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Ghazel, 23 ans, vietnamienne-française
⚫GHAZEL⚫
Toute la journée, je n'ai pu me concentrer. Le sourire de Keith flottant devant mes yeux. Je n'ai rien pu faire et même Inès n'a pas réussi à me faire cracher le morceau. En rentrant le soir, je me suis occupé de Gabriel et Aiesha distraitement. Noah avait fait une sauté d'agneau et avait mis la table pour nous deux mais je n'ai rien pu manger. J'avais l'estomac tellement noué.
—« Chérie, tout va bien? me demande Noah. »
—« Oui oui Noah, ne t'inquiète pas. La journée a été fatigante. Inès n'a pas été efficace et j'ai dû rattraper quelques -unes de ces bêtises. »
J'ai un peu honte de mentir sur les super compétences d'Inès mais je ne sas pas quoi répondre quand Noah me passe sous son regard à rayons laser.
—« Je t'ai déjà dit d'arrêter de copiner avec elle. Ça t'évitera quelques ennuis. Allez amor viens, on va au lit. Je suis crevé et toi aussi. »
Il me prend par la main, m'emmène dans la chambre, me déshabille habilement. Il est derrière moi, je sens son souffle sur ma nuque, il me masse les épaules, le cou, m'embrasse au bout des lèvres, ses baisers sur mon cou et mon dos se dont plus insistants mais ces derniers me laissent de marbre.
Aucune sensation, aucun frisson et là, j'imagine Keith, sa bouche, ses doigts et mes sens s'éveillent. Je laisse Noah me retourner et lui fait face, il me sourit, ses yeux pétillent et il m'embrasse tendrement...
Hmmm, la bouche de Keith. Mes yeux sont clos et alors, je laisse Keith me faire l'amour tout en sachant que c'est Noah qui me touche.
Le lendemain, même chose, le papier de Keith me nargue chaque fois que j'ouvre mon porte-monnaie. Je ne me résous pas à l'appeler alors que tout mon cœur le voudrait. J'ai besoin d'en parler mais je n'ose pas. Je ne veux pas affronter le jugement de Aya qui connaît mon passée et la souffrance que j'ai éprouvé.
Quant à Inès , même si parfois, nous échangeons sur nos vies, elle reste une collègue et je n'ai pas envie de lui expliquer cette histoire. Je passe les jours suivants dans le même état léthargique. J'agis comme un automate. J'évite soigneusement de le faire ressentir aux enfants. Par contre, Noah le ressent et faut tout me tirer les vers du nez mais je refuse de lui parler.
Je refuse qu'il me touche et lui tourne le dos chaque soir dans le lit. Le week-end arrive rapidement et mon après-midi avec Aya aussi. Dès qu'elle me voit, mon amie lit dans mon regard que quelque chose me perturbe. Le temps étant correct en cette journée du mois de janvier, nous avons décidés de manger du Mac Do et de laisser Gabriel jouer dans piscine à balles. Aiesha et sa fille Vaiana dorment dans leurs poussettes respectives. Aya attaque les hostilités.
—« Qu'est ce qui ne va Ghazel? »
Je décide de ne pas faire durer le suspense et de lui dire la vérité.
-« J'ai revu Keith. »
Aya ne dit rien. Elle me regarde dans les yeux.
—« Que comptes-tu faire? »
—« Je n'en sais rien. m'entends-je répondre.»
Elle se contente de me tenir la main. Je récupéré Gabriel et nous partons balader. Mon fils sautille gaiement à nos côtés. Quand je le regarde, j'envie l'insouciance des enfants.
—« Ghazel, je veux que tu saches que quoi tu fasses, je ne te jugerai pas. Je sais que tu aimes Noah mais tu ne l'aimeras jamais comme Keith. Aussi, je te conseille de savoir exactement ce que veut ton cœur avant de te lancer dans le mariage. L'amour ce n'est pas dans la tête, c'est ton cœur que dois suivre.»
Je regarde Aya et pèse les mots qu'elle vient de me dire. Je lui fais une bise sur la joue et elle sait automatiquement que ses mots qu'elle vient de me dire. Je lui fais une bise sur la joue et elle sait automatiquement que ses mots sont allés droit dans mon cœur et que je réfléchirais.
Nous rentrons à la maison boire un café et elle repart avec sa fille sur les coups de 18 heures. J'attends Noah pour lui laisser les enfants afin que je m'accorde mon moment et que je sorte voir Pablo. Nous devons aller à une bringue. Évidement, je suis censée renter tôt car Noah m'attend et se fait toujours un sang d'encre lorsque je sors. Je trouver sa réaction ridicule mais je fais des efforts pour limiter son inquiétude. Je rentre vers 3 heures du matin passablement éméchée.
Noah me lance un regard courroucé. Le dimanche se passe avec un mal de crâne et dans le brouillard, atelier cuisiner avec Gabriel et Aiesha est dans sa mini voiture, une BMW. Noah est parti chez sa mère, sûrement pour se plaindre de mon attitude déplorable et elle lui répondra sans doute que je ne suis pas la femme qu'il lui faut car elle me déteste bien évidement.
La semaine recommence et je suis toujours plongée dans mon état catatonique, Noah me fait la tête et je décide de renter tôt, de laisser les enfants à ma grand-mère qui n'est pas loin et de lui faire un dîner. Je mets les petits plats dans les grands avec entrée, plat et moi dessert... J'ai sorti ma nuisette en dentelle alors que je la déteste mais comme toujours, rien ne passe comme prévu...
