Perfectly Differents (Larry)

Chapitre 26

[Point de vue Harry]

Il passe a peine la porte et déjà, je me sens incroyablement seul. Je remonte dans ma chambre et je me jette sur mon lit, dont la couette est imbibée de son odeur. Mon cœur palpite et je peux sentir un sourire se former sur mon visage. Sa présence ici, dans ma chambre, avec moi semblait tellement naturelle. Même le silence semblait apaisant. On était la, a écrire et je me sentais bien. Un peu comme quand j'ai de la musique dans les oreilles, sauf que la, je n'en avais pas besoin.

"Harry??" La voix de ma mère qui ouvre la porte résonne dans toute la maison.

Je ne réponds pas et je me contente de descendre les escaliers a sa rencontre. Elle tient des sacs de courses dans les bras, et les posent sur le comptoir.

"Qui était ce charmant garçon qui vient de quitter notre maison en courant?" Me demande t'elle pendant que je l'aide a ranger.

"Oh.. Hum.. On est dans la même classe." Je commence, un peu pris par surprise. "On a un devoir en commun." Je finis par dire avant qu'elle ne me pose des questions auxquelles je ne voudrais pas répondre.

"Tu aurais dû le ramener avec la vieille voiture de ton père." Je laisse tomber tout ce que je tenais dans les mains et me baisse vite pour tout ramasser quand je réalise ce que je viens de faire. "Il fait très froid a cette heure ci, Harry et ton ami n'avait pas l'air d'avoir très chaud." Il ne portait que sa veste en jean fourrée, c'est vrai. Mais je ne veux pas monter dans cette voiture.

"Harry..." Ma mère se tourne vers moi. "Ça fait 5 ans." Dit elle comme si elle venait de lire dans mes pensées. "Tu ne vas pas prendre le bus éternellement." Je sais qu'elle a raison. J'ai le permis depuis 3 ans et je n'ai conduis qu'avec sa voiture. Je pourrais aller au lycée avec la voiture de mon père, puisqu'elle m'appartient maintenant mais je refuse.

"Je vais prendre une douche." Je mens avant de remonter pour fuir la discussion. Quand j'arrive dans ma chambre, Henry est allongé sur mon lit en train de jouer a la console. "Ça va crapule?" Je dis par automatisme en lui poussant la tête d'un geste familier. Même si il a 16 ans, je le considère toujours comme un gamin. Il y a 5 ans, quand notre père est mort, j'ai cru le perdre. A 11 ans, il croyait dur comme fer que notre père allait se réveiller du coma. 14 mois après le drame, nous avions tous perdus espoir, on avait plus ou moins accepté mais lui, il gardait espoir. Au jour de l'annonce de sa mort, il s'est effondré. Il refusait de se nourrir, d'aller a l'école et passait le plus clair de ses nuits a pleurer dans son oreiller.

C'est sur qu'on avait cette petite vie tranquille avant. Le bon cliché de la bonne petite famille. Mon père était avocat, ma mère travaillait à la boulangerie et tout allait pour le mieux. Mon enfance a été heureuse et plutôt ordinaire. J'avais de bonnes notes, de bonnes appréciations, des tonnes d'amis que j'invitais a la maison pour mon anniversaire, un frère avec qui je me chamaillais sans arrêt. Rien de mieux. Quand mon père est parti, définitivement, je me suis laissé aller. Après 14 mois a tout encaisser, a m'en vouloir nuit et jour, a me retenir pour ma mère et mon frère, je n'ai pas pu supporter longtemps. Mes notes ont dégringolés, mon nombre d'amis avec. Je me suis mis a faire des conneries, je répondais aux professeurs, et c'est tout juste si j'allais en cours. La plupart du temps, je séchais pour aller fumer avec Zayn. Jusqu'au jour où ils ont jugés mon temps de rébellion suite au décès de mon père terminé. Une connerie de trop et Zayn et moi, nous sommes faits virer. Et c'est comme ça, que je me suis retrouvé ici. Depuis, je me suis ressaisis. Après avoir vu ma mère se tuer au travail et mon frère pleurer a chaque disputes, j'ai compris qu'il fallait que je me reprenne. Qu'on avait besoin de moi, même si je n'étais pas très sûr d'être prêt.