Chapitre 10

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Je n'ai pas dis un mot pendant le trajet. J'étais trop perdu. Je comprends toujours pas d'ailleurs. Il vient d'arriver en ville, il aurait pu éviter les problèmes et ne rien dire, me laisser là. Ou bien se moquer et se créer une réputation envers Chad. Mais non, il m'a défendu et s'est opposé au mec le plus populaire du bahut. Je crois qu'il a vu que j'étais pas bien, parce qu'il me regardait régulièrement. Mais il n'a rien dit. C'est seulement quand la machine a annoncé notre arrêt, qu'il m'a donné un léger coup de coude et qu'on est descendu.

"A demain, Louis" il m'a dit avant de partir de son coté. Il va lui falloir beaucoup de patience parce que ca fait longtemps que je me suis renfermé, que je laisse plus personne m'approcher. Je vais mettre du temps a complètement me ré-ouvrir. Il va falloir que je prenne confiance en lui.

"Merci.." J'ai répondu tellement bas, qu'il n'a sûrement pas entendu. Et je suis rentré.

[...]

Je suis maintenant à la maison, qui est vide. Comme tous les mercredis midi quand je rentre. Ma mère est au boulot, les jumelles sont a la garderie et Lottie doit être chez une de ces amies. Même le chat est pas là. Il doit dormir dans un coin.

Je mange un reste d'hier soir et je monte dans ma chambre. Je suis vidé. Ma vie est toujours ennuyeuse et je m'y étais habitué. Mais avec l'arrivée d'Harry et de Niall, j'avoue que je sais plus où donner de la tête. Mes émotions font des montagnes russes. Entre Harry qui a l'air de se foutre de tout et de tout le monde, et qui comme par hasard fait semblant d'être gentil avec moi et Niall, que je connais que depuis ce matin, qui prend ma défense devant tout le bahut, j'avoue que je suis un peu perturbé.

Je vais dormir. Ouais, je vais dormir. Un mois ou deux. Comme ça, ils oublieront vite que j'existe et moi, j'en profiterai pour aller vivre en Alaska. Avec les pingouins.

Quand je me réveille, il est 14h. Je me retourne pour faire face a la fenêtre et je regarde dehors. Je peux voir le ciel bleu, et les arbres recouvert d'une fine couche de neige. Alors je me lève, je prends une bonne douche chaude et je décide de réviser pendant une heure mon contrôle de biologie. Ensuite, j'irai au lac. Même si je dois marcher 30 minutes, ça en vaut la peine. Parce que a chaque fois que je reviens de là bas, j'ai les idées claires.

Alors je révise et quand j'ai fini, je mets ma veste en jean fourrée, mon bonnet et mes Vans. Je mets des croquettes au chat, je laisse un mot à ma mère et puis enfin, je sors.

Il fait plus froid qu'il paraît alors je me frotte un peu les mains et je les mets dans mes poches de jean. Mes écouteurs aux oreilles, je marche de plus en plus rapidement. Ça fait un petit moment que je suis pas allé au lac. Depuis l'appel de mon père en fait. J'imagine que cet endroit m'apaise quand je me mets a réfléchir un peu trop, et que mes démons refont surface.

Je sais pas comment j'ai pu en arriver la.. J'étais toujours le pitre de la classe étant plus jeune. J'étais un enfant joyeux et qui aimait faire sourire les gens. C'était la bonne époque j'imagine, personne ne juge personne a cet âge la. On s'en fout de tout a vrai dire, on veut juste se sentir bien et en sécurité. On se fait des amis parce qu'on aime les mêmes couleurs et parce qu'on s'aime bien tout simplement. Alors que maintenant, on fait attention a son apparence, à ses fréquentations. On veut rentrer dans le moule de la société pour ne pas choquer, même si cela veut dire de refuser d'être soi même.

J'ai toujours été différent. Au lycée j'étais populaire certes mais je mangeais toujours seul le midi, par choix. Je n'avais pas d'amis fixes. Je ne me sentais pas à ma place. Au lieu d'aller en soirée, je préférai sortir seul et aller marcher au bord du lac pour voir le soleil se coucher. Je me foutais de ne pas avoir les derniers fringues à la mode et encore plus des derniers films sortis.

Alors au fur et à mesure, je me suis de plus en plus renfermé sur moi même. Et puis il y a eu Chad. C'est avec lui, que je me suis retrouvé et je me suis complément laissé aller. Au départ, c'était juste amical. On rigolait bien, nos mères travaillaient ensemble alors on se voyait assez souvent. Je savais qu'il ressentait la même chose que moi, c'était évident. Et puis tout a basculé quand j'ai décidé de faire le premier pas et de l'embrasser. Il a répondu a mon baiser alors je pensais que tout se passerait bien. Mais il a fui. On était tellement identiques alors je ne me suis pas douté une seconde qu'il se préoccuperait de ce que les gens penseraient. Ce soir là, il m'a laissé l'embrasser encore et le lendemain, il m'a humilié devant tout le lycée.

Depuis ce fameux soir, je n'ai eu personne, je n'ai fais confiance a personne, et surtout je n'ai plus pleuré.

Perfectly Differents (Larry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant