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Je marche dans les rues, tête baissée et empreinte les ruelles les plus mal fréquentée de jour, autrement dit, celles où je suis le plus susceptible de rencontrer des nocturnes.

Je suis définitivement suicidaire.

J'essaie de me rappeler le chemin parcouru la veille mais dans le noir, je perds tous les repères que j'ai dans Paris le jour. Surtout que je ne vais jamais dans ces quartiers, même de jour.

Je marche en regardant par terre pour éviter qu'on remarque mon teint trop bronzé pour que je ne sois une nocturne, même si tout le monde, moi inclus, me trouve extrêmement pâle, à côté d'eux j'ai l'impression d'être hyper bronzée. Presque d'une autre espèce, c'est super flippant comme prise de conscience.

J'entends des gens tout autour de moi et je dois me concentrer pour contrôler ma respiration et ne pas faire une crise de stress au milieu d'une rue. Ils ont l'air plutôt heureux, en tout cas ils tirent moins la gueule que je ne le pensais et je crois que c'est ça qui me déstabilise le plus. Je vois des parents avec leurs enfants aller dans les parcs dégradés ouverts aux nocturnes jouer avec la seule balançoire intacte, et ils n'ont même pas l'air en colère. Une mère pousse sa fille qui rie aux éclats en volant dans les airs et un énorme malaise s'installe dans mon estomac. Je vois des hommes et des femmes se dépêcher dans les rues, sûrement pour aller au travail.

Les nocturnes n'ont pas les mêmes fonctions que nous, à part quelques rares privilégiés, ils occupent souvent des postes moins importants. Ils y a des professeurs bien sûr, des vendeurs mais la plupart d'entre eux occupent des postes que les diurnes ne font pas, puisqu'ils se chargent déjà de maintenir l'ordre et d'organiser la société et c'est un job a plein temps.

Des enfants nocturnes rentrent dans une école quand la cloche sonnent en se chamaillant et ricanant et je ne peux m'empêcher de penser à Julie. Je savais très bien que tous les nocturnes n'étaient pas mauvais, comme tous les diurnes ne sont pas bons, je ne suis pas bête. C'est juste que les voir avoir une vie si banale me surprend. Je les imaginais plus faire des sacrifices et regroupés en sectes. Un groupe de jeunes passe devant moi et je croise le regard d'une fille qui se met à me dévisager comme si elle pensait avoir rêvé. La plupart des jeunes nocturnes n'ont pas accès a l'enseignement supérieur et s'arrêtent après le lycée car ils ne forment pas assez de prof. C'est plutôt débile de leur part mais c'est mon avis.

Cette fille se retourne vers moi encore une fois et s'apprête à parler à ses amis et je sens l'angoisse commencer à monter en moi. Il faut que j'aille dans une rue moins fréquentée.

A la première occasion, je bifurque à droite et me retrouve dans une ruelle assez glauque.

Toutes les ruelles sont glauques de nuit.

Perdue dans mes pensées, je me cogne à quelque chose. Ou vu le bruit qu'à fait cette chose, à quelqu'un.

- Excuses toi. Gronde la personne qui je viens de dépasser.

Je continue mon chemin en accélérant le pas sans rien répondre mais j'entends d'autres bruits devant en plus des cris menaçant de l'homme que j'ai bousculé.

- Eh oh, j'te parle là ! Crie l'homme derrière moi, Tu crois aller où comme ça ?

Je relève discrètement les yeux et remarque deux filles et un jeune homme qui s'avance vers moi un sourire aux lèvres. Au moins ceux là ont un comportement de nocturne basique, des gens instables et potentiellement dangereux.

Je ralentis pour trouver une solution mais à peine quelques secondes après je sens une main m'attraper fermement l'avant bras.

- Tu pensais pouvoir t'échapper ? Il rit et entraîne ses amis avec lui.

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