"Entropie: n.f, du grec entropê, action de se transformer. Nom donné par Clausius à la fonction d'état notée S qui caractérise l'état de « désordre » d'un système."
Selon le site de Larousse.
L'entropie... c'est un mot magnifique.
Prenez un peu de matière, de la vie, mêlez-les. Faites en sorte à ce que tout puisse coller ensemble, faites les choses comme des pièces de puzzle. Des petits rouages adaptés les uns les autres. Quelque chose de parfait...
Voilà, vous avez votre monde, une création au millimètre, vous vous sentez comme un horloger qui vient de réparer, disons même créer un mécanisme de montre, vous avez tout fait les aiguilles cadran pile et la multitude de rouages qui se complètent. Vous venez de créer ça et maintenant vous le regardez d'un œil maternel (ou paternel je ne connais pas votre genre moi), vous sentez un sentiment de fierté,oui, vous qui venez d'accomplir quelque chose de fou à vos yeux.
Bien.
Vous avez votre petit monde, votre création. Elle est parfaite. Luisante de nouveauté. Tout tourne à merveille. Chaque jour, chaque instant qui passe et tout va bien, tout tourne comme prévu. Vous avez votre œil dessus, un œil fier et de moins en moins luisant en face de votre création. Vous êtes un peu habitué à voir votre génie reflété dedans, c'est clair. Mais bon, cette chose c'est quand même toujours votre bijou.
Tout tourne.
Avec un léger ronronnement. On dirait de la satisfaction.
Oh, il y a bien, de temps en temps, un petit clic ou un minuscule clac à côté de la plaque. Mais ça... c'est tellement infime, comme détail.
Un clic.
Un clac, aussi.
Puis un supplémentaire.
Encore un.
Une ovation pour le dixième...
De moins en moins luisante... Vous êtes fier mais un sentiment étrange vous prend tout ça parce que vous sentez que ce n'est plus parfait, plus millimétré... Vous pensiez, oh oui, vous pensiez que ça l'était mais votre création là elle a un petit problème vous le voyez.
Elle sombre.
Vous sentiez que la coque de votre navire était incassable, mais le temps l'a mangé, pris de tout petits tout petits bouts un par un, d'abord vous ne les avez pas vus mais au fil du temps vous sentiez un truc cloche. L'humidité peut-être.
Vous prenez la flotte, de fait. Combien de trous qui laissent rentrer autant de torrents d'eau saline, amère et corrosive... Combien de sifflements dans votre magnifique mélodie... De fausses notes horribles, d'accords désaccordés.
Une mélodie discordante, vrillant les oreilles et de plus en plus insupportable. On aurait dit à ce cuivre de monter d'un ton, oui, ou alors à ce violon de se transposer en mi bémol majeur, mais quand tout l'orchestre s'y met...
Votre création...
Tout se démolit, s'écroule.
La montre explose, les ressorts sautent, les rouages s'entrechoquent.
Le bateau coule, au début ça allait c'était lent monstrueusement lent mais l'eau l'a maintenant englouti d'un seul gloup mouillé et signant la chute d'un corps massif.
Vos pièces de puzzle sont écornées et déchirées.
Vous êtes déchiré.
Ce petit bout de vous... Tout allait bien... Votre bijou, votre création qui s'effondre se démonte d'elle-même s'emplit de l'obscurité et de la démence, des veines apparaissent, vous les sentez, des veines véhiculant du feu liquide, du sang bien trop rouge, de l'encre, noire charbon, ou alors du goudron, peut-être... Les veines explosent, vous vous effondrez aussi...
Votre symphonie est anéantie. Votre orchestre s'est totalement révolté, chaque joueur joue soit mal soit quelque chose qui vous est totalement inconnu, votre orchestre...
Vous ne pouvez pas remplacer tout cet orchestre.
Alors, on dira que dans ce cas, si tout l'orchestre sonne faux, c'est peut-être son chef qu'on devrait changer.
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Dictionnaire du Petit Littéraire.
CasualeVoici un recueil des mots que j'aime, et que je vais vous décrire. C'est tout. Des ajouts au fil de mon temps libre, et plus particulièrement de mon humeur générale! Bonne lecture :)