Sauve-moi de mon frère

Chapitre 13

Nico s'avance vers nous et me tire par les cheveux, je tombe au sol en hurlant de douleur. Il n'arrête pas et me traîne jusque dans le couloir.

-Tu m'as mentis !

Il me laisse là, devant la porte blanche de la chambre d'amis qui vient de se refermer. Je ne sais pas ce qu'il se passe, j'entends des cris à l'intérieur et mon sang se glace. J'ai peur. Je me relève et tape de toutes mes forces contre la porte fermée à clé, je crie, je pleure toute les larmes de mon corps en suppliant mon frère de ne pas lui faire de mal. Une foule est maintenant à côté de moi et certains essaie d'ouvrir la porte en vain. Quelques secondes plus tard, qui me paraissent des heures, on entend Nico jurer derrière la porte et l'instant d'après elle s'ouvre. Mon regard parcoure la pièce et j'ai juste le temps de voir Isaak étalé au sol, le visage en sang et les vêtements déchirés. La pièce est dans un énorme brouillard. Je ne vois que lui au sol. Je hurle son nom et me rue vers lui mais une masse bien plus grosse m'arrête net. Nico est devant moi, son visage couvert de sang et de coups. Il prend mon bras et me traîne jusque dehors devant les regards affolés des autres invités qui se précipitent tous vers le corps, sur le sol de la chambre. J'espère qu'il est vivant. J'ai peur !

Nico continue de me tirer de force vers sa voiture mais je proteste et retire d'un geste vif mon bras emprisonné. Je me retourne, j'use de toutes mes forces pour courir en direction de la maison. L'air entre tellement vite dans mes poumons que je ne le sens pas, j'ai besoin d'air, j'étouffe.

Je n'arrive pas à atteindre l'entrée qu'il est déjà sur moi et m'assène un coup de poing dans les côtes, puis un sur le visage. Je vois flou, tout autour de moi devient plus sombre. Je me relève et tente de m'enfuir. Il tire sur une de mes jambes et me fait tomber d'une telle force que je vois le sol s'approcher de mon visage à grande vitesse, puis plus rien. Le noir complet.

-Bouge de là !

CLAC ! CLAC ! Des coups se fonds entendre. J'ai un frisson qui parcours tout mon être rien qu'à entendre ce bruit si caractéristique d'une ceinture qui s'écrase contre une peau.

Un garçon pleur depuis plusieurs minutes sans s'arrêter.

-Arrêtez !

-LA FERME !

CLAC ! Je ne sais pas où je suis et je n'arrive pas à identifier la personne qui parle ni celui qui pleure.

Tout est noir autour de moi et je n'arrive pas à bouger. Je sens des liens qui entourent mes poignets et mes chevilles. Plus je bouge et plus j'ai l'impression qu'elles se resserrent autour de moi.

-Dépêche-toi ! Arrête de pleurnicher !

J'entends des pas qui s'éloignent, l'instant suivant un énorme bruit se fait entendre. J'entends encore la voix de ce garçon dans ma tête ou plutôt de cet homme. C'est un homme que j'ai entendu pleurer et crier. Une voix grave d'un jeune homme, mais que se passe t-il ? Pourquoi il hurlait et pleurait ? Pourquoi l'autre homme le tapait ?

Les pas reviennent, une peur incontrôlable commence à m'habiter. Et s'il me faisait la même chose ? Je ne veux pas être tabassé à coups de ceinture ! Et mes parents, où sont-ils ? Pourquoi je suis ici ? Venaient m'aider !

Une lumière verticale apparaît proche de moi, je ferme les yeux éblouit par ce contraste violent. J'entends un grincement et l'instant d'après je me retrouve projeté vers cette lumière où l'ombre d'une silhouette s'est dessinée. Mes poignets et mes chevilles me font un mal de chien et je n'arrive pas à me détacher. Je cris de toute mes forces, je ne veux pas être frappé ! Je bouge dans tous les sens et cris encore et encore. Tout ce que je reçois c'est un coup sur la joue, tellement fort que ma tête claque contre le sol et je vois des étoiles. Je ne bouge plus maintenant, je ne sais pas ce qu'il m'arrive, je ne sais pas quoi faire dans ces situations !

-Tu as enfin compris qu'il fallait arrêter de bouger. Salope !

Je reçois un deuxième coup mais cette fois ci dans les côtes. Je sens l'une d'entre elles craquer. Je me recroqueville comme je peux pour atténuer la douleur mais rien n'y fait. J'ai atrocement mal. J'ai l'impression d'avoir la tête ensevelit en dessous de tonnes de poids. Je cris de douleur et je pleurs. Tout ce que je veux c'est qu'il arrête. Je n'ai rien fait pour mériter tout ce qui m'arrive.

-Mais qui êtes vous ? Pourquoi me faire ça ? Qu'est ce que vous voulez ?

Mes cris sont des plaintes remplis de douleurs. Il ne répond pas, je me risque alors à ouvrir les yeux. Ce que je vois me glace le sang. Derrière le flot de mes larmes j'aperçois un homme habillé de noir et muni d'une cagoule. Autour de lui ce n'est qu'une espèce de petite cave humide rempli de matériaux de jardinage et un homme est allongé au sol couvert de sang, les mains et pieds liées à un tuyau. Mes pleurs s'intensifient, mon regard passe de l'homme en noir à celui au sol à toute vitesse, je panique et je cris encore.

-Où suis-je ? Aucune réponse. L'homme me regarde sans bouger. Je ne vois pas son visage et ça m'énerve et m'effraie encore plus.

-Répondez !