Chapitre 1

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Bonjour à tous, je vous souhaite une bonne lecture et espère que cette histoire qui est en faite mon premier "Roman" ,que j'ai décidé de partager avec vous, vous plaira. N'hésitez pas à me donner votre avis ou encore des conseilles et des critiques. Bonne lecture ! :)

Avez-vous déjà imaginé une vie où tout ne serait que crainte, fuite et solitude ? Avez- vous déjà pensé une seule fois devoir cacher au monde ce que vous êtes vraiment ? Ces deux questions décrivent très bien ma vie, surtout quand on la connaît. Seule, voilà l'un des seuls mots qui m'emplissent l'esprit chaque jour en rentrant du travail. Depuis plus de dix ans je suis obligée de fuir, de me cacher, d'être une autre personne que moi. Pourquoi suis-je née comme ça ? Je n'ai jamais rien demandé, je n'ai jamais su d'où ça venait. Je menais une petite vie normale avec mes parents, je riais, j'avais des amis, j'étais normale. Pourquoi a-t-il fallu que je commence à me couvrir de poils une fois par mois ? Je ne veux pas ! Je ne veux tellement pas être ce que je suis, j'aimerais tellement que la lune arrête de me déchirer, j'aimerais tellement qu'elle disparaisse. Pourquoi mes parents biologiques m'ont-ils abandonné ? Pourquoi sont-ils morts ? Pourquoi veut-on me tuer ? Je n'ai jamais demandé à être cet animal. Je ne veux pas me transformer, je ne veux pas le laisser prendre le dessus mais je suis obligée de le laisser immerger lors de cette foutue pleine lune. Et puis mon caractère de merde ne m'aide pas non plus à avoir une vie normale. En même temps me direz-vous, on ne peut pas considérer pouvoir avoir une vie normale lorsqu'on est un loup-garou. Non pas comme ceux que l'on voit dans les films ou encore dans cette série complètement irréelle du nom de « TeenWolf » où leur transformation est complètement hideuse. Je vous assure, je suis juste une femme, qui se change en bête à quatre pattes, velues, aux crocs acérés et aux grosses pattes pouvant vous faire atterrir dix mètres plus loin rien qu' avec un seul coup. Enfin bref, un loup quoi. Je me suis toujours demandée s'il y avait d'autres personnes comme moi, quelque part dans le monde, un autre monstre. Je me souviens du jour où je me suis transformée la première fois. Quand la lune que j'aimais tant regarder autrefois m'avait changé. J'aimais tellement regarder les reflets qu'elle laissait sur l'eau du lac près de la maison en brique que j'habitais avec ma famille étant petite.Aujourd'hui je la déteste plus que tout au monde...

Ce soir-là, j'étais sortie jouer dans le jardin avec ma mère adoptive, je lui courrais après en riant, ses longs cheveux châtains volant au grès du vent derrière elle, un sourire radieux éclairant son visage de porcelaine... Je tombais au sol, me relevais et recommençais encore et encore à la poursuivre. Je m'amusais comme toujours à cette époque. Puis tout à coup je me suis écroulée sur l'herbe verte, me tordant de douleur, sentant mes os se déformer, mes dents me lancer puis ma mère qui se mis à courir vers moi en criant apeurée par ma soudaine douleur. Je paniquais, croyant que j'allais mourir, en pleine nuit, la douleur me tiraillant, mais ce qui se passa fut bien pire que la mort. De longues griffes prirent la place de mes ongles laissant du sang couler sur mes doigts, des crocs acérés remplacèrent mes dents causant une douleur atroce dans la mâchoire. Je me tordis en deux, ma peau disparaissant sous une touffe de poils caramel, mes pupilles se dilatant au point de me brûler puis rien.... Rien d'autre que le cri de mes parents, un cri horrifié et apeuré. Toute douleur avait disparût et un léger bourdonnement emplissait mes oreilles. Quand je me suis tournée vers eux, ils pleuraient, mon père tenant ma mère dans ses bras qui murent si souvent câlinés. Chaque fois que je faisais un pas vers eux, ils reculaient prudemment puis dans leurs yeux pleins de larmes, je me vis, je vis ce loup énorme et effrayant ressemblant à une bête sauvage et dangereuse, prête à planter ses crocs dans la chair fraîche des deux personnes tremblantes devant moi. J'ai alors essayé de leur parler mais aucun son ne sortait de ma bouche. Je tentais de m'avancer à nouveau, une douleur aiguë dans la poitrine mais rien n'y fit, ils reculaient encore tous les deux avec des yeux écarquillés de terreur. Alors je me suis enfuie, loin, très loin, évitant le regard des passants effrayé par ce grand loup courant dans la rue sans prêter attention à ce qui l'entoure. J'ai laissé mes grandes pattes frapper le bitume avec rapidité en esquivant les obstacles et finit par me réfugier dans une petite ruelle entre deux bennes à ordure.Depuis ce jour, je m'enfuis de ville en ville, puis dès qu'un chasseur apprend mon existence, voulant ainsi mettre fin à ma misérable vie, je pars, laissant tout derrière moi, ne gardant avec moi qu'un sac contenant le peu des vêtements que je possède et mes effets personnels. Je suis toujours restée loin de tout le monde, ne voulant pas que l'on découvre qui je suis, craintive de voir encore cette peur dans les yeux de quelqu'un, craintive de voir une fois encore mon monde s'écrouler sous mes yeux, impuissante. Aujourd'hui la barrière émotionnelle que je me suis forgé depuis ces longues années, fut franchis par une femme. La seule personne qui a réussi à s'introduire dans ma vie, Clarisse Herman, ma meilleure amie, enfin en même temps, ma seule amie. Cette fille est aussi folle que moi, elle est marrante même si ses blagues sont nulles la plupart du temps. Elle avait tellement insisté que j'avais fini par la laisser m'approcher, lassé de devoir tout le temps l'esquiver ou de l'envoyer à chaque fois sur les roses. Je me sentais bien auprès d'elle, je sentais que je pouvais être moi, que je pouvais ressentir enfin une part de bonheur dont j'ai été privé depuis ce soir-là, où j'avais tout perdu.Puis un jour elle a voulu connaître plus de choses sur ma vie,les moments que j'avais vécus avant de la connaître, elle voulait savoir pourquoi je n'avais plus de famille. J'avais beau lui dire des histoires elle savait que je lui disais des mensonges. Elle n'a pas arrêté de poser des questions mais j'ai refusé. Elle a insisté encore et encore, me promettant que quoi que j'ai à cacher elle ne m'abandonnerait pas, mais qui voudrait s'approcher d'une personne comme moi ? Elle ne savait pas le fardeau énorme qu'était mon existence. Elle insistait,faisant monter en moi la peur et la colère. Je me demandais pourquoi elle voulait tant en savoir sur moi, pourquoi elle ne laissait pas tomber... alors mon côté loup a commencé à prendre le dessus sur ma part humaine un soir où j'étais fatigué et je l'ai plaqué contre le mur. En voyant mes yeux elle a écarquillé les siens. Quand je me suis rendu compte de ce que je faisais, je l'ai lâché puis j'ai voulu m'enfuir. Pourquoi n'arrivais-je pas à garder le contrôle sur cette foutu parti de moi que je hais tant ?! Elle m'a retenue, m'attrapant par le bras, m'a attirée à elle pour me serrer dans ses bras faisant couler les larmes que j'avais tant envie de laisser tomber, puis elle m'a regardée et m'a souri. Puis elle s'est assise, m'ade nouveau regardé et m'a demandé de lui raconter. J'ai donc fini par tout lui dire. Elle ne m'a pas craint, ne m'a pas fui, elle m'a juste souri et m'a accepté telle que je suis. Aujourd'hui, dès que quelque chose ne va pas, je me confie à elle, elle m'écoute, me laisse vider mon sac. Je sais pourtant qu'un jour je devrai partir, m'enfuir une fois de plus et ne jamais la revoir, pourtant je voudrais tellement rester ici, pouvoir m'accrocher à la seule personne ne m'ayant jamais jugé,j'aimerais pouvoir me contenter de rester là, dans cette ville qui m'a apporté le peu d'amour que je n'ai jamais pu espérer.

Le micro-onde sonna, me sortant de mes pensées en sursautant. Je me levais et allais ouvrir l'appareil d'un pas lent, traînant mes pieds chaussés de mes chaussons noirs et en sortit l'assiette de lasagnes au bœuf légèrement fumantes. J'ouvris le petit tiroir afin d'y prendre mes couverts et partis me rasseoir sur mon canapé crème, pris la télécommande de la stéréo et mit ma musique en arrière-son. Je me calais confortablement, un coussin derrière le dos, mes jambes posées sur la table basse en verre, mon assiette sur les genoux. Je mangeais en silence, laissant la douce mélodie « Nostalgia » de Joe Hisaishi emplir mes oreilles, les lasagnes fondant sur ma langue. Une fois mon assiette finie, je me levai et déposais celle-ci dans le lave-vaisselle suivi de mes couverts. J'éteignis la stéréo puis partie en direction de ma salle de bain. J'ouvris ma petite armoire accrochée sur le mur au-dessus du lavabo et en sortis ma brosse à dents. J'ouvris mon tube de dentifrice et en déposai un petit filet sur la brosse que je mis dans ma bouche. Je me lavais les dents commençant par les dents de la rangée supérieur pour finir avec le bas et le devant de ma dentition, puis rangeais le tout pour finir par éteindre les lumières, baisser les volets un peu sal puis partir me pelotonner dans mon lit. Je fermais les yeux, le silence me berçant, me plongeant dans un profond sommeil dans mon cocon de chaleur que j'aimais tant.

Métamorphe Tome 1-Tyrine WolfterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant