[17.12.29]

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Tout a été coupé aujourd'hui.

L'eau, l'électricité, depuis combien de temps nous n'avions pas payé les factures ? Le postier passe toujours, tous les jours, mettre des enveloppes et de la pub. Je les vois tomber dans l'entrée, s'entasser et s'éparpiller, pourtant, je n'y touche pas. Grand doit être le nombre de factures qui attende d'être payé. Payer ?

Mais avec quel argent ?

Nous sommes ruinés depuis des mois. Et puis à quoi bon chercher, il ne me reste put que deux jours ici. Deux jours. Mon cœur se serre en même temps qu'il respire la joie. Enfin, nous allons nous revoir, je ne doute plus comme hier, non, je crois en nous.

Croire, n'est-il pas synonyme de doute ?

Je ne sais pas comment je dois réagir au jour qui passe. Je dois me réjouir de bientôt te retrouver, mais d'un autre côté, y penser me rends malade. J'ai peur, peur de me retrouver sans toi, de ne pas te retrouver. Mes mains tremblent juste à écrire ces mots, sa s'embrouille dans mon cerveau.

Le vide m'emporte.

Tout semble s'assombrir de plus en plus, plus le jour fatidique approche. Non, pas fatidique, cette date, je l'ai choisie et je vais la respecter. Je pensais avoir besoin de beaucoup de temps et, au final, j'en possède beaucoup trop. J'aimerais écourter mon séjour, mais j'ai l'impression que je n'ai pas le droit, que je me dois de souffrir encore jusqu'à la nouvelle année. Cela me permettra peut-être de tout recommencer à zéro.

Définitivement.

J'ai aussi lu le carnet que j'ai trouvé, caché parmi les piles de feuilles prouvant nos crimes. Je ne sais pas si j'avais droit de le lire, mais j'ai compris tellement de choses grâce à ce carnet. Pourquoi tu as fait cela, je comprends mieux maintenant.

La perte de contrôle.

Tu n'arrivais plus à contrôler tes émotions et tes sentiments, tout se mélangeait comme maintenant, avec moi. Je sais aussi que tu aurais souhaité que je ne te suive pas et, pour une fois, je ne vais pas d'écouter. Cette lecture a juste renforcé mes convictions, je me dois te suivre, de t'épauler, je me dois rester avec toi pour tenir ma promesse.

Je n'oublie pas.

Ma mémoire s'atténue de jour en jour, je le sens, le ressens, mais ma promesse, je ne l'oublierai pour rien au monde. J'ai la nette impression de me répéter, que mes écrits tournent en rond, peut-être est-ce par le fait que nous sommes le 29.

31-29=2.

Ce calcul tourne en boucle dans ma tête, j'ai mal au crâne, je...

Le noir m'engouffre de nouveau. Aide-moi.

SE-ND

Lou (13) : Ils m'ont enfermée. Tu avais raison, ils sont malsains. J'ai besoin de toi, viens m'aider, j'en peux plus.

H E L LOù les histoires vivent. Découvrez maintenant