Chapitre 8

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Lia ouvrit les yeux. Ses iris tournèrent à droite et à gauche avant de réaliser où elle se trouvait. La verdure du lieu lui fit comprendre facilement qu'elle était dans une forêt. La jeune fille sentit un inconfort. Les brindilles, les feuilles et les petites roches lui piquaient le dos.

En relevant son torse en appuyant sur ses coudes, Lia essaya de voir ce qui l'entourait. Elle essaya de chercher ses coéquipiers ou n'importe qui.

Ses pas furent longs et traînants. Le fait que le lieu lui était inconnu fit naître de l'appréhension en elle.

Apercevant un corps étendu sur le sol, Lia ne savait pas si elle devait en être soulagée ou paniquée. Elle se précipita vers la recrue, et reconnut sur le coup le visage inconscient de Tarik.

Elle le secoua les épaules et lui tapota la joue sans violence.

—Tarik, commença-t-elle de la même façon que sa mère avait tendance de la réveiller les matins, lève-toi. Il faut chercher Ikan. On est dans une simulation.

Le brun ouvrit les yeux, puis se releva avant de s'étirer le dos et les omoplates. La jeune fille comprit que les brindilles n'étaient sûrement pas très confortables.

Ses yeux verts examinèrent à son tour le lieu, et comprit ce que voulait dire Lia à propos de la simulation.

—On y va? demanda-t-il, encore un peu sous l'effet du réveil.

Lia le suivit. Heureusement, Ikan ne se trouvait pas très loin, et il était déjà debout. La Turque devina que c'était volontaire de la part des organisateurs de l'épreuve de simulation de faciliter la réunion des coéquipiers.

Lia se demandait s'ils pourraient croiser d'autres équipes.

—Vous pensez qu'on a été mis dans cette forêt pour quelle raison? Vont-ils tester nos capacités de survie dans un environnement hostile? Ou nous mettre dans des situations dangereuses? chercha de lancer comme réflexion Lia.

—Une forêt n'est pas vraiment un environnement hostile, commenta Tarik, pensif.

Lia fronça légèrement les sourcils avant de conclure:

—Tu as déjà de l'expérience sur la vie en forêt?

—On va dire ça.

D'un côté, Lia n'était pas surprise par ce fait. D'une certaine façon, Tarik s'assortissait tellement bien avec une forêt. Ses yeux verts brillants lui faisaient penser à des feuilles ayant de la lumière du soleil dessus. Ce teint hâlé ressemblait à de l'écorce tandis que cette chevelure rebelle et brune s'harmonisait parfaitement avec les branches d'arbre. Le jeune homme était ce qui pouvait se définir de naturel, pur.

—Tu penses te retrouver dans cette forêt? lui demanda Ikan.

Tarik regarda autour de lui une dernière fois avant de confirmer sa familiarité avec la nature.

—On devrait se faire discret ici, se dit Tarik. La forêt est beaucoup plus boisée que d'habitude, et il fait un peu froid ici. Je crois qu'il y a des loups par ici.

—Des loups? Ça veut dire qu'il y a probablement des lynx, des ours ou des renards. D'un bon côté, ça inclue automatiquement des lapins, des poissons ou des petits mammifères.

—S'il y a des petits mammifères, continua Tarik avec un sourire de défi, il y a sûrement des plantes ou des baies sauvages qui peuvent être comestibles.

Ikan les regarda, étonné. Il ne savait pas vraiment ce genre d'informations. À vrai dire, il n'avait jamais été dans un environnement où il devait survivre de son propre-chef. D'ailleurs, Ikan n'était pas le plus brillant académiquement. Il ne connaissait que certaines bases, mais d'autres informations générales lui manquaient. En même temps, ce n'était pas de sa faute. Aller à l'école demeurait un luxe. Il devait se contenter d'être chanceux d'avoir eu un instituteur.

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