seconde avant de battre la malheureuse:

"-C'est tout ce que tu mérites maladroite! s'écria-t-il, prends ça!"

Sa soeur qui n'était pas bien loin et qui avait assisté à toute la scène se jeta sur le père de famille, essayant en vain d'aider sa soeur; chose que les deux soeurs n'osèrent jamais, ce signe de "rébellion" envers tout ce qu'il leur restait comme "famille" n'étaient pas toléré, tout comme elles n'ont jamais vraiment eu de droit.

Cet acte de bravoure fut bien évidemment vain.

L'homme s'acharna alors sur toutes les deux pendant que ses dernières se tortillaient de douleur jusqu'à ce qu'une lumière, comme venue du paradis éclaircit toute la pièce sombre quelques secondes plus tôt, cette dernière provenait du fouet qui forma des phrases que seul Monsieur Fermain eut le temps de lire:

Il bégaya l'espace d'un instant en faisant sortir de sa bouche toutes sortes de phrases incohérentes tout en plissant les yeux encore ébloui par la lumière éphémère.

Les filles étalées par terre qui venaient de rater ce qui venait de se passer, retournèrent en titubant comme chaque soir à leur "chambre" qui était en fait la cave du manoir.
Là-bas, il y avait deux tas de paille qui devaient sûrement être leurs lits; dans un coin à droite plusieurs livres de Jack empilés qu'elles avaient etudié au fil des années, au fur et à mesure que Jack passait d'une année à une autre, et à droite quelques caisses où il y avaient leurs seules amies, de petites souris blanches.

Lorsque les deux filles s'asseyèrent sur un des tas, Sophie demanda à sa soeur de lui apporter un peu d'eau pour qu'elle puisse se nettoyer certaines de ses plaies ou essayer de désinfecter avec les moyens du bord. L'interpellée se dépêcha mais fut vite déçue lorsqu'elle constata que le sceau d'eau était vide, elle s'apprêtait à l'annoncer à sa soeur quand elle se rendit soudain compte que le sceau était totalement rempli après un nouveau coup d'oeil:

"-J'ai dû rêvé, conclut la jeune fille qui a toujours eu pour habitude de "fonctioner" logiquement.
Clara était plus obéissante voir soumis que sa soeur, elle était aussi plus calme et réfléchie qu'elle. Sophie était plus énergique malgré la rare nourriture que les Fermain leur donnaient et savaient se défendre mieux qu'elle, une sorte de version "garçon" vu que ça lui arrivait de sortir jouer dehors avec Louis et ses frères lorsqu'elle devait aller faire les courses sans jamais se faire prendre.

Lorsque sa soeur trempa son vieux mouchoir pour se nettoyer la main elle remarqua que le niveau d'eau ne baissait pas et au moment où Clara prit le tissu pour nettoyer les plaies dorsales, elle constata avec surprise que les plaies disparaissaient rien qu'en l'effleurant.

Et malgré cette drôle d'expérience , elles se couchérent bien assez vite sans vraiment se poser de questions Sophie déclara juste avant qu'elle ne s'endorment:

"-J'ai oublié de te dire.

-oui?

-C'est notre anniversaire."