♣Chapitre 35.

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     Tandis que les acclamations dirigées vers Harry et Cedric s'intensifiaient au rythme de la musique, je sentis la main de mon frère venir serrer la mienne alors que ses sanglots parvenaient à mes oreilles. Le cœur lourd et la respiration suffocante, j'entendis le hurlement de Fleur qui me fit comprendre qu'elle avait été l'une des premières à réaliser ce qui était en train de se passer. En relevant les yeux vers le visage de mon meilleur ami, les joues humides.

"- Cedric..." Sanglotai-je.

Dumbledore accourut vers nous en prononçant nos prénoms. Je m'étais accrochée au Poufsouffle, ne voulant pas le lâcher. Je savais ce qui allait se passer si je m'éloignais de lui. Je savais que si je le lâchais, plus jamais je n'allais le revoir. Jamais. Et malgré toute la douleur que pouvait me provoquer la vue de son cadavre qui me rappelait les événements, je ne pouvais pas me résigner à me dire qu'il n'allait plus jamais me retrouver à la bibliothèque pour discuter avec moi. Plus jamais mon meilleur ami n'allait se trouver face à moi et putain, ça faisait mal. Et pour autant, je refusais de le lâcher pour ne plus jamais le voir de toute ma vie. Je voulais mon meilleur ami. Je voulais le voir se relever et le sentir me serrer contre lui en m'assurant qu'il allait bien. Mais ce n'était pas le cas. Il était parti et il ne reviendrait jamais. Il était parti devant mes yeux et je n'étais pas sûre d'un jour pouvoir m'arracher ces images de la tête, ni d'oublier ce moment traumatisant. Dumbledore tenta d'arracher Harry au cadavre du Poufsouffle, mais il ne bougea pas. Lorsqu'il essaya de faire la même chose avec moi, je m'étais retournée avec hargne et lui avait hurlé dessus, faisant redoubler mes larmes. Les applaudissements s'étaient enfin stoppés. Le silence avait pris place dans l'assemblée pour fixer la scène. Ils avaient enfin compris que quelque chose n'allait pas.

"- Il est revenu ! Il est revenu ! Voldemort est revenu ! Cedric nous a demandé de ramener son corps ! On ne pouvait pas le laisser !" Annonça Harry alors que j'étais secouée de sanglots impossibles à calmer.

Dumbledore prit la tête d'Harry dans ses mains en me regardant du coin de l'œil, n'osant plus s'approcher de moi. N'entendant pas ce qu'ils se disaient, mon attention se tourna vers une tête blonde qui courrait vers nous, bousculant tout le monde, s'énervant contre chaque personne qui lui faisait obstacle. En la voyant s'arrêter devant nous, je relevai la tête vers elle pour la voir reculer d'un pas. Ses yeux se mirent à briller de larmes et j'eus presque l'impression de pouvoir entendre son cœur se briser en voyant la douleur tordre son visage. Je devais me rendre à l'évidence. Ma meilleure amie avait besoin de moi et j'allais devoir quitter le corps de Cedric. Lui jetant un dernier regard, une énième larme rejoignant ses consœurs sur mes joues, je me relevai difficilement, les jambes tremblantes, avant de voir Alazéa s'effondrer à genoux en hurlant. Je me jetai sur elle pour la prendre dans mes bras, fermant les yeux face à son cri agonisant. J'avais l'impression de l'entendre se faire torturer comme avait pu l'être mon frère un peu plus tôt dans la soirée. Et ça me rongeait de ne pouvoir rien faire pour elle.

"- Alazéa... Je t'en prie..."

     Elle se laissa aller sur mon épaule lorsqu'Amos descendit les gradins pour se précipiter vers nous, sa femme nous observant de loin, et la douleur ne fut que plus puissante lorsque je l'entendis se précipiter sur le corps de son fils sur lequel il pleura, me déchirant le cœur un peu plus encore. Mon regard larmoyant se posa sur les Weasley dans les gradins. Aucun d'eux ne bougeait, tous choqués par la situation. Aucun, sauf Fred, qui descendit les marches quatre à quatre pour me rejoindre lorsqu'Alazéa se détacha de moi alors que j'essayais de la retenir. Elle se jeta sur le cadavre de celui qui se trouvait être son petit ami en pleurant, n'arrivant pas à articuler un seul mot. Alors que j'étais sur le point de la rattraper, des bras m'enlacèrent avec force et me poussèrent à me retourner vers leur propriétaire. Le regard du Weasley était rempli d'inquiétude, et c'est en sentant ses mains essuyer mes joues avant d'écarter une mèche de mon front que je me sentis à nouveau fondre en larmes. Il se contenta d'embrasser mon crâne, comprenant que tout ce dont j'avais besoin là, tout de suite, c'était de sentir ses bras autour de moi. C'était de sentir son amour, son réconfort... Tout ce dont j'avais besoin après cette soirée de l'enfer, c'était ses bras. De longues minutes passèrent où j'avais pleuré sur son torse, sa main caressant mes cheveux avec douceur. Il semblait lui-même sous le choc, et alors que plusieurs personnes avaient été évacuées lorsque je me reculai, en profitant pour nous faire pivoter afin de décaler mon copain de la vue du cadavre. Amos et sa femme avaient disparus, et seule Alazéa, que personne n'arrivait à arracher du corps de Cedric, était encore près de lui. Dans les gradins, les Weasley gardaient un œil sur nous et quelques personnes étaient encore en larmes ou sous le choc. Mais il n'y avait aucun signe de mon frère, et ça ne me plaisait pas. Après avoir essayé de me calmer, je me tournai vers les professeurs et interpellai Dumbledore.

Alexis Potter : When it's all over | Tomes 1, 2, 3, 4 et 5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant