Chapitre 20

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Elièse étant partis, je commence à toucher les meubles et ouvrir tous les tiroirs. Comme je m'y attendais, aucun ustensiles coupant. Juste quelques verres, assiettes, casseroles, cocottes minutes... Et des couverts... En plastiques... Je ris franchement cette fois. C'est sur qu'avec ça je ne tuerais personne !

Je m'avance doucement vers la porte qui mène à la chambre et je suis stupéfaite de la beauté de l'endroit. Un lit énorme au centre de la pièce, avec des draps d'un rouge profond et des meubles en chêne tout aussi splendides. Les murs sont couverts d'un gris foncé et le plafond ressemble à un ciel étoilé. Je continue vers la porte en face du lit et vois une salle de bain magnifique. Une énorme baignoire sur la droite et une douche italienne, une double vasque en face et un miroir immense. Sur la gauche se trouve une porte plus petite, je l'ouvre et trouve ce que je pensais, les toilettes. Je la referme et m'apprête à retourner dans la chambre, mais quand je me tourne je m'aperçois dans le miroir, je suis affreuse. J'ai des cernes sous mes yeux rougis et gonflés et ma peau à l'air sale. Je décide de prendre une douche. Dans un petit meuble en dessous des vasques, je trouve tout ce qu'il me faut. Gant de toilette, serviette d'une douceur parfaite, brosse à cheveux et à dent, coton, shampoing, gel douche, maquillage et j'en passe. Je suis étonné de ce que peux faire Nico. Il peut être tellement horrible mais quand je vois tout ce qu'il y a pour moi je n'en reviens pas. Je ne comprends vraiment rien à ce qui se passe dans sa tête. Je soupire un grand coup avant de me déshabiller et entre dans la douche. Le shampoing est agréablement doux sur mes cheveux et le gel douche tout aussi doux sur ma peau. Je laisse l'eau chaude couler sur mon  visage pendant plusieurs minutes sans ouvrir les yeux. Je me détend un peu. Une fois finis je m'enroule d'une serviette et me sèche. Je vais dans la chambre et cherche une tenue confortable dans les placards pour dormir. Heureusement je réussi à trouver un short bleu nuit et un débardeur de même couleur, je les enfile et me jette dans le grand lit. Cela fait longtemps que je n'avais pas ressenti cette sensation de bien être. J'éteins la lumière et me couche sous les draps. Mon regard est tout de suite attiré par les milliers d'étoiles qui brillent au dessus de ma tête. C'est magnifique. Jamais je n'avais vue ça, un ciel étoilé avant de dormir.


Je sens quelqu'un me secouer doucement mais je peine à me réveiller, je suis tellement bien, laissez moi dormir encore un peu.

-Lisa. Tu dois te lever, Nico t'attend dans le salon.

Je réagis au nom de mon frère. J'ouvre les yeux et me retrouve face à face avec Elièse. Je peux souffler, mon cœur palpite à cent à l'heure, j'ai eu tellement peur !

-Il faut te lever, ton frère veut te présenter quelqu'un.

Je cligne des yeux doucement pour m'habituer à la lumière et regarde l'heure sur la petite horloge en face du lit, il n'est que 18h30. J'ai dormi 3 heures seulement. Je retire la grosse couette et me mets assise sur le lit. Je me rends compte de ma tenue quand je vois le regard d'Elièse changer de direction et rougir. De toute façon il m'a déjà vue nue... Pourquoi cette gène soudaine après m'avoir humilié dans la salle de bain de l'autre maison ? Je ne cherche pas à comprendre, de toute façon rien n'est normal depuis que je suis enfermé.

Je me lève et vais chercher des vêtements puis me change dans la pièce d'à côté. Elièse m'attends, les mains le long de son corps, il m'a l'air crispé et inquiet mais je n'y fait pas plus attention.

Il m'escorte jusqu'à Nico qui est accompagné d'un homme assez grand, cheveux brun et, bizarrement habillé d'un costume noir. Il me fait asseoir en face de cet homme et de mon frère. Je commence à sérieusement m'inquiéter.

-Tu peux partir Elièse. Celui-ci part donc en direction de la porte et franchit le seuil, me laissant seule avec mon bourreau.

-Alors, tu te fais déjà à la vie de château ? J'espère qu'on ne te dérange pas petite sœur. 

-En fait, je dormais. Je décide d'être le plus exécrable possible.

-Désolé, mais je devais impérativement de présenter mon ami. Charles, le propriétaire de cette immeuble... Il me regarde avec un sourire fin sur les lèvres.

Je retiens ma respiration quand il continue sa phrase et me scrute de haut en bas.

-Et ton futur mari.

-Quoi ? Je me lève d'un bond et la chaise crisse sur le sol avant de tomber.

-Ne t'énerve pas comme ça, il est issu d'une bonne famille, riche et puissante, c'est le meilleur partis que j'ai trouvé pour toi. Il sera parfait. Tu comprends ? Je veux ce qu'il y a de meilleur pour ma petite sœur, tu le sais. Il se lève à son tour et essaie de me prendre dans ses bras mais je le repousse.

-C'est impossible Nico ! J'ai déjà quelqu'un dans  ma vie ! Quelqu'un que j'aime et qui doit me chercher partout en ce moment ! Tu ne peux pas me faire ça ! Jamais je me marierais avec lui !

Les larmes commencent à couler. Il ne peut pas me forcer à épouser un homme que  je ne connais pas ! Mes mains tremblent et mes jambes commencent à lâcher. J'en ai plus qu'assez de tout ça. Je veux sortir d'ici.

-Ce garçon ne t'attend pas, il ne te cherche pas. Personne en dehors de moi ne tient à toi et tu le sais ! C'est à moi de m'occuper de toi ! Alors tu écoutes ce que je te dis et tu le fais ! Fin de la discussion !

Il se lève furibond et entraîne l'autre homme dont j'ai oublié le nom. La porte claque et je m'effondre sur le sol. Elièse me rejoint à toute vitesse en me voyant au sol et, à ma grande surprise, me porte dans ses bras et me ramène dans le lit.

-Je peux faire quelque chose à manger ? Tu as sans doute faim.

Je secoue la tête, je n'ai aucune envie de manger en ce moment.

-Je vais te laisser alors, si tu as besoin de moi n'oubli pas le bouton vert.

Il me tend la télécommande et part de la chambre, me laissant seule entouré du seul bruit de mes pleurs.

Sauve-moi de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant