Chapitre 12

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Aujourd'hui,

Désert de Caricula,
Aux Dunes éternelles, côté Sud-Est
Dans "Le rêve des Hommes",

*

Je lève mes mains en l'air face au barman qui vient de dégainer une arme de son jean. La pointe de son pistolet orienté sur mon visage, il me regarde les sourcils froncés.

Putain, mais qu'est-ce que lui as dit le crétin qui a emprunté mon corps ?!

Comment s'appelle t-il déjà ? Ah oui, Aaron.

Je ne sais pas ce que cette enflure a fait mais actuellement l'arme me menaçant n'est pas mon seul problème.
Je dois prévenir les autres et nous devons partir au plus vite. Nos assaillants sont tout près d'ici et je suis prête à parier qu'ils seront ici dans moins de vingt minutes.

Personne ne semble avoir remarquer ce qu'il se passe ici et je dois dire que je n'ose pas prononcer un seul mot pour le moment. Autant ne pas m'enfoncer davantage...

-Espèce de garce. On va voir si tu l'ouvriras encore quand je t'aurai coller une balle entre les deux yeux, crache t'il

Je soupire et m'humidifie les lèvres avant de prendre la parole :

-Eh, on se calme. Je ne sais pas ce...

-Ferme là putain !, hurle t'il

Il retire la sécurité de son pistolet et je pince mes lèvres et voyant son doigt se poser sur la gâchette. Je ne vais tout de même pas mourir là ? Non, c'est impossible ! Je ne veux pas, je ne le souhaite pas.

Je perçus soudainement du mouvement derrière moi puis un grognement bestial qui se mit à résonner dans le bar.

L'homme face à moi est aussi pale que la mort et semble perdre de son assurance puisqu'il baisse petit à petit son arme.

Après quelques instants, je tourne doucement ma tête et vois apparaître à mes côtés un loup gris gigantesque. Ses pupilles ne me trompent pas, tout comme l'aura qu'il dégage actuellement. C'est la première fois que je vois un loup-garou sous sa forme animale et plus particulièrement un Alpha.

-Erwin..., soufflé-je

Ce dernier se stoppe à un mètre du bar et continue de grogner en montrant ses crocs tranchants. Je ne saurai dire si je suis soulagé ou surprise de le voir me protéger. À vrai dire, je ne peux pas dire ce que je ressens. À l'intérieur de moi, quelque chose ne cesse de remuer tout comme ma marque qui n'a pas perdu de son éclat depuis que j'ai repris mon corps. Je ne sais pas de quoi il s'agit mais, actuellement je ne me sens pas seule. Je sens une autre présence planer dans mon esprit.

"Que penses-tu de mon cadeau ?"

Je me fige en entendant une voix suave résonner dans ma tête. Qu'est-ce qu'il...

"Je dois dire que c'est le meilleur moyen que j'ai trouver pour te retarder. Vois-tu, il te reste cinq minutes avant de me voir arriver et soit sûre qu'à se moment là nous allons avoir une longue discussion toi et moi."

-Ava !

Je sursaute et ouvre grand mes yeux en voyant Gwen face à moi. Ses deux mains appuyés sur mes épaules me secoue violemment pour me faire reprendre le contrôle de la situation.

J'arrive à me soustraire de sa poigne et la fixe. Le barman n'est plus là et Edmond est désormais appuyés contre le comptoir les bras croisés. Il me fixe attentivement et semble attendre que je prenne la parole pour lui faire part de mes explications quant à cet situation.

-On doit partir et maintenant.

Je me redresse et m'apprête à courir à l'étage supérieur chercher mon sac lorsque Narcisse me stoppe dans ma course pour me ramener à ma place.

-Qu'est-ce que tu racontes ? Pourquoi souhaites-tu que l'on parte ? Il fait nuit !, me lance le vampire en regardant par la fenêtre

-On n'a pas le temps ils arrivent !, m'écrié-je

-De quoi tu parles à la fin ?

Je le regarde et remarque que Erwin est toujours sous sa forme de loup et s'est posté aux côtés de Gwen. J'inspire un bon coup et fixe le centenaire face à moi.

-Tu te souviens de ce soir dans le parking ? La personne qui as prit mon corps à ce moment là, c'est celui qui nous pourchasse et il vient de le faire à nouveau ! Sauf que je crains que le fait qu'il ne se rapproche de moi ne fasse qu'empirer ce phénomème étrange. Il était là, dans mon esprit, je l'ai entendu !

Tous me regardent comme si j'étais une véritable cinglée et je dois dire qu'avec du recul mes paroles n'ont décidemment n'y queue, n'y tête. Je dois passer pour une parfaite idiote.

-Je ne vous demande pas de me croire, je n'ai pas le temps de tout vous expliquer dans les moindres détails. Tout ce qui vous devez comprendre pour le moment, c'est que l'on doit fuir et maintenant !

Sans perdre un instant, Narcisse disparaît et revint quelques secondes plus tard avec toute nos affaires. Il me lance mon sac que j'attrape au vol et enfile sans perdre une minute. Gwen ne rechigne pas non plus puisqu'elle est la première à se diriger vers la sortie tandis que notre vampire échange quelques mots avec son ami. Le loup me dévisage longuement et finit par s'approcher pour me renifler sans gêne avant de pousser un léger grognement. Il revient ensuite de nouveau vers moi et me pousse en avant vers la porte. Je l'ouvre et retrouve mon amie dehors, elle se contente de m'adresser un léger hochement de tête.

-Allons-y il ne faut pas perdre un...

Narcisse n'a pas le temps de finir sa phrase qu'il se retrouve projeté au loin par un homme que je reconnais rapidement.
Kyle.

Gwen pousse un cri tandis que Erwin se poste devant nous en grognant. Je vois arriver face à moi l'homme que j'ai déjà vu la dernière mais dont j'ignore le prénom ainsi que le crétin de la famille royale. Ce dernier échange un coup d'oeil à son acolyte avant de reposer son regard sur moi. Mon amie se rapproche et essaye de garder la tête haute tandis qu'elle se penche en direction de mon oreille.

-Jette ton sac et cours aussi vite que tu le peux Ava. On te rejoins rapidement, d'accord ?

Je hoche la tête et croise le regard du loup qui semble en accords avec les dires de la tête de betterave comme il aime l'appeler.

-Maintenant !

Je ne perds pas un instant et jette mon sac au sol avant de m'élancer dans le sens inverse des membres de la famille royales. Mes pieds foulent le sol à une vitesse folle alors que mon souffle se fait de plus en plus rapide. L'adrénaline pulse dans mes veines et me pousse au delà de mes limites. Je perçois des pas rapide derrière moi et il ne m'en faut pas plus pour comprendre que je suis suivis. Je vire sur la gauche et saute les nombreux obstacles présent sur ma route.

Je prend davantage de l'élan et m'élance pour attraper l'échelle présente sur la façade d'un magasin. J'enjambe les barreaux à vive allure et manque de tomber en arrivant sur le toit. Alors que je m'apprête à sauter sur celui face à moi, une barrière de feu jaillit. Ses flammes ardentes m'empêche de faire le moindre mouvement. Je suis littéralement prise au piège.
Je me retourne paniquée et constate qu'elles ne sont pas apparut seulement devant moi mais tout autour du toit. M'emprisonnant et me retirant ainsi le peut de chance de survie qu'il me restait.

Face à moi se dresse cet homme brun aux yeux ébène, celui-là même qui depuis peu est la source de tout mes ennuies. Il semble tout aussi essoufflé que moi et s'avance d'un pas assuré dans ma direction. Je ne bouge pas et ne baisse pas un seul instant mon regard. Hors de question que je passe pour quelqu'un de faible. Lorsqu'il arrive face à moi je constate quelque chose que je n'avais pas remarqué lorsqu'il était loin de moi. Ses yeux ont perdus leurs sclérotiques et le vide qui les composent désormais me fait frisonner. Ils sont simplement vide, froid. Aussi glacial que la nuit même.

-Enfin. Tu ne m'as pas facilité la tâche toi, lâche t'il en m'observant

Je ne répond rien et essaye de trouver une faille dans ce brasier entourant nos deux corps.

-Et si on discutait toi et moi ?

Lune BleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant