Chapitre 6

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12 Novembre 1866,

Quatre mois et dix-neuf jours avant la Lune Bleue de sang,
Royaume de Marhne, côté Ouest,
Place marchande.

*

Le souffle court je cours à travers les échoppes garnies.
Je n'ai jamais décampé aussi vite, la miche de pain que je viens de voler coincé sous mon bras je détale à toute vitesse.
Mes pieds nu martèlent le sol si vite que la douleur que je ressens en passe au second degré.
Je jette un regard derrière moi et aperçois le boulanger encore à ma poursuite. Je jure et accélère davantage. Ce vieux bougre est décidément bien plus résistant que ce que je pensais.

Je bouscule sans scrupule la foule qui me hurle son mécontentement, je ne m'en accommode pas et continue ma course effréné. Comme si avoir ce vieil homme à ma poursuite et les injures des gardes ne suffisaient pas, une calèche conduite par un paysan arrive face à moi me barrant le chemin. Prise de court, je tourne sur la première à droite en espérant qu'il ne s'agisse pas d'un cul de sac.

-Arrête toi fripon !, hurle l'homme à mes trousses

Un sourire se loge à mes lèvres en entendant sa remarque, cette situation est ridicule. Avec son rouleau en bois et son tablier taché de farine personne ne peux le prendre au sérieux. J'aperçois au loin l'atelier des forgerons et continue tout droit sur ma lancée.
Aucun doute, il ne me suivra pas.
Les fumés brûlante, tout comme les flammes les effraies tous à chaque fois.

Je jette un rapide coup d'oeil derrière moi et constate que, comme je le pensais il a commencé à ralentir. Je lui fais un signe de la main ce qui l'enrage encore plus et m'enfonce à travers les ateliers. Je slalome à travers les nombreux ouvriers qui ne semblent même pas étonné de ma présence et finit enfin par ralentir. Je regarde à nouveau derrière moi et soupire de soulagement en constatant que je l'ai enfin semé. Je reprends enfin mon souffle un immense sourire aux lèvres. Cependant, alors que je pense en avoir finis je me sentis soulever dans les airs.

Je commence à me débattre en sentant la panique monter en moi.

-Alors, alors qu'as-tu volé cette fois Nala ?, me demande une voix grave que je reconnaitrai entre mille

-Lâche-moi Hank !, m'exclamé-je

Il me fit pivoter vers lui alors que je lance mes pieds pendant dans le vide dans tout les sens en espérant le toucher.

En remarquant son visage empreint à une colère palpable je fronce mes sourcils en serrant mon dû contre ma poitrine. Plusieurs ouvriers se sont arrêtés de travailler et observe la scène en ricanant. Face à cette montagne de muscle et de suie je suis une larve.

-Ne me dit pas que tu l'as pris au vieux Jean ?

- Et alors ? J'ai faim et Enola m'a dit que le marché n'était plus surveillé par les gardes !

Il leva les yeux au ciel et les rires s'intensifièrent. Qu'est-ce que j'ai bien pu dire de si drôle ?

-Pauvre idiote ! Tu vas réellement écouter toutes les conneries que débite ma fille ? Tu as eu de la chance de ne pas te faire prendre. Enola a huit ans, elle ne sait même pas comment s'appelle le chien et tu penses qu'elle saurait malgré cela que le marché n'est pas surveillé ?!

Il finit par me lâcher et je m'écrasa sur les fesses avant de me mettre à marmonner dans mon coin.
Bon, il est possible que je n'ai pas vraiment bien réfléchis sûr ce coups-là. Pourtant elle avait vraiment l'air d'être sûre d'elle !

Le flux de mes pensées est soudain interrompues par les cloches royales qui se mirent à sonner. En temps normal, elles ne sonnent jamais, seulement lors de deux occasions très précise : des mariages et...

Lune BleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant