Chapitre 15

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Je tentais de bouger mes paupières mais n'y parvins pas. Mon corps était lourd et douloureux, m'empêchant de faire le moindre mouvement. Je sentais une main chaude tenir la mienne, une odeur de peur mélangé à celle de l'homme que j'aimais. Ma respiration était courte, une difficulté importante à prendre de l'air m'envahissant. La main qui me tenait se crispa puis me lâcha.

- Malia ! Hurla une voix.

J'entendis des bruits de pas qui courraient puis une main se poser sur mon front.

- Le poison n'est toujours pas sortit.

- Ce n'est pas normal ! Tu lui as pourtant retirer lorsque tu es venu nous aider puis tu lui as refait un soin lorsqu'on est arrivé ici ! Que ce passe-t-il ?! Dit-il, sa voix s'étranglant à cette dernière question.

- Je ne sais pas, son corps aurait déjà du éliminer les résidus de poison depuis déjà trois heures.

- Alors pourquoi ne le fait-il pas ? Grogna-t-il.

- Elle manque d'énergie Tom, elle n'y arrivera pas. Elle en a utiliser plus qu'elle ne pouvait le faire.

- Dit moi ce que je dois faire. Dit-il d'une voix faible mais tremblotante.

- Tu ne peux rien faire Tom. Dit-elle tristement.

Je voulais parler, leur dire que j'allais y arriver, que je n'allais pas mourir mais je n'y arrivais pas. Mon corps refusait toujours de m'obéir,refusait de me laisser les commandes.

- Je refuse de la laisser partir tu m'entend ?! Hurla-t-il à Malia.

- Tu ne peux rien faire je te dis ! Sans énergie elle ne s'en sortira pas !

J'entendis un bruit de verre se briser, un grognement puis une porte claquer. Avait-elle raison ? Allais-je vraiment finir dix pieds sous terre ? Je sentis une main se poser sur la mienne mais cette fois celle ci était beaucoup plus petite que celle de Tom.

- Tyrine, tu dois trouver assez d'énergie pour guérir, je sais que tu m'entends, alors bas-toi. Dit-elle d'une voix faible avant de me lâcher et de sortir à son tour.

Comment ?Comment pouvais-je faire ça ? Je lâchais un grognement intérieur. Je ne peux pas partir, je ne peux pas abandonner Clarisse, ni Tom, ni la meute. Si seulement j'arrivais à bouger,alors j'irais chasser. La chasse me permet de manger de la chaire, de décontracter mes muscles, de régénérer. Quand je laisse place à mon loup, mes plaies se referment plus vite que sous ma forme humaine et la chaire redonne de l'énergie à ma bête qui me partage cette énergie. En me battant plus tôt contre le chasseur, j'avais épuisé toute l'énergie de mon loup, j'avais puisé dans la mienne et j'avais dépassé mes limites. Si seulement j'arrivais à me lever, à aller jusqu'à la forêt, à me transformer, serais-je capable alors de survivre ? La porte s'ouvrit à nouveau laissant un vent frai chatouiller ma peau. Je sentis l'odeur musquée de Tom et une main se poser sur ma joue. Il me caressa du bout des doigt avec tendresse. Il déposa un baiser sur mon front et soupira.

Je vais chercher un moyen de t'aider, je reviens vite. Dit il dans un souffle presque incompressible.

Il voulu partir mais je parvint à l'attraper par le tee-shirt. Il sursauta,surpris et écarquilla les yeux. Les miens s'ouvrirent avec difficulté. Je voyais flou, ma tête tournant encore.

- Tom. Murmurais-je.

Il vint serasseoir à côté de moi et m'attrapa la main.

- Aller ... Forêt. Réussis-je à dire.

- Quoi ? Pourquoi veux-tu aller là-bas ? Demanda-t-il.

 -Énergie ... transformer ... chasser. Grognais-je de douleur.

Mes veines me brûlaient me donnant l'impression de me faire incendier de l'intérieur. J'avais tellement mal que je compris l'inquiétude dans les yeux de Tom. Soudain, il écarquilla les yeux.

- Mais bien sûr pourquoi j'y ai pas pensé avant ! C'est ton loup qui a besoin d'énergie pas seulement ta partie humaine. Mais tu n'arriveras pas à chasser dans cet état. Dit-il en réfléchissant.

Je serrais légèrement sa main et grognais.

- Si. Partir ... Maintenant ! Dis-je en serrant les dents pour empêcher un gémissement de douleur de franchir mes lèvres.

Il acquiesça et glissa un bras en dessous de mes genoux ainsi que l'autre dans mon dos. Il me souleva sans effort et se dirigea vers la porte. Je n'étais plus nue, même si les vêtements qui me recouvrait n'était pas très chaud. Je ne portais qu'un long tee-shirt ainsi qu'un short tout les deux noir. Tom avait du les prendre au hasard dans mes affaires. Je remarquais que nous étions chez lui lorsqu'il passa la porte de la chambre et traversa le salon.

- Où vas-tu avec elle Tom ! Elle doit rester au lit et récupérer autant de force qu'elle le peux ! Hurla-t-elle.

- En forêt. On va chasser.

- Quoi ?! Mais ça va pas la tête ! Cria-t-elle.

- Laisse-moi faire je sais ce que je fait, et c'est elle qui me l'a demandé. Bouges-toi de là. Grogna-t-il.

Il ne la laissa pas répondre et la bouscula afin d'atteindre la porte d'entrée. Il l'ouvrit de son coude, sortit et la referma en donnant un léger coup de pied. Il me déposa délicatement sur le siège passager de sa voiture, caressa doucement ma joue du bout des doigtset attacha ma ceinture. Il fit le tour de l'auto et vint s'asseoir devant le volant. Il boucla à son tour sa ceinture de sécurité et démarra. Il faisait noir, la lune presque pleine au dessus de nos tête. Les étoiles brillais dans le ciel dégagé et le vent était doux. Aucune voiture ne roulait à cette heure à par nous. Quelle heure était-il pour que personne ne soit dehors ? Tom se gara et se détacha rapidement. Il vint me sortir de la voiture et se mit à courir vers les arbres en regardant attentivement devant lui. Je le regardais en respirant difficilement. Il dépassa plusieurs arbres avant de s'arrêter net. Il me déposa sur le sol, le dos contre un arbre feuillu.

- Restes-là vsans faire de bruit. Dit-il en chuchotant.

Il repartit en courant, me laissant seule dans cette grande forêt silencieuse.Je respirais l'air mais ne sentis rien. Mes sens décuplés manquaient à l'appel. Je tentais de me transformer mais n'y parvins pas, je n'avais même plus assez d'énergie pour changer de forme. Je fermais les yeux, reposant ma tête contre le tronc d'arbre humide.Ma respiration ralentit encore, devint irrégulière. Je ne savais pas combien de temps encore j'allais tenir mais si Tom ne se dépêchait pas, je ne finirais jamais le nuit. Qu'était-il partit faire en plus de ça ? Ma respiration ralentit encore, l'oxygène commençant à me manquer. Je luttais pour respirer mais c'était douloureux. J'avais l'impression que l'on contractait mes côtesainsi que mon diaphragme. Je m'écroulais, tombant sur le côté droit, mon corps lourd reposant sur les feuilles éparpillés au sol. 

Métamorphe Tome 1-Tyrine WolfterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant