Le lendemain j’ouvre mes yeux au doux son de mon réveil. C’est Don’t Let Me Down, version nightcore et rock qui fait commencer ma journée. Mais je n’assume pas être debout à six heure trente du matin. Mais, quand on veut prendre son indépendance, il faut bien en avoir les moyens et sans travail, ce n’est pas possible de subvenir aux besoins. Grâce à du bouche à oreille, au final, une famille a décidée de me faire confiance et depuis, je passe la quasi totalité de mes week-end avec les Morello et leur petite fille, Nora, âgée de six ans.
J’arrive rapidement chez eux bien avant que la petite ne soit réveillée car il est seulement sept heure mais ses parents travaillent tôt le samedi. Mais c'est temps mieux car j’adore voir ses cheveux en batailles lorsqu’elle descend dans son pyjama la reine de neiges -elle est folle de ce dessin animé comme toutes filles de son âge à vrai dire- et son doudou.
Je toque à la porte et c’est Juliette, jeune mère de vingt sept ans qui vient m’ouvrir. Elle n’est pas magnifique au sens stricte du terme mais elle dégage un charme. A vue d’oeil je dis un mètre soixante cinq. Elle possède des cheveux couleurs miel qui viennent encadrer son visage fin et laiteux. Ses yeux de biches marrons viennent couronner le tout.
J’aime bien cette famille. Au départ ça a été compliqué. De base, je n’ai pas cherché à être baby-sitter. J’ai cherché un truc que tout étudiant serait en mesure de pratiquer sans diplôme : mise en rayon dans les magasins, ou dans les fastfood. Mais il y quelques mois de cela, j’étais dans ce magasin qui se trouve à deux pas d’ici. J’ai déposé mon Curriculum vitæ et ma lettre de motivation mais l’hôtesse d'accueil a commencé à monter le ton avec moi. J’ai pas répondu au risque de perdre mes chances mais cela ne m’a pas empêché de serrer les poings. Juliette est alors arrivée avec son mari et sa fille puis elle a disputé cette vieille morue en lui disant, je cite : “écoutez madame, c’est pas parce-que votre mari n’a pas voulu vous faire jouir ce matin qu’il faut s’en prendre à un jeune qui cherche juste un travail pour ses études.” Ou se casser de chez soi mais inutile de préciser ce détail.
Vous dire que sur le coup j’ai été totalement abasourdi et choqué serait un euphémisme. Mais bordel ! Ca a été un réel bonheur de voir cette mégère se décomposer, se liquéfier peu importe le terme mais, sur le moment, je me suis senti sadique de la voir aussi mal.
Et après cette réplique bien placée, Juliette a repris les documents que je venais de fournir et les a arraché.
Perplexe je l’ai regardé et elle m’a tout simplement dit : “ je t’embauche pour surveiller ce petit monstre qu’est ma fille”. Avais-je mon mot à dire? Bien sûr que non comme d’habitude mais dans ce cas là je me ne suis pas plein outre mesure.
Voilà où j’en suis actuellement grâce à eux.
-Bonjour Kye, vient entre me dit-elle.
-Bonjour Madame, répondis-je.
-Je t’ai déjà dit d’arrêter de m'appeler comme ça. C’est Juliette, réplique t-elle en ébouriffant mes cheveux qui partent en couille.
-Pardon, marmonné-je.
Elle est rigole tout doucement mais cela me réchauffe le coeur. Cette famille c’est comme ma lumière au travers de tous ces ténèbres qui font mon quotidien.
J’entre dans la demeure aussi accueillante et charmante que ce jeune couple.
Je longe le couloir et j’arrive dans un vaste salon aux couleurs marrons et crème. Ce dernier posséde un canapé d’angle, une table en verre et une télé sur un meuble qui regorge de DVD, de livres d’enfants. Les jouets dans le coin de la pièce ainsi que les cadres photos d’eux accrochés aux murs peuvent témoigner de cette présence enfantine.
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Lower Than Earth
Teen FictionJe me fais harceler à cause mon poids. À cause de cette putain de maladie. Si j'avais pu choisir mon corps, j'aurais été mince. Comme ces filles populaires qui se moquent de moi. Comme si la...