Chapitre VII

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Ça faisait maintenant quelques semaines que les deux jeunes devaient nettoyer l'école tout les vendredi soirs, quand tout les autres lycéens pouvaient rentrer chez eux profiter du week-end.
Quelques semaines que Gabrielle avait compris qu'elle était attirée par Sam, elle avait l'impression qu'il était un aimant et elle un simple métal insignifiant et faible qui ne pouvait résister au contact de l'autre.
Quand elle le voyait, des papillons s'envolaient du bas de son ventre jusqu'à son coeur...
Mais jamais, jamais au grand jamais, il ne lui adressait un sourire, rien que des regardes neutres, indéchirables ou énigmatiques.
Elle ne comprenait pas elle même pourquoi elle l'aimait, pourquoi son cœur s'arrêtait quand elle le voyait. Tout ça elle ne le comprenait pas, pourquoi lui ? Il est pourtant indifférent avec elle.
C'était peut-être ça, tout le monde aime les «badboy», même si là, ce n'était pas un badboy, c'était plus un madboy.
Mais elle n'avait pas que ça à penser, c'était le dernier jour où elle devait nettoyer les couloirs.
Les couloirs étaient déserts, pas un chat, même Sam avait disparu..., c'était même étrange, le directeur avait bien dit que le brun nettoierait le toit ?
Elle se dirigea en direction de la cage d'escalier, la blonde montait les marchés une à une, plus elle se rapprochait, plus elle entendait un petit rire, quelqu'un qui rigolait bizarrement, un rire à faire froid dans le dos.

Elle ouvrit la porte et regretta de l'avoir fait...:

- HAHAHAHAHAHAH. C'était un rire à faire peur, le genre de rire qui vous glaçait le sang.
Il avait l'impression de voler, de «flotter», sa vue était brouillée par tout l'alcool qu'il avait ingurgité, mais le pire, c'était ses membres qui ne lui obéissait plus à cause de cette maudite drogue, Ahahahah cette «poudre magique violette» comme disait Alice, il n'en pouvait plus.
Il marchait, et tanguait de droite à gauche en haut de l'immeuble, il sautillait quelques fois sur le rebord, il pouvait tomber à n'importe quel moment.
Il entendit une porte s'ouvrir à la voilée, il avait sursauter et s'était emmêle les pieds, Sam trébucha par terre, le brun évita de peu le vide.

- SAM SCHLOSSER REDSCENDS TOUT DE SUITE ! NE FAIS PAS L'ABRUTI ! Cria Gabrielle.

Ahahah, il était amusé par la voix de cette fille qu'il haïssait, Ahaha mais que c'était drôle, elle voulait l'aider lui le pauvre crapaud ? Cette situation l'amusait au plus au point, le brun en vomit même.

- Beurk, Sam, arrête, tu te fais du mal! Il fait froid ici, reviens ! Dit la blonde.

Il se releva avec peine et remonta sur le rebord, et de là, avec la tête qui tournait et sa vue floue, il cria comme si il était possédé, voir comme un fou:

- AHAHAHA, MAIS QU'EST-CE QUE TU CROIS ? QUE LA VIE EST BELLE ? TU ME FAIS RIRE GABRIELLE, JE TE HAIS, TU LE SAIS ÇA ? TU NE COMPRENDS RIEN, JE L'AI PERDUE, Ahahaha perdu, perdu, perdu, perdu... Il ne cessa de répéter ces mots inlassablement, il n'était plus lui même.

Elle s'approcha de lui lentement, un sourire bienfaisant sur le visage, elle tendit la main pour attraper la sienne. Il ne voulait pas la lui donner, il reculait à chaque pas qu'elle faisait vers lui, et là ... Il glissa ...
Il manqua encore une fois le vide, à la place il atterrit dans les bras de Gabrielle. Elle ne le laissa plus partir, malgré le fait qu'il se débattait de toutes les forces qui lui restaient, il ne pouvait s'échapper de son emprise. Elle lui caressait lentement les cheveux en lui chuchotement que tout irait bien. Sam renifla plusieurs fois avant de fondre en larmes, il n'en pouvait plus, toutes ces années à « la » chercher, tout les jours de l'année où il espèrerait la revoir, tout ces soirs où il pleurait seul dans sa chambre sans vouloir accepter l'évidence, Alice était morte, encore et toujours la vie ne lui réservait que des malheurs, sa mère, puis «elle», comment pouvait -il s'en sortir ? Il voulait juste en finir ici et maintenant. Il cessa de pleurer, ses yeux étaient devenus vide, toute vie étaient partis de ceux-ci. Gabrielle le remarqua, elle prit son visage entre les mains et l'obligea à la regarder droit dans les yeux.

- Sam, crapaud ! T'es pas tout seul, moi..., je ..., je suis là. Je resterai à tes côtés, je ne t'abandonnerai pas , jamais ! Baffouilla celle-ci.
Il éclata de rire et lui rétorqua :
- Mais de toi je m'en contre fou ! Je te hais, je te hais du plus profond de mes tripes, tu me répugnes, tu es agaçante, et quand je te vois, je veux te fuir.
Ces mots ont eux l'effet d'un coup de couteau dans sa poitrine, elle n'en revenait pas... Elle voulait qu'il vive, qu'il soit à ses côtés et lui la haïssait.
Elle le lâcha, se releva robotiquement, et se dirigea lentement vers le rebord.

- Ahaha c'est drôle, tu as raison, je suis répugnante, et tu sais pourquoi ? Hein Sam ? Tu veux savoir pourquoi j'ai changée autant de fois de lycée ? HEIN DIS ? TU VEUX ENTENDRE LA TRISTE VÉRITÉ, CETTE VÉRITÉ DÉGOÛTANTE ? Cracha la blonde, des larmes coulaient sur ses joues blanche, elle ricanait.

Sam avait peur de ce qu'il allait entendre, il ne voulait pas vraiment savoir, mais au fond de lui une petite voix lui disait de dire oui.

- Oui. Dit le brun timidement.

Elle escquisa un grand sourire, un sourire à faire peur.

- Il était une fois, une jeune fille qui n'avait rien du princesse, non, loin de là, elle était là fée Carabosse, méchante et vilaine, elle martyrisait d'autres personnes et le pire tu sais quoi ? C'est qu'elle était elle-même l'une de ses propres victimes, tout les soirs, elle grattait et regrattait sa peau avec une petite fourchette, elle trouvait ça drôle, mais en elle-même, ça lui faisait aussi mal, elle avait décidée par la suite de changer tout ça, nouveau lycée, nouvelle vision de la vie. Mais tu sais pourquoi tout ça lui est arrivée ? Pourquoi elle a subit et a fait subir tout ça ? Parce que ses parents ne s'occupent pas d'elle depuis plus de 9 ans, car il ne pense qu'à sa sœur disparu depuis 9 ans, la si douce sœur intelligente et parfaite à maman et papa, 9 putain d'années qu'elle pleure seule dans sa chambre toutes les nuits, 9 putain d'années à être dans une solitude profonde et destructrice...
Elle pleurait, elle venait de sortir tout ce qu'elle avait au fond d'elle depuis si longtemps, elle ne le connaissait même pas vraiment pourtant, pourquoi avait-elle fait ça ? Sûrement parce qu'elle le trouve rassurant, parce qu'elle se sent en sécurité quand il est là...

Elle sentit deux grands bras réconfortant autour de ses épaules, un menton posé sur sa tête...
Ses larmes s'intensifièrent encore plus.
Elle remarqua que le haut de sa tête devenait peu à peu humide... il pleurait silencieusement... Elle passa ses petits bras autour de sa taille et le serra fort dans ses bras, elle voulait rester là et ne rien dire...

Un rêve d'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant