Un été inoubliable ( Clexa)

Chapitre 7

 Je crois que c'est à partir de ce soir là que tout changea en moi. J'étais fière de partager un secret avec Lexa.

Je me mis aussi à espérer que je la reverrais vite. Mais les jours suivants, elle ne revint pas me voir. Je ne la vis pas non plus au village , n'y a la plage. Malgré tout, je restais plongée dans une étrange rêverie. C'était comme si un fil invisible me reliait à Lexa ... Comme si, soudain, je n'étais plus seule dans cette ville.

Les journées s'écoulaient vite, et il faisait de plus en plus beau . Néanmoins, entre les tâches ménagères, les courses et les repas à préparer, je ne m'ennuyais plus. Et puis, je regardais des séries, j'allais à la plage pour bronzer un peu et me baigner . Je peignait aussi des aquarelles représentant l'océan et la côte rocheuse. Ma grand-mère voyait d'un très bon œil mon activité artistique. Elle me félicitait, m'encourageait. Pour ma part je me découvrais des trésors de patience insoupçonnés. Moi qui étais habituée à l'effervescence de la ville, je n'aurais jamais cru être capable de mener une vie aussi tranquille ...

J'avais reçu deux lettres de mes parents, qui m'avaient fait très plaisir. Ils me disaient à quel point ils étaient fiers de moi. Octavia aussi m'avait écris . Elle me disait qu'elle avait rencontrer un garçon super beau qui s'appelait Lincoln et qu'elle était folle amoureuse. Mais ni Bellamy ni Raven ne m'avaient donné des nouvelles. Pourtant je leurs avais écrit à tous les deux.

Aussi, quand ce matin là le facteur me tendit une enveloppe sur laquelle je reconnus l'écriture de Bellamy, une bouffée de joie m'envahit. Enfin! Je me précipitai dans ma chambre pour la décacheter.

Voici ce que je lus:

«Chère Clarke,

J'espère que tu vas bien? Moi, ça va très bien. Je travaille dans le bar dont je t'ai parlé. C'est très fatiguant, mais je suis quand même content. Raven et moi, on s'entend très bien. D'ailleurs, ses parents m'ont invité à passer le week-end avec eux dans leur bungalow proche d'un lac. On va sûrement se baigner. À part ça, j'ai acheté la dernière saison de Game of Thrones!! Pas mal du tout . Je te la prêterai si tu veux .

À bientôt!

Bellamy.

PS: Raven t'embrasse.»

Il n'y avait même pas un «Je t'embrasse»! Sauf pour Raven ... Ma déception fut telle que je froissai la lettre et la jetai violemment par terre. Bell' et Raven partaient en week-end ensemble! Voilà sans doute pourquoi Raven ne m'avait pas écrit directement... Elle devait se sentir coupable !

«Coupable? Mais de quoi?» me souffla aussitôt une petite voix intérieure. Raven n'était elle pas ma meilleure amie? De plus, elle n'était pas du tout le genre de fille qui plaisait à Bell'! Elle était trop timide, trop classique... Je n'avais donc pas à m'inquiéter.

Mais moi non plus, je n'étais pas le genre de fille qui, habituellement, plaisait à Bell' me rappelai-je. Avant moi, il était toujours sorti avec des beautés fatales.

La gorge nouée, je me levai et arpentai nerveusement la chambre. J'imaginais déjà le scénario: Bellamy tenterait de séduire Raven, et Raven serait si flattée qu'elle se laisserait faire! Après tout, Bell' était irrésistible...

Autant vous dire que mon moral dégringola comme un sac de plomb. C'était trop injuste! Mes parents m'avaient obligée à venir m'occuper de ma grand-mère, et maintenant, je risquais de perdre Bellamy, le seul garçon dont j'avais jamais été amoureuse, avec qui j'avais fait ma première fois...

La rage au cœur, j'enfilai une petite robe bleue et mit mes chaussure ouverte blanche. J'avais besoin de prendre l'air.

- Mamy!? Je vais me promener, annonçai je en entrebâillant la porte de sa chambre.

- Bonne idée, marmonna t elle sans détourner le regard de la télé. À tout à l'heure .

Je sortis sans plus tarder. Dehors, le vent fort me fouetta le visage, emmêlant mes cheveux. J'inspirai profondément et arpentai la route qui menait à la plage.

Le spectacle que je découvris me stupéfia. La mer avait disparu à l'horizon, laissant des kilomètres de sable humide. C'était la marée basse! En bonne citadine que j'étais, je n'avais vu ce phénomène de la nature qu'à la télévision! Et bizarrement, depuis mon arrivée à Polis, et le nombre de fois que j'étais allée à la plage avec ma famille, la marée était haute chaque fois que j'étais sortie.

Cédant à une impulsion, je me mis à courir sur le sable détrempé. En quelques instants, mes chaussures blanches étaient entièrement salle et remplies de sable, mais je m'en moquais. Je courus, courus, les yeux rivés sur l'océan qui, étrangement, semblait reculer à mesure que j'avançais. Puis au bout d'un moment, je m'assis sur un rocher.

À cet instant, comme par miracle, le vent cessa, et les rayons de soleil tapaient fortement sur moi. Fermant les yeux, je sentis sa chaleur sur mon visage. Bercée par le bruit des vagues dans le lointain, j'éprouvai une soudaine sensation de bien-être. Le soleil se mit à briller de plus belle...

Je m'allongeai sur le rocher.

Quand je rouvris les yeux, je m'aperçus avec stupeur que la base du rocher baignait dans l'eau. Autour de moi, des vagues, petites mais puissantes, affluaient. Je m'étais endormie! Et la marée était remontée.