Vers 8

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« I fucked this nigga so good,

I ain't swallow one kid, I think I swallowed twins»



Je soufflai un bon coup puis passai la sécurité du bâtiment. Des souvenirs vinrent titiller les larmes que je retenais, me poussant à me stopper en plein milieu du hall. C'était exactement le même Casino que j'avais fait visiter à Harry. L'avait-il fait exprès ? Sûrement, c'est tellement un homme sans cœur. Ma vue se flouta instantanément en pensant que je l'avais mis en danger alors qu'il ne demandait strictement rien. Nous avions joué, et j'ai comme l'impression que nous avons perdu. C'était bien la première fois qu'il me menaçait de cette façon et que cela m touchait tant. Je savais que c'était très peu possible, voire impossible, que j'eus des sentiments pour lui, mais il me faisait sentir si libre... Une tape sur l'épaule me ramena à la réalité et lorsque je croisai les yeux marrons de mon tortionnaire habituel, je baissai la tête. Je devais mener à bien cette mission, elle était question de vie ou de mort.

« - C'est le gars assis à la table-

- Oui, je sais. Lui coupais-je d'un ton froid, me détachant de lui et avançant vers ma cible. »

Mon regard le détailla avant de ne trop m'approcher. Ses yeux étaient marrons, de même que ses cheveux rasés de près. Une légère barbe naissait sur sa mâchoire, marquant ses traits déjà fins. Sa carrure me paraissait normale, sans trop de fantaisie. Si seulement Harry pouvait être là... Cela serait plus simple.

Je pris une profonde inspiration puis alignai mes pas pour arriver à lui et m'accouder à la table.

« Nouveau dans le milieu ? Lui susurrais-je sensuellement à l'oreille. »

Sa tête se tourna vers moi, surpris, puis m'examina rapidement. Ses sourcils se froncèrent mais un sourire prit possession de ses lèvres dans la seconde d'après. J'aurais peut-être été déstabilisée si je n'avais pas pris l'habitude de parler à des lunatiques. Je lui rendis son sourire puis lui désignai la place à côté de lui. Il haussa des épaules avant de poser son regard sur le tapis vert en face de lui.

« A ton avis, que devrais-je miser ? Me demanda-t-il à l'oreille. »

J'analysai le jeu mis en place et allais répondre lorsque son téléphone vibra. Il s'excusa et regarda rapidement l'expéditeur.

« Joue pour moi, deux minutes. »

Il se leva et alla décrocher. Pendant tout le temps où il était au téléphone, il le cessait de me jeter des coups d'œil, me faisant stresser. Et s'il me connaissait ? S'il connaissait les méthodes de mon Père et s'enfuyait ? Je serai alors obligée de littéralement lui courir après.

« Désolé, c'était un ami important. »

Je lui souris comme réponse puis une voix vint s'exclamer :

« Et Monsieur Payne remporte la somme de cent mille euros ! »

Il haussa des sourcils puis se tourna vers moi, surpris. Je lui fis un clin d'œil puis posai ma main sur sa cuisse, le faisant sursauter et presque trembler. Je savais alors que j'avais un certain contrôle sur lui.

« Ça te dirait de changer de jeu et d'aller vers les machines ? Lui proposais-je, toujours avec une voix sensuelle. »

Il hocha la tête, soudainement content, puis me saisit la main. Dès qu'il me tourna le dos, je fronçai des sourcils et fixai la caméra de surveillance. Je savais très bien que mon Père m'observait et attendais des résultats. Je tirai alors sur la main de Monsieur Payne mais ce dernier tendait vraiment à se diriger vers une machine en particulier. Mes yeux convergèrent rapidement vers là où nous nous dirigeâmes et dès que je reconnus les bouclettes que j'avais tant aimé tirer, je me raidis et tirer de toute mes forces sur le poignet du brun devant moi. Il leva un sourcil, ne comprenant pas mon comportement, mais à la place de le laisser voir ma décontenance, je lui souris et l'attirai à moi. Il me rendit le sourire puis se pencha vers moi.

« Viens, il y a tant de chambres ici. Il doit bien y en avoir une de livre. Lui intimais-je, prenant soin à ce que mon souffle heurte son cou pour le faire frissonner. »

Et j'eus le résultat escompté. Opinant, il regarda rapidement derrière lui avant de me laisser le guider vers les étages au-dessus de nos têtes. Mon cœur battait la chamade et ma peau frémissait sans raison. J'avais l'impression que cette soirée n'allait pas se dérouler comme chacun l'avait prévu. J'avais l'impression que quelque chose ne tournait pas rond depuis ce matin. J'avais l'impression que quelque chose de dramatique allait se produire.

« As-tu une chambre de réservée ? J'en ai une, si tu veux. »

Et le pire, c'est que je ne pourrai rien faire contre ça.

Sign of the Times -HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant