Après avoir débarrassé la table avec Théo, je retourne dans le salon. Enfin... Juste avant que mon frère ne m'arrête.
-Eva?
-Théo?
Je lui répond sur un ton calme et posé comme lui. Sans pouvoir deviner ce qu'il veut me dire. J'attends donc qu'il me réponde en le fixant. Il me fait un léger sourire en me laissant voir ses dents.
-Demain c'est le week-end, ça te dit d'aller au parc tous les trois,dont on avait l'habitude d'aller avec maman et papa quand tu étais petite?
Je me souviens de ce parc mais pour être sûre je lui demande :
-Le parc de la Chantrerie?
-Oui, celui la, me répond t-il l'air ravi que je me souvienne de ce parc.
Ce jardin est convivial et tellement magnifique si ma mémoire ne me joue pas de vilain tour! C'est donc heureuse que je cours dans les bras de mon frère, retrouvant un semblant de bonheur après tout ce calvaire que j'ai dû traverser. Ca fait du bien de voir que malgré cette noirceur qui m'a suivie depuis la mort de mes parents commencent à disparaître peu à peu me laissant voir ce qu'est la lumière, la joie de vivre et le bonheur. Bien sûr, j'ai toujours l'hypothyroïdi mais avec mes examens fait à l'hôpital lors de cet événement, les médecins m'ont assurés que c'est entrain de guérir et que peu à peu je vais perdre du poids. Ce qui est une bonne nouvelle mais, je dois suivre mon traitement. Donc voilà où j'en suis à l'heure actuelle. Oui, j'ai toujours ce passage du lycée en tête, l'annonce de l'accident de mes parents, quelques moqueries toujours d'actualité au lycée et Alyzéa mais, dans l'ensemble : je survie. Je revie. Comme à la Renaissance. C'est pareil pour moi. Je renaît après un cauchemar éveillé.
Cependant, je hausse un sourcil. Qui serait la troisième personne? Cela ne peut pas être bouclette car elle travaille -pour mon plus grand plaisir- et ne pourra donc pas nous accompagner. Mais, Théo, voyant que je suis perdue entrain de me triturer les méninges vient à mon secours.
-Je veux dire : toi, moi et...
Il ne peut pas finir sa phrase dans la mesure où Smarties se précipite vers nous en aboyant.
Je sourie à la vue de cette petite boule de poil. Enfin, plus si petite que ça : il a pris en taille et en kilo en deux mois. Il m'arrive désormais à la taille s'il se met debout.
Je le prend dans mes bras -chose que je ne pourrais plus faire d'ici quelques temps- et l'embrasse. Une fois calé au creux de me coude, il ne bouge plus et je reporte donc mon attention vers mon frère pour qu'il puisse finir sa phrase. Lorsque mon regard tombe sur son visage fin, je le vois sourire. Une chaleur vient envahir mon coeur. Je me demande ce que je ferais sans lui. C'est tout ce qu'il me reste et depuis ma naissance il est là, à me protéger -voire trop des fois-, à me câliner et à me faire passer devant tout le monde. On peut dire que Théo est ce que j'ai de plus cher au monde et que rien ne pourra nous séparer. On est lié d'un lien fraternel puissant et quiconque essayera de le détruire s'en mordra les doigts tôt ou tard. C'est ma vie, mon frère, et il est hors de question que l'on m'enlève cette partie.
-Tu disais donc? lui demandé-je.
Il semble dans ses pensées et ma question l'en sort. Il reprend donc la parole.
-Toi, moi et Kye s'il est d'accord.
Je réfléchie en passant ma main dans le pelage du chien qui aurait ronronner si ça avait été un chat.
-Je crois qu'il garde la fille des Morello le week-end, lui dis-je en reposant Smarties au sol.
J'essaye tant bien que mal de cacher la déception qui s'empare de moi en maîtrisant ma voix. Quant à Théo, il réfléchit à une possible solution je suppose. Il tient vraiment à ce qu'il vienne et je me demande bien pourquoi. On dirait qu'il s'est tout aussi attaché à Kye.
-Eh bien si les Morello sont d'accord pour lui laisser le week-end, on l'embarque avec nous ! Alors?
-Tu sais très bien que je suis pour grand frère mais maintenant ca reste à voir avec lui et cette famille.
-Super! Tu n'as qu'à aller lui demander en attendant je lance le lave-vaisselle.
Il se retourne vers ledit objet tandis que je franchis l'encadrement de la porte qui sépare les deux pièces. Cela s'avère être un parcours du combattant car un chien s'amuse à rester planté au milieu du passage, quitte à ce que je marche sur lui et me ramasser une belle gamelle.
Je reviens de la cuisine toute souriante avec cette agréable soirée et le projet du week-end quand je vois cette scène.
Quand je vois cette catin embrasser Kye.
Quand je vois leurs lips collées l'une contre l'autre.
Quand je sens mon perdre de sa couleur.
Je ne dis rien mais je file dans ma chambre. Des larmes coulent sur mes joues mais tu ne les voit pas. Mon âme crie ton nom et ma douleur mais tu n'entends pas. Mon coeur bat la chamade mais tu ne comprends pas.
Je claque la porte de la pièce et file me jeter dans mon lit. Je crie sans retenue dans mon foutu oreiller. Je crie ma haine envers cette foutue pétasse. Je pleure à chaudes larmes je ne sais combien de temps. Tout d'un coup, j'entends quelqu'un frapper à la porte. Je fais la sourde oreille mais la personne insiste.
-Quoi? hurlé-je.
-C'est moi.
Kye. Je ne veux pas le voir. Avec sa gueule d'ange je serais capable d'oublier cette épisode et de le serrer dans mes bras. Je ne suis pas amoureuse. Juste attachée à une personne qui a été présente au bon moment.
-Dégage je veux voir personne, lui dis-je.
-Laisse moi....
-Non, le coupé je. Il n'y a rien a expliquer maintenant tu t'en va.
-Eva...
Je sens ma gorge se nouer et une boule à l'estomac se former. Je vais craquer et lui ouvrir mais il ne faut pas.
-J'ai dit va t'en !
Je l'entends s'en aller et cela me fait mal au cœur. Je m'en veux et culpabilise de l'envoyer bouler de cette manière sans le laisser s'expliquer. Mais.. il n'y a rien a expliquer nan? La scène en soit a été assez explicite sans que j'ai les détails.
C'est sur cette pensée que Morphée s'empare de moi, promettant un doux rêve avec plein de licorne et de bisounours. Ou pas...
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Lower Than Earth
Teen FictionJe me fais harceler à cause mon poids. À cause de cette putain de maladie. Si j'avais pu choisir mon corps, j'aurais été mince. Comme ces filles populaires qui se moquent de moi. Comme si la...