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Rouler en boule sous la couette, les yeux légèrement humides, elle fait semblant de dormir quand la porte s'ouvre. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas sentie sa présence à l'hôtel, elle commençait même à penser qu'il l'avait abandonné pour de bon. Elle sort un peu sa tête, l'observe, il a l'air plus calme, plus relaxer, bien que du sang tâchait le col de sa chemise. Elle penche un peu sa tête sur le côté, et il lui adresse un petit sourire.

« Amélie m'a raconté, elle a dit qu'elle avait ta permission.

Elle cligne des yeux en guise de oui, il s'approche doucement.

- Je ne sais pas m'exprimer avec toi. J'ai beau connaître des tonnes de mots, c'est comme s'ils s'éparpillaient partout dans l'air quand j'essaye de les utiliser avec toi.

Une pause à quelques mètres du lit, son regard ciel reste sur lui.

- Mais. Il faut vraiment que tu saches que je suis un Idiot. Le pire de tous les univers réunis. Un petit sourire étire le coin des lèvres de la châtaine. Et si jamais tu m'en veux, j'en serais vraiment ravi. Je ne mérite pas ton amour et ton affection permanente. »

Keisha se redresse dans le lit, gardant Chappy contre elle. Elle ne parle pas, mais son regard communique beaucoup : peine, un peu d'amusement mais surtout de l'amour. Comment faisait-elle pour l'aimer alors qu'il la faisait se sentir mal ? La laissé seule alors qu'elle avait besoin de lui ? Se comporter comme le dernier des idiots alors qu'elle était déjà détruite à l'idée qu'il la haïsse ? Comment la détestait quand elle était sa seule raison de ne pas détruire le monde, de respirer ? Il finit de combler l'espace entre lui et le lit et lui offre un baiser passionné, tendre et amoureux. Elle y répond, du bout des lèvres, ses yeux fermaient. Sur sa poitrine il sent ses mains, petite et douce, et il ne casse le baiser que lorsqu'il se sait à bout de souffle. Elle est sa vie, son oxygène, il ne laisserait personne prendre sa pureté pour l'atteindre.

« - Aizen... C'est comme ça qu'on fonctionne. Comme ça que je t'aime. Je ne veux pas t'en vouloir, je ne peux pas. Tu es l'une des raisons pour lesquelles mon univers fonctionne.
- Je ne pourrais jamais le faire non plus... quand bien même tu te retournerais contre moi et enfoncerais ta lame au fond de mon cœur il appartiendrait toujours. »

Le petit être se serre contre lui, passant ses bras dans son dos, il la serre au niveau des épaules. Cette complicité entre eux, il l'avait toujours ressentie même bien avant qu'ils ne soient ensemble. Qu'il ne la remarque sous son meilleur jour. Dire qu'il l'avait aimé au premier regard serait faux, parce qu'elle était beaucoup plus jeune et simplement en difficulté pour trouver sa place dans les classes. Il avait éprouvé une sorte de curiosité, comme on le fait avec quelque chose qu'on découvre pour la première fois. Sauf que la sensation ne s'était pas éteinte, au cours d'aucune de leurs sessions d'entraînement il c'était dit ' elle est banale, ça y est. ' Peut-être parce qu'elle ne le regardait pas comme un professeur à l'époque. Plus comme un mentor, une personne que l'on doit craindre et croire en même temps. Le genre de regard qu'il avait toujours cherché. Elle buvait ses conseils, appliqués ses ordres, se battait comme la fillette qu'elle était mais n'abandonné jamais. Sans surprise, avec lui ne temps que professeur ses compétences avaient drastiquement augmenter. Au point où quand il l'avait demandé en guise de lieutenante personne n'avait rien dit. Bien sûr, le petit bout de femme avait montré son propre caractère par la suite : celui brisé d'un être que l'on méprise depuis trop d'années. Et sa peine avait résonné en lui comme un gong sur lequel on taperait un peu trop fort, au fil des jours il l'avait regardé, étudier, apprécier. Elle était devenue son obsession, ses émotions étaient les esclaves de celles de la châtaine. Un tel lui faisait un peu peur ? Il disparaissait. Une chose la tracassait ? On n'entendait plus jamais parler d'elle. S'il arrivait et que son sourire était éclatant, alors son humeur était joyeuse pour le reste de la journée. Une petite mine ? Il était exécrable même avec Gin. Il ne s'était pourtant jamais sentit gêné par un tel fait, pas plus qu'il n'avait regretté chaque instant passer à la détailler à la dérober. Cela ne l'avait pourtant pas préparé à la réalité, tout ce qu'il avait pensé qu'elle était ? Elle était mille fois supérieure à ça. Et si maintenant un connard d'une époque aussi lointaine essayer de reprendre tout cela alors il serait sans pitié.

« - Aizen... tes doigts me font un peu mal. »

Elle pince les lèvres et essaye de ne pas grimacer sous la poigne de son amant sur son épaule peu couverte. Le brun la regarde et relâche la pression de ses doigts dans la chair tendre : ils avaient laissé une petite marque. Posant son front contre le sien il s'excuse contre ses lèvres, caresse du bout de ses doigts la zone endolorie.

« - Si quelqu'un te demande, la version officielle c'est que Gin t'aider à ranger, et que je t'ai fait le suçon. »

La châtaine hoche doucement sa tête contre lui, le frottement est un peu étrange mais loin de lui déplaire. Ses mains descendent du creux de ses reins pour une meilleure prise et il la serre très fort contre lui. Si quoi que ce soit de pire était arrivé il ne s'en serait jamais remis. Pourtant lui et Amélie avait simplement trouver Shiroma dans la ville, de moquant d'eux, leurs demandant si la petite Kei se remettait bien de son séjour sous l'escalier. Comme si c'était il y a des années alors que cela venait d'arriver, il était déjà passablement énervé ce connard avait payé le prix. Mais que nenni, il avait quand même rit et annoncer que ce n'était que la première vague, que les autres seraient pire, avant de claquer ses doigts et disparaître pour laisser sa place à ce qui ressemblait beaucoup au vrai Gin. Amélie avait confirmé et ils avaient eu cette discussion gênante à propos du fait qu'elle savait depuis le départ qu'Heisukei était Gin. Ou que Gin était Heisukei. Qu'elle avait eu peur de le dire mais qu'elle regrettait. Dire qu'il lui en voulait serait faux, elle avait ses raisons, mais il avait tout de même clairement signifié sa pensée et elle c'était un peu fermer. Bien que devant l'hôtel elle avait annoncé qu'elle choisirait leurs camps même sans l'accord de son Zanpakuto. Quand il la remercie elle annonce qu'elle fait seulement ça dans l'intérêt de Keisha, la personne la plus honnête de la terre. Et une amie très importante déjà.
La châtaine le regarde, avant de s'agiter un peu, elle avait chaud, très chaud serrer à lui ainsi et avec le chauffage ambiant. Il lui tapote la tête et lui conseil de passé son visage à l'eau, ce qu'elle va faire avant de revenir un peu plus souriante. Il a le regard le plus amoureux qu'il n'a jamais eu, et lui raconte à propos de l'état de Gin, du vrai.

« - Le pauvre... je me demande comment ils ont fait pour aussi bien le surprendre.
- Je pense que Shiroma connaît beaucoup de choses sur nos petites habitudes personnelles. C'est une grave erreur. »

Royal Tale ( AizenxOc )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant