AttRaCtioN

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Nous nous retrouvons tous les deux dans les rues noires et désertes devant la porte. Autant dire que je ne suis pas très à l'aise ni confiante. Nous restons en silence, sans prêter attention aux quelques personnes qui passent devant nous.

Il sort une cigarette d'un paquet issu de sa poche et l'allume. Le jeune homme fixe la vue qui s'offre à lui. Je ne sais pas bien ce qui l'intrigue à ce point car moi, je ne vois que des débris. Et ça me dégoute franchement. Je finis par détourner le regard du paysage et mes yeux à moi sont rivés sur lui. Je sens d'adrénaline traverser chaque cellule de mon corps et faire trembler mes doigts. Je suis à l'afflux. J'ai peur qu'il me tue à l'écart des yeux de tout le monde. Je scrute le moment où il va sortir une arme, un couteau, se jeter sur moi ou n'importe quoi d'autre qui mettrait fin à ma vie.
Mais il n'en fait rien et l'attente devient tellement insupportable que je suis à un fils de l'évanouissement.

Il souffle et reprend ses esprits avant de se mettre à marcher. Je remets ma capuche sur ma tête et commence à le suivre sans rien dire. Je marche presque à côté de lui, quoique un peu en retrait, trop intimidée.

J'ai pensé à fuir, mais après ? Ou est ce que j'irai ? Si j'essaie, il me retrouvera. Il y avait assez de nocturnes dans cette pièce pour me traquer jusqu'au bout de la ville.

- Est ce que tu vas me tuer ? Je demande automatiquement en triturant mes doigts.

Ma voix sonne comme un murmure fragile mais je n'ai pas envie de paraître pour forte. Car ce n'est pas le cas. Je suis terrifiée.

Il ne me prête toujours aucune attention, comme s'il n'avait pas le moindre doute sur le fait que j'allais rester avec lui. Ce qui est vrai mais c'est très vexant qu'il ait autant confiance en lui. La lune éclaire son profil et je vois ses traits si fins et presque symétrique. Il est beau, pour un nocturne, mais la dureté de son visage, ses traits tendus et sa mâchoire crispée le rendent un peu terrifiant. Je ne sais même pas s'il se rend compte de crispation.

- Est ce que tu as peur que je te tue ? Répond il en soufflant la fumée de sa cigarette.

- Sincèrement, je ne veux pas mourir ce soir.

Je m'arrête les yeux humides et le supplie du regard de me regarder en retour. Je sais qu'il me voit du coin de l'il.

Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai fait ça. Je me sens si stupide et ridicule. Comment il doit me voir maintenant ?

Il doit croire que je suis une petite fille à son papa qui ne sait pas ce défendre mais, pour ma défense, se retrouver entourer d'eux terrifierait tous les diurnes.

Je secoue la tête avec un sourire amer et laisse une de mes larmes s'échappaient. Je vais peut-être mourir et la chose qui occupe mes pensées, c'est de savoir comment il me voit ? Je dois avoir de sérieux problèmes.

- Alors pourquoi sortir en pleine nuit sachant que les trois quart des personnes te tueraient sans hésiter ? Me demande t il en se tournant vers moi avec un sourire dégouté aux lèvres.

Je n'aime pas qu'il me regarde comme ça. On dirait que mes supplications l'amusent. Je ne sais pas quoi répondre à ça. Je lui déjà dit que c'était pour mes amis et il ne me croit pas, ou s'en fiche. Et je dois aussi avouer qu'il n'a pas entièrement tord. Une partie de moi, celle qui aime suivre Gaelle et qui ne l'assumera jamais, voulait ressortir, pour les voir, les observer, comprendre pourquoi ils sont aussi mauvais, ce qui les rend mauvais.

- Je t'en pris, je t'en supplie, ne me fais pas de mal.

Une deuxième larme coule toute seule sur ma joue sans que je puisse la retenir et ses yeux verts suivent sa trajectoire attentivement, comme s'il cherchait dedans quelque chose à ressentir.
Sa main s'approche vivement de ma joue et j'ai un mouvement de recul quand elle touche ma peau. Sa main est plus douce que je ne le pendais et de la pulpe de son pouce il essuie l'eau qui perle sur mon visage, comme obnubilé par le manifestement de mes émotions.