10.

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 Le bureau est silencieux, même pas le bruit de la pluie sur la fenêtre, ce qui rend encore plus bruyant le tapotement du stylo. Le regard de Byakuya est oppressant. Pourtant il ne raconte pas l'histoire si merveilleuse. Son corps tremble malgré elle, et il semble particulièrement amusé par ce fait. Il n'est pas comme d'habitude quand il y a des gens et qu'il semble plus être lui-même que quand ils étaient seuls. Sa salive à du mal à passer dans sa gorge et elle ne bouge pas de vers la porte. Il la laisse patienter encore un peu, avant de lui indiquer de s'approcher. Prenant son courage elle le fit, venant s'arrêter pas trop loin du bureau imposant. Le plus grand observe son expression, se penche légèrement en avant vers elle.

 « - Elle m'a dit, qu'un certain capitaine Sosuke était venu ici prendre le thé pendant ta convalescence.
 - Hum, cela ne paraît pas si farfelu. Il est effectivement venu ici, il est mon capitaine et s'inquiéter.
 - Elle m'a dit qu'en guise d'au revoir correcte tu t'étais jetée sur lui pour l'embrasser à pleine bouche. Son regard est rivé aux siens.
 - Elle a... de l'imagination c'est sûr. C'est très... absolument... génialement... fabuleux.

Il l'observe avec encore plus d'attention, de façon presque malsaine.

 - Alors cette partie-là tu la nies tout simplement ? Intéressant. »

Il se redresse de sa chaise de bureau, elle sut qu'elle avait mal répondu mais ne dit rien de plus
Il prit son temps pour faire le tour du bureau, laissant ses doigts traînaient sur la surface lisse. Chaque nouveau geste de sa part la tétanisant un peu plus. Une fois à sa hauteur il caresse sa joue avec douceur.

 « - Serait tu si facile que cela... suffirait-il de te surprendre un peu pour que tu te laisses faire ? »

Elle tremble sous sa main, et il l'observe à nouveau, il semble se contenir, et aussi connaître la véritable histoire. Elle essaye un peu de se reculer, mais la main sur sa joue se fait un peu plus pressante pour qu'elle ne bouge pas. Son visage s'approche, un peu trop proche, elle se débat plus fort, et il maintient sa tête au niveau de sa nuque avec son autre main. La châtaine se débat, mais quelques secondes après il presse ses lèvres aux siennes. C'est beaucoup moins agréable que quand ce fut Aizen. L'aîné du clan Kuchiki se presse de plus en plus contre ses lèvres, sa main sur sa joue lui faisant maintenant mal. Elle se débat encore et pousse contre son torse de ses mains, ce qui semble le vexer mais suffit à l'éloigner. Quand il est assez éloigné et sous l'effet perturbant de la désagréable impression d'être faible elle appose une énorme claque sur la joue de son frère. Il est choqué et pose sa main sur la marque rouge, lui adressant son regard le plus noir. La benjamine sait qu'elle a fait une erreur, et son regard est celui d'une biche dans les phares d'une voiture. Il s'approche, vraiment prêt à la frapper, et en reculant elle tombe, trébuchant sur le vide. Pourtant il ne la frappe pas, son regard se bloque, son souffle aussi... il est tellement étrange.

 « - Part. Part loin, et surtout ne revient jamais. »

Sa voix n'est pas comme d'habitude plus faible, beaucoup plus tremblante aussi. Elle ne demanda pas son reste, se redressant rapidement elle partit dans sa chambre chercher quelques affaires qu'elle fourra dans un sac à dos traînant dans la chambre. Son esprit était vide, survie totale. Dans le bureau un peu plus loin elle entendait le bruit de choses projeter au mur ou au sol. Heureusement la jeune femme ne possédait pas énormément d'affaire à elle, et ce fut vite bouclé, tout ce à quoi elle pensait. La châtaine sort de la chambre et croise le regard de la gouvernante vraiment désolé, elle ne prend pas vraiment le temps de lui indiquer que ça allait, regardant furtivement vers la porte du bureau elle croise le regard noir et meurtrier de son frère.

 « - Je t'interdis de faire ça, de nous faire ça ! »

La colère se lisait sur son visage, et dans sa voix c'était plus que de la haine qui transpirer. Elle savait qu'il était étrange... mais là, là il la terrifiait. Elle descendit de nouveau l'escalier en courant, sa dernière chute ne l'ayant pas calmé. L'angoisse de nouveau à son paroxysme, encore plus forte, coupant sa respiration, elle enfile ses chaussures en tremblant de tout ses membres et sort de la maison en mettant le sac sur son épaule. Dans la rue la pluie lui fouette le visage alors qu'elle court toujours, avant de déraper sur une flaque et de tomber à nouveau au sol. Elle glisse un peu et son genou râpe le sol, laissant un trou dans son kimono et aussi sa jambe. Cela lui tire un petit cri, mais elle se relève, et tremper elle rejoint le seul toit qu'elle se connaît : son petit bureau privatif à la division. Quand elle passe dans les couloirs ouverts elle est muette envers ses compagnons, remerciant la pluie de tremper son visage et camoufler les larmes silencieuses. Elle ne comprenait pas, pas du tout. Son souffle était si court, elle essaya de se concentrer sur ça, et puis au moment de tourner dans l'escalier elle croise le regard inquisiteur et surpris du capitaine Sosuke. Son capitaine.

 « - J'allais justement te ramener ta veste, que tu as oublié. Tu sais... »

Il l'observe, ses lèvres tremblent de froid et de sa retenue. Il approche sa main de ses cheveux et elle s'éloigne dans un geste assez grand, accompagner d'un petit gémissement de déplaisir. Cette fois il est vraiment inquiet et ne fait même pas l'effort de le cacher.

 « - Keisha. Que se passe-t-il ? »

Elle reste muette, il s'approche pour lui tirer un mot ou au moins un regard, mais elle se détourne simplement pour le contourner et continuer sa route vers le bureau. Simplement Aizen était têtu, et il ne la laissa pas vraiment y aller seule. Un profond soupire échappe enfin à la jeune femme, ce qui ne rassure pas le brun.

 « - S'il te plaît, je suis désolé pour la chambre des 46, j'avais... ce n'est vraiment qu'un insignifiant détail à mes yeux et j'avais réellement oublié. »

Elle se tourne vers lui, ses cheveux sont trempés, son visage est trempé, mais elle ne bouge pas. Il la prend dans ses bras et elle ne bouge pas, sauf pour se serrer un peu contre lui.

 « - Est-ce que tu veux bien me dire ? »

La châtaine reprend son souffle lentement, écoute les battements de cœur du plus vieux. Cherchant ses mots en regardant autour.

 « - J-je... je crois que je suis à la rue... je crois que je suis à la rue parce que... Un petit souffle sort de ses lèvres et elle mord celle inférieur. Je crois que je suis à la rue parce que j'ai refusé les avances de Byakuya. »

La dernière phrase est dite très rapidement, lui laissant une impression encore plus étrange. Aizen ne dit rien pendant un court instant, la serrant juste un peu plus fort après.

 « - Je... je voulais juste prendre un instant pour m'en remettre... m-mais lui il était là... e-et il voulait parler... et après... après c'était bizarre. Il... La gouvernante... Elle lui a dit p-pour le baiser... »

Il souffle un 'shh' à son oreille, caressant ses cheveux et déposant de petits baisers sur sa tempe. C'était étrange comme il était doux d'un coup, aimant.

 « - I-il... Il m'a embrassé et j-je l'ai giflé. »

Le capitaine essaye de paraître calme, mais il brûle de colère à cet instant. Sa main se serre un peu plus dans les cheveux châtains et elle lui adresse un petit regard.

 « - Tout ira bien, d'accord ? »

Elle hoche un peu sa tête et il pose ses lèvres sur les siennes dans un baiser emplit de tendresse, comme pour effacer la présence de celle de Byakuya juste avant.

 « - La mauvaise nouvelle c'est que je n'ai pas de chambre d'amis. La plutôt bonne c'est que j'ai un lit double. »

Royal Tale ( AizenxOc )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant