Prologue

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Nous sommes en 2285.

Je m'appelle Betty Venerdel, j'ai 17 ans et le monde est devenu une catastrophe ambulante. Une terre surpeuplée, des lois ont étaient établies pour que la paix règne dans cet univers plus que bancal.
J'habite à Paris, autrefois connu comme capital de la mode et de l'amour. Et bien ce n'est plus ce que c'était.

Mon grand père aimait à me raconter des histoires concernant le passé. Je l'écoutais toujours avec une grande attention, émue et fascinée par cette utopie qu'il me dépeint. On s'asseyait pendant des heures durant, lui mettant en scènes toutes ces histoires farfelues, moi envoutée par tous ces récits sans savoir s'ils relevaient de son imagination ou si ce monde avait bel et bien existait. Honnêtement, je me moquais de savoir si c'etait vrai, car ça l'était pour moi, dans ma tête. Ca me permettait de savoir qu'un semblant de paix et d'harmonie avait un jour existait. Mes parents disaient que je perdais mon temps et que cela ne servait à rien de ressasser le passé. Que ça ne le ramènera pas, que ça n'apportera que plus de regret et nostalgie.
Pourtant du haut de mes 17 ans, j'aime toujours me rappeler ses récits comme quand je n'en avais que 6, grande rêveuse non assumée.

Je vis avec mes parents, mon grand frère, ma tante et sa fille, Julie, ma cousine, dans un même et seul appartement dans le 8eme arrondissement de Paris, au 42ème étages. Rien que ça. Mes grands parents sont mort il y a quelques années, les personnes âgées ne vivent pas souvent au delà de 70-75 ans et meurent la plupart du temps de problèmes respiratoires grâce à notre superbe air pas du tout pollué. Mon oncle est mort, pardon tué, il y a quatre ans lorsqu'il faisait une patrouille de nuit.

Je vais dans un lycée où nous sommes à peine 30 000 élèves. Les rues sont toujours bondées et il est presque impossible d'apercevoir l'horizon avec cette vague humaine qui déferle dans les allées et boulevards. Dans ce monde, on s'habitue vite à ne pas être claustrophobe, sinon on est mal barré.

Bien que la population ai été classé et séparé en castes, nous sommes tout de même en sureffectif et il est de plus en plus dur de gérer les rébellions.

La Terre est surpeuplée, vraiment.

Mais le gouvernement a trouvé une solution pour ça, si on peut appeler ça comme ça. Pour que ce ne soit pas l'anarchie absolue, ils nous ont classé, catégorisé en deux sections : les diurnes et les nocturnes. Deux populations bien distinctes et séparées qui se partagent le monde et ont interdiction d'avoir des interactions, plus ou moins.

C'est pour ça que j'aimais tellement discuter avec mon grand père ; je n'ai jamais connu la Terre autrement, pure, libre, légère. Mes parents non plus, mes grands parents non plus, mes arrières grands parents non plus d'ailleurs. Mais mon grand père, curieux comme il était, s'était toujours intéressé au monde d'avant, celui que nous ne retrouverons jamais.
Enfin, ces histoires sont transmises dans ma famille depuis des siècles.
Elles me font rêver. On dirait des mythes, des légendes.

Chaque fois que je sors dehors, je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'oeil vers ces immeubles, écoles, établissements, bâtiments, éteints et noirs qui ne s'animent qu'à partir de 20h et s'éteignent à 8h, séparés par des grillages et des pancartes qui dissuadent le moindre diurne de s'aventurer. Je me demande souvent comment cela se passait quand tout le monde vivaient ensemble. Sans distinction, sans catégorie.

La loi. La loi dit que nous sommes tous égaux, quelque soit notre religion, notre origine, nos principe -on nous le répète environ cinq fois par jour, alors un moment, on les retient, les lois - mais alors pourquoi nous empêcher de nous rencontrer ? De nous côtoyer ? Je ne suis pas une véritable fan des gens de la nuit, loin de là, mais ma curiosité me pique un peu trop parfois.

J'aimerais vivre dans un idéal où il n'y a pas tout ça, où tout serait tellement plus simple. Pas sans problème, évidemment, je ne suis pas complètement naïve, simplement quelque chose de plus léger, mais je sais que c'est totalement impossible. Avec les siècles passés, les nocturnes sont devenus des montres, ils sont devenus mauvais. Je ne sais pas comment ils étaient, au début, sûrement des gens bien, bons. Peut-être est-ce les décennies passées dans le noir et la peur qui les a envahi d'une colère et d'une rage malsaine, injuste. Mais le fait est qu'ils ne sont plus qu'une menace.

Même si je trouve ça injuste et que j'ai dans mes rêves un idéal d'égalité, de justesse et d'harmonie, je sais que le gouvernement fait ça pour notre bien à tous et notre survie, qu'on soit d'accord ou non avec. Les opinions n'ont plus leur place dans ce monde, c'est un luxe qu'on ne peut plus s'offrir. Respecter le Code est notre source de bonheur, ou au moins ce qui s'en rapproche le plus.

C'est pour ça que quoique je pense, ça n'a pas d'importance, la loi est la loi et le Code doit être respecté, coute que coute au risque de briser cet équilibre de paix si précaire.

Nous n'avons pas le choix, nous ne contrôlons pas nos vies et c'est un fait, nous ne côtoyons pas les nocturnes. Je ne côtoie pas les nocturnes.

Je suis une diurne.

AttRaCtioN Où les histoires vivent. Découvrez maintenant